Test Gears Tactics : un spin-off tactique qui fait honneur à la saga ! sur Xbox One
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Quelle bonne surprise que ce Gears Tactics ! Le jeu réussit l'exploit d'être parfaitement fidèle à l'univers Gears of War tout en proposant un gameplay tactique réellement intéressant. Que vous soyez fan de la saga originelle, ou plutôt amateur des XCOM et autres friandises au tour par tour du même genre, le dernier-né de Microsoft Studios saura incontestablement vous plaire. Bien pensé, dans les grandes lignes comme sur les petits détails de type "quality of life", Gears Tactics se montre quasiment à la hauteur d'une grosse production. Il en a d'ailleurs le prix (70 euros tout de même...), et c'est peut-être là son principal défaut. Mais puisqu'il est également disponible sur le Xbox Game Pass, on lui pardonnera aisément ce péché de gourmandise.
- Ambiance 100% Gears of War
- Gameplay à la fois tactique et dynamique
- Graphismes et cinématiques dignes d'un AAA
- Personnalisation des soldats poussée
- Plein de petits détails bien pensés
- Pas de microtransactions
- Le petit bug habituel de l'Unreal Engine
- Missions secondaires légèrement redondantes
- Pas de grosse phase stratégique à la XCOM
- Prix de vente trop élevé
L'univers de Gears of War peut-il s’accommoder d'un gameplay au tour par tour ? Tronçonnage de locustes et réflexion tactique peuvent-ils faire bon ménage ? Des soldats bodybuildés, c'est encore beau vu de haut ? Ces questions hautement philosophiques et relativement farfelues trouvent aujourd'hui une réponse grâce aux équipes de Splash Damage et The Coalition. Sous la houlette de Microsoft Studios, ces développeurs anglais et canadiens nous proposent un Gears Tactics fort réussi. XCOM Chimera Squad n'a qu'à bien se tenir !
Si le scénario de ce Gears Tactics peut naturellement se résumer à "il faut combattre une invasion de locustes", il a tout de même le mérite de respecter le lore de la saga, et même de le compléter. En effet, les événements du jeu se déroulent dix ans avant ceux du premier Gears of War, tandis que le héros principal de cette préquelle s'appelle Gabe Diaz. Ce beau gosse bodybuildé à la mèche blanche n'est autre que le père de Kait Diaz, que les joueurs de Gears of War 4 et 5 connaissent bien. Du côté des ennemis, on retrouve également un bestiaire familier puisque l'on doit affronter des Drones, des Rebuts, des Boomers, des Gardes Theron, des Kantus ou encore des Tickers. Les boss ne sont pas en reste, puisqu'il n'est pas impossible que vous croisiez la route d'un Brumak ou encore d'un Corpser à chaque fin de chapitre… Là encore, les développeurs respectent parfaitement le matériau d'origine, mais l'enrichissent également. On notera par exemple l'arrivée des Disciples, qui émettent un nuage toxique lorsqu'ils meurent. Mais le principal ajout à la mythologie Gears of War se nomme Ukkon. Si ce généticien locuste est l'antagoniste principal de cet épisode, son rôle s'avère rétrospectivement capital, puisqu'il est le créateur des boss aperçus dans les différents épisodes de la série. Vous l'aurez compris, l'ambiance de Gears Tactics est totalement fidèle à celle des Gears of War classiques, sur le fond comme sur la forme. On reviendra sur ce dernier point en fin de test, mais on peut d'ores et déjà souligner que si le jeu n'est plus du tout un TPS, la caméra affiche tout de même le résultat de certaines actions en mode "par dessus l'épaule", histoire de dynamiser la mise en scène et de faire un petit clin d’œil au gameplay d'origine. Mais qu'on ne s'y trompe pas, nous avons bel et bien affaire à un jeu tactique, qui se déroule au tour par tour, en vue aérienne, et nous demande de bien réfléchir à chacun de nos mouvements et de nos actions.
TACTIQUE SOUS STÉROIDES
Le gameplay se veut tout de même plus dynamique que la moyenne du genre. Tout d'abord, le terrain n'est pas divisé en cases et l'on peut donc placer nos unités exactement où on le souhaite. Ensuite, le jeu n'hésite pas à nous placer face à des hordes d'ennemis, allant même jusqu'à reprendre le concept de puits d'émergence si cher à la série. Si vous ne rebouchez pas ces trous d'un coup de grenade bien placé, les locustes continueront d'en sortir inlassablement. Par ailleurs, chaque unité dispose de base de trois points d'action à dépenser librement. Déplacements, tirs, compétences et rechargement peuvent être mixés comme on le souhaite, et ne mettent pas fin au tour tant qu'il nous reste des points d'action. A l'exception de la vigilance, qui utilise tous les points d'action restants pour tirer éventuellement plusieurs fois de suite sur les malheureux ennemis qui viendraient marcher dans vôtre cône de surveillance durant leur tour. Mieux encore, le jeu propose une mécanique d'exécution très maligne. Lorsqu'un de nos soldats achève un ennemi tombé à terre, il redonne un point d'action à toutes les unités alliées. On peut ainsi prolonger gratuitement notre tour et continuer de se battre sans perdre le rythme. Certains soldats sont également capables de se ruer sur les ennemis pour les tronçonner ou les empaler sur une baïonnette. Le jeu affiche alors une petite scène bien gore qui, là encore, fait honneur à l'esprit Gears of War.
D'une manière générale, la violences des animations, les tremblements de l'écran, les éclaboussures de sang, les démembrements, décapitations et autres tranchages de corps en deux assurent le spectacle, apportent une gratification immédiate au joueur, et participent à instaurer un esprit "action" dans un jeu qui, par ailleurs, se montre réellement tactique. Même une créature aussi basique qu'un Ticker peut être gérée intelligemment, car chaque tir raté les fait se déplacer. On peut ainsi tenter un coup double : réussir son tir et faire exploser la bête, ou bien rater son tir et la faire se déplacer près d'un groupe d'ennemis... puis faire exploser tout ce beau monde par la suite. Il est également possible d'éjecter les Tickers d'un coup de pied, de préférence dans la direction d'un locuste. Chaque ennemi possédant ses capacités propres, il est primordial d'être fin tacticien. L'interface a d'ailleurs le mérite de nous donner toutes les infos nécessaires pour des prises de décision judicieuses. Une touche permet d'afficher le détail de calcul exact des pourcentages de réussite, l'état des unités, ou encore les compétences passives et les différents effets en cours. L'écran peut alors paraître surchargé en informations pour un spectateur, mais en tant que joueur ce n'est absolument pas gênant, car on reste concentrés sur nos unités et sur notre réflexion.
Contrairement à XCOM, auquel on ne peut s'empêcher de le comparer, Gears Tactics ne propose pas de phase stratégique extrêmement évoluée, où l'on construirait une base par exemple. Entre deux missions, on se rend tout de même à notre convoi, qui fait office de base d'opérations mobile. On peut notamment y personnaliser nos différents soldats.
Contrairement à XCOM, auquel on ne peut s'empêcher de le comparer, Gears Tactics ne propose pas de phase stratégique extrêmement évoluée, où l'on construirait une base par exemple. Entre deux missions, on se rend tout de même à notre convoi, qui fait office de base d'opérations mobile. On peut notamment y personnaliser nos différents soldats. Ces derniers peuvent appartenir à cinq classes différentes (Eclaireur, Avant-garde, Unité lourde, Soutien et Sniper). Sachant que chacune d'entre elles dispose d'un arbre de talents riche de trente compétences, il y a de quoi constituer des builds parfaitement adaptés aux goûts les plus personnels. De plus, les armes possèdent quatre emplacements d'amélioration (crosse, chargeur, canon, viseur) et les tenues trois (casque, torse et jambes). C'est dans la gestion de ces pièces d'équipement que se situe l'aspect stratégique, car les meilleures pièces apportent non seulement des bonus statistiques mais également des compétences supplémentaires. On récupère ces accessoires dans des caisses d'équipement ordinaires, rares, épiques ou légendaires. Heureusement, aucune micro-transaction ne vient polluer ce système. On obtient ces caisses en les ramassant directement dans les niveaux, en récompense de mission, ou en remplissant des objectifs secondaires. La personnalisation des soldats concerne également l'aspect esthétique. Il est possible de changer les couleurs, les textures, les coiffures, et bien d'autres éléments encore, qui se voient ensuite affichés en jeu et même dans les cinématiques. Les progressistes pourront même se faire une femme à barbe atteinte d'alopécie ! Votre serviteur s'est quant à lui concocté une "Ginette Jaune", munie d'une armure dorée et d'un pansement sur l’œil… Le jeu propose un système de missions secondaires mais obligatoires, qui nous force à utiliser l'ensemble de nos soldats car chaque unité ne peut participer qu'à une seule mission secondaire par chapitre. Cela évite de se reposer uniquement sur les héros prédéfinis. Ces missions peuvent être de différents types (tenir des points de contrôle, libérer des otages, ramener des ressources, détruire des réserves…) mais elles manquent tout de même légèrement de variété. Heureusement, les missions principales et les boss de fin de chapitre possèdent beaucoup plus de personnalité.
FINITION AUX PETITS OIGNONS
Plaisant sur bien des aspects, Gears Tactics bénéficie de plus d'une finition quasiment exemplaire. Non seulement nous n'avons rencontré aucun bug, mais les éléments de "quality of life" (selon le terme anglophone consacré) ont également été soignés. Ainsi, il est possible de contrôler finement le chemin de nos unités en plaçant des "waypoints". C'est totalement optionnel, mais la fonctionnalité est bel et bien présente. On observe également qu'après avoir donné un ordre de déplacement à une unité, on peut directement passer à la suivante sans avoir à attendre la fin du mouvement. Le jeu nous offre même un petit bonus de déplacement lorsqu'on s'approche d'un élément de couverture, justifié par une glissade que l'ont peut effectivement observer à l'écran. Voilà qui incite le joueur à se mettre à couvert, qui lui fait immédiatement plaisir, et qui rappelle les fondamentaux des TPS. Bien vu ! Il y a beaucoup d'autres détails à apprécier, comme par exemple les rebonds des grenades qui sont affichés avant leur lancement, ce qui permet de les placer avec une extrême précision. Pour couronner le tout, Gears Tactics nous offre des graphismes très avancés, malgré une caméra située la plupart du temps en hauteur. Les décors et les unités sont tellement détaillés qu'ils restent crédibles et relativement impressionnants lorsque la caméra s'en rapproche au plus près. C'est notamment le cas lors des scènes cinématiques, qui n'ont rien à envier à celles d'un gros TPS AAA. L'Unreal Engine 4 est pleinement mis à profit, les visages bénéficiant même de l'effet de subsurface scattering (simulation de la pénétration de la lumière à travers la peau). La seule fausse note dans ce concert de louanges techniques provient du bug d'affichage de textures typique de l'Unreal Engine : il arrive qu'une version basse résolution des textures soit affichée à l'écran pendant une ou deux secondes lors d'un changement de plan. Une broutille par rapport à la réussite générale du titre, qui nous ferait presque regretter que Gears of War ne soit pas de base une série tactique... proposant de temps à autre des spinoffs à la troisième personne !