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Ni bon ni mauvais, Heatseeker possède autant de qualités que de tares. En revendiquant son aspect brutal mais ô combien efficace, le titre développé par IR Gurus parviendra à réunir autour de lui quelques adeptes qui privilégient les sensations fortes. Toutefois, la longueur des missions, la répétitivité des actions et la réalisation à peine passable en font un jeu trop léger pour qu’on puisse le faire briller sur son étagère de hits absolus.
- Un côté arcade assumé
- Accessible
- Réalisation légère
- Des missions trop longues
- Répétitif
- On aurait aimé un peu plus de finesse quand même
- Jouabilité Wii incohérente
- Un gros clipping
- Des chutes de frame-rate
Déjà à l’origine de Heroes of The Pacific sorti en septembre 2005, le studio IR Gurus continue d’explorer les cieux avec Heatseeker, un jeu d’avions qui prône le fun et l’efficacité avant tout. Si l’intention de départ est saluable, quelques détails assez agaçants ternissent quelque peu le tableau.
Le scénario de Heatseeker tient dans un mouchoir de poche et ce n’est rien de le dire ! Alors que le monde semblait se porter à merveille, d’affreux terroristes venus de nulle part ont décidé de venir foutre le dawa sur Terre. Mais c’était sans compter sur l’armée américaine, la police du monde, toujours prête à sauver la veuve et l’orphelin, quelque soit les circonstances et les dangers encourus. Et compte tenu de la horde d’ennemis qui nous attend dans Heatseeker, autant se dire que nos têtes brûlées américaines ont de quoi s’injecter de bonnes doses d’adrénaline. C’est simple, Heatseeker ne fait pas dans la dentelle et révèle son côté brutal dès les premières minutes de jeu. Ce n’est d’ailleurs pas un problème pour lui et ne renie à aucun instant ses origines arcades.
Pourtant, lorsqu’on débute le jeu pour la première fois, le choix entre un pilotage arcade ou professionnel prête à confusion. Si le mode "Arcade" permet de réaliser des figures insensées et se révèle être le choix favorisé par les joueurs de manière général, le pilotage dit professionnel est loin de la simulation. Certes, de nouvelles manœuvres supplémentaires ont été ajoutées afin de rendre le pilotage plus complet et complexe, mais dans le fond, il sera toujours possible de réaliser des loopings irréalisables dans une véritable simulation d’aviation. Si on démarre le jeu avec un seul modèle d’avion, d’autres coucous de guerre seront accessibles au fil des missions, il ne tient qu’à nous de les débloquer en franchissant les étapes de l’histoire. Parmi la liste des avions accessibles, on retrouve bien évidemment des modèles bien connus des fans d’aviation tels que le F-117 Nighthawk, cet avion espion au design aérodynamique et que certains ont tendance à confondre avec un OVNI. Pour tenter de nous tenir en haleine durant tout le jeu, IR Gurus n’a pas eu besoin de se poser trop de questions. Faire défiler des vagues d’ennemis, aussi bien par voie aérienne, maritime que terrestre, les temps de pause dans Heatseeker sont plutôt rares. Par chance et afin de survenir à la demande, les munitions sont illimitées. Nul besoin donc de surveiller son stock de missiles, le joueur peut à la limite laisser son doigt appuyer sur la gâchette. S’il existe différentes façons d’éliminer l’ennemi, le gameplay de Heatseeker affiche assez rapidement ses limites, si bien qu’on se surprend à réaliser à peu près les mêmes actions d’une mission à une autre. Ce sentiment de répétitivité est doublé par l’ensemble des décors qui n’a pas fait l’objet d’une grande diversité de la part des développeurs. Certes, il s’agit d’un jeu d’avions et les environnements se résument à un paysage assez similaire (ciel, mer, quelques nuages et des bouts de terre) mais d’autres productions du même genre, Ace Combat pour ne pas le citer, parviennent à diversifier cet aspect graphique. Ce n’est malheureusement pas le cas ici.
A défaut d’une réalisation mémorable et de l’absence d’une quelconque subtilité dans le gameplay et le déroulement des missions, Heatseeker réussit au moins le pari de nous procurer quelques bonnes sensations, avec une action soutenue – forcément – et une prise en main relativement simple d’accès. Enfin, pour la version PS2 j’entends puisque sur Wii, les choses se compliquent un peu plus. Les deux modules Wiimote et Nunchuk sont utilisés et pour pouvoir diriger son coucou de guerre, il va falloir pointer la Wiimote vers l’écran et bouger la main en conséquence pour lui donner la direction à prendre, tout en penchant l’accessoire d’un côté comme d’un autre pour pouvoir se pencher. Au-delà d’un choix hautement contestable, cette jouabilité ne se montre pas non plus assez optimum pour pouvoir profiter de l’action très vive et efficace du jeu, d’autant que les avions ne sont pas aussi réactifs que sur PS2. Un mauvais point auquel se rajoute la longueur fastidieuse des missions, où les terroristes arrivent par vague entière et ce plusieurs fois dans un même niveau. Carrément saoulant.