Test Halo 5 Guardians : la force tranquille

Vénérée par des légions de fans (souvent américains), la licence Halo a réussi l'exploit de s'ancrer si profondément dans le cœur des joueurs que chaque sortie est devenu un enjeu pour Microsoft, qui compte bien sur son célèbre Spartan pour booster les ventes de consoles. D'ailleurs, le lien est devenu si étroit que l'assistant personnel de Windows Phone que l'on retrouve sur le système d'exploitation PC Windows 10 à même repris le nom de la fameuse intelligence artificielle qui veille sur le Major, à savoir Cortana. Pour Halo 5 Guardians, l'enjeu reste le même. Annoncé en 2012 puis teasé dès l'E3 2013 lors du lancement de la Xbox One, le titre de 343 Industries est étroitement lié a la nouvelle plateforme, et c'est pour cette raison que l'un des premiers aspects qui saute au yeux lorsqu'on lance le jeu est son côté technique. Alors que la majorité des jeux sur Xbox One se contentent d'une résolution inférieur au Full HD, ou bien brident leur framerate au minimum, Halo 5 envoie du lourd ! 1080p et 60 fps, on a beau dire que ce ne sont que des chiffres, une fois face au produit final, force est de constater que ces chiffres ont un impact indéniable sur la qualité visuelle. C'est simple, Halo 5 est sûrement l'un des plus beaux FPS actuels sur Xbox One. Dès les premiers instants on se rend compte que le rendu est propre (peut-être un peu trop parfois d'ailleurs), le tout soutenu par un framerate à 60fps d'une stabilité sans faille. Pas question de voir la sacro-sainte fluidité remise en cause ici, les pros du airfrag vont pouvoir s'en donner à cœur joie. Bon, on ne va pas se mentir non plus, les décors ne sont pas les plus détaillés du monde, mais l'ambiance Halo est clairement là et si certains décors sont un peu vides, la plupart des zones de combat proposent un résultat plaisant, agréablement soulignés par des décors splendides en arrière-plan. De même, les scènes où l'on se frotte de près aux fameux Gardiens sont réellement impressionnantes, spécialement lors des déplacements à la verticale, soudé au plancher par les bottes magnétiques fournies avec l'armure spartan.

THESE ARE SPARTANS !

Sur de solides bases techniques, l'équipe de développement de 343 industries a donc élaboré un tout nouveau mode solo qui dispose de quelques sympathiques nouveautés, à commencer par un scénario inédit. Les événements font donc suite à Halo 4 et pour ce nouvel opus, les game designers ont décidé de nous faire incarner deux héros comme c'est la mode actuellement. Pas de délire à la GTA 5 cependant, ici chaque mission sera jouée avec le personnage correspondant. On jouera donc d'une part avec Spartan Locke, un Black grande gueule qui mène l'équipe Oméga à la baguette sous les ordres des chefs de l'UNSC, ainsi que du docteur Catherine Elizabeth Halsey. Cette dernière vous donnera  pour mission de retrouver Cortana, ainsi que le second protagoniste jouable qui n'est autre que le Spartan-17 et sa Blue team. Le Master Chief est quant à lui passé en mode freelance/pigiste puisqu'il cherche aussi à retrouver Cortana mais pour sa gueule, histoire qu'elle s'explique sur les événements passés. Vous l'aurez deviné, ce double point de vue va vous permettre d'appréhender l'histoire sous deux angles différents, ce qui constitue un outil narratif très puissant pour distiller un scénario accrocheur. Sans spoiler le script, vous serez confronté au réveil des Guardians, des entités Forerunners qui sont de formidables machines de guerre capables de soumettre n'importe quel planète au désir de celui qui les contrôle. D'une durée de vie de 10 à 12 heures, cette campagne est conforme à ce qu'on peut voir dans la série, assez classique même et ce qu'on peut au final reprocher au jeu : faire du Halo sans aucune prise de risque.

Vous l'aurez deviné, ce double point de vue va vous permettre d'appréhender l'histoire sous deux angles différents, ce qui constitue un outil narratif très puissant pour distiller un scénario accrocheur.

Il n'y a pas que la campagne solo et la progression qui restent traditionnalistes, l'arsenal d'armes aussi, puisqu'elle n'évolue que très peu et propose toujours les même trois types d'armes qu'on connaît par coeur, à savoir celles des Spartan, des Covenants et des Forerunners. Mais les traditions ont aussi du bon puisqu'on retrouve des zones de combat variés, même si les plus plaisantes sont évidemment les grandes arènes qui disposent souvent d'un level design léché offrant de multiples possibilités tactiques. Les armes lourdes comme les tourelles plasma ou les armes sur trépied que vous pouvez prendre sur le bras sont reconduites, et offrent toujours un sacré avantage tactique lors de combats contre de nombreuses I.A. Au niveau des véhicules, la tradition reste toujours de mise avec le Warthog (en version mitrailleuse et railgun), les Ghosts, le tank Scorpion ou encore le Phaeton. Ce dernier sera mis à profit lors de longs passages où vous devrez faire preuve de vos talents de pilote de chasse, soit en attaquant une cible principale, soit en protégeant votre team.

BLUE TEAM OR RED TEAM ?

Cependant, on peut adresser une petite critique sur l'I.A., qu'il s'agisse des ennemis pas vraiment très malins et souvent enfermés dans des patterns d'esquive sans jamais vraiment passer à l'offensive, mais aussi vos collègues qui ne sont guère des génies non plus. En effet, une fois à terre vous devrez solliciter l'aide de vos alliés pour qu'ils vous soignent et vous remettent debout. Un système plutôt pas mal pensé, car si jamais vous avez eu le malheur de décéder à côté d'un gros méchant bien costaud, vos team-mates viendront bêtement là où vous gisez à la queue-leu-leu, un peu comme s'ils se rendaient à l'abattoir. Aucune tactique de groupe ne joue pour les I.A. amies qui sont absolument toutes focalisés sur votre guérison au détriment de l'attaque de l'ennemi, les transformant en cibles idéales pour ce dernier. Bref, en quelques secondes l'affaire est pliée, restart pour cause d'escouade décimée. Heureusement, pour palier à ces problèmes, les développeurs de chez 343 industries ont pensé à inclure un mode multijoueur dans Halo 5 Guardians. Ce dernier se décompose en deux modes, Arena et Warzone, qui vous proposent des challenges différents. Le mode "Arena", comme son nom l'indique, vous jette dans des arènes de petite taille façon Quake pour des Deathmatchs et autre Capture the Flag bien nerveux.

D'une durée de vie de 10 à 12 heures, cette campagne est conforme à ce qu'on peut voir dans la série, assez classique même et ce qu'on peut au final reprocher au jeu : faire du Halo sans aucune prise de risque.

Royaume des kings de la gâchette, le mode "Arena" s'inspire également de la référence d'id Software en faisant apparaître les armes les plus puissantes à des endroits bien précis, sachant qu'un cooldown est activé dès que l'arme est ramassée. Il va donc falloir connaître les maps à fond et compter les secondes dans sa tête pour pouvoir optimiser les patterns afin de s'emparer de toute l'artillerie lourde. Toujours hyper nerveux et axé sur votre capacité a vous déplacer à fond en réussissant les sauts les plus justes, le mode "Arena" devrait séduire les puristes du shoot multijoueur. Le mode "Warzone" est quant à lui nettement plus inspiré des Battlefield et consorts avec des maps ouvertes et des parties de capture d'objectifs. Avec le système de cartes bonus qui vous permet de réquisitionner véhicules et armes spéciales (comme dans Planet Side 2), ce mode se destine plus aux joueurs adeptes de gros champs de bataille et des actions de groupe. Les maps ont sérieusement gagné en termes de mètres carrés comparativement à ce qui avait été vu dans les précédents opus. Là dessus, Microsoft a rajouté des serveurs qui hébergent jusqu'à 24 joueurs en simultané, ce qui promet des combats assez fournis, surtout que des combattants gérés par l'I.A. pourront être rajoutés pour étoffer les rangs un peu à la manière d'un Titanfall. Comme dans le mode solo vous allez désormais pouvoir soigner vos équipiers directement, histoire d'accentuer le jeu d'équipe, et ce quel que soit le mode de jeu.