Test également disponible sur : Switch

*Test* Gear.Club Unlimited 2 : sortez le gilet jaune, gros accident sur la route !

Test Gear.Club Unlimited 2 : sortez le gilet jaune, accident en vue !
La Note
note Gear.Club Unlimited 2 8 20

Sans doute que la pression était trop forte pour Eden Games. Et sans doute que le temps de gestation pour cette suite beaucoup trop courte pour tenter de sauver quoique ce soit d'un premier épisode déjà mal en point. Malgré quelques espoirs, on est obligé de se rendre à l’évidence : Gear.Club Unlimited 2 est encore plus mauvais que son prédécesseur, c'est dire le niveau. Souffrant d’un input lag qui ruine l'ensemble du gameplay, mais aussi d’une réalisation franchement pas reluisante, le titre d'Eden Games n'arrive à aucun moment à faire oublier les tares du premier épisode, puisqu'il en accumule de nouveaux. Clairement, le studio français aurait eu besoin de temps supplémentaire - et de plus gros moyens aussi - afin de pouvoir réellement tirer les leçons du premier échec, et ainsi éviter l’embourbement complet auquel on assiste. C'est même à se demander si Eden Games n’a pas oublié comment réaliser un jeu console à force de se focaliser sur le mobile. C'est dommage, car la Nintendo Switch mérite d'avoir autre chose que du Mario Kart en terme de jeu de courses Tous nos espoirs sont donc désormais tournés vers GRID Autosport prévu pour 2019.


Les plus
  • Un vaste garage sous licence
  • Durée de vie imposante
Les moins
  • Des graphismes complètement datés
  • Physique des véhicules suspecte
  • Input Lag qui ruine la conduite
  • De l'aliasing partout qui pique les yeux
  • Tracés qui se ressemblent les uns les autres
  • Une IA catastrophique
  • Temps de chargement interminables


Le Test

Un an à peine après la sortie du très médiocre Gear.Club Unlimited, le studio français Eden Games remet le couvert en nous dévoilant Gear.Club Unlimited 2, une suite qui vise clairement à corriger les carences du premier épisode. Alors que les attentes étaient très élevées face à la nouvelle production des créateurs de V-Rally et de Test Drive Unlimited, Gear.Club Unlimited ne fut au final qu'un mauvais portage du jeu mobile. Dans un sursaut d’orgueil, les développeurs ont donc mis en chantier cette suite qui mise avant tout sur le contenu pour séduire les joueurs. En effet, on dénombre pas moins de 51 voitures (pour 22 constructeurs) et un total de 250 courses (pour 3 000 km de routes), bref, il y a de quoi être un minimum curieux. Reste à voir si ce Gear.Club Unlimited 2 parvient à remettre la série sur la route, et à nous faire oublier les errements du premier opus.


Gear.Club Unlimited 2Malheureusement, dès les premiers instants, on comprend que les quelques mois dont a pu disposer Eden games n’auront pas suffi à relever le challenge, tant la tâche était ardue. En effet, graphiquement, le jeu laisse toujours à désirer, avec un aliasing de folie qu’il est impossible de manquer puisqu’il touche la moindre arête modélisée dans le jeu, qu’il s’agisse de la carrosserie des voitures, des lignes blanches, ou des barrières au bord des routes. De même, les textures nous plongent dans le passé, avec des surfaces qui font grise mine face aux productions actuelles, qu’on soit sur console ou même sur mobile ! Ce ne sont pas les décors qui vont relever le niveau, tant le bord des routes propose un vide sidéral, entre plaines et montagnes, tandis que chaque construction nous agresse les rétines par son manque criant de détail ou de fidélité. C’est simple, pour l’instant, Gear.Club Unlimited 2 ne fait pas mieux que son prédécesseur, et par moment, on se demande si la qualité n’a pas un peu baissé. Avec un rendu aussi faiblard, on aurait au moins espéré que le Tegra de la Switch fasse turbiner le jeu avec un framerate tutoyant les étoiles. En réalité, il n’en est rien, et on s’aperçoit même par moments que la fluidité n’est plus au rendez-vous, ce qui est un comble pour un jeu de voiture où le joueur doit pouvoir modifier sa trajectoire en un instant, et réagir instantanément face aux manœuvres des concurrents. Techniquement, on ne voit pas vraiment ce qui pourrait être sauvé, y compris les bruitages qui sont indigne des cylindrées qu’on peut piloter. Notre Alfa Romeo 4C avait un bruit de mixer, et même les plus gros moteurs sont maltraités, à l'image du VR38DETT de la Nissan GT-R qui fait plus un bruit de V8 que de V6. Apprêtez-vous donc à faire souffrir vos yeux et vos oreilles avec ce nouvel opus de Gear.Club Unlimited.

 

PANNE SÈCHE

 

Gear.Club Unlimited 2Au niveau du gameplay, on avoue qu’on attendait également pas mal de changements, vu la réputation du studio. Bien sûr, l’approche est forcément très arcade puisque la Nintendo Switch ne dispose pas de gâchettes analogiques. Avec une gestion de l’accélérateur et des freins qui se limite à du ON / OFF, on ne s’attendait pas à de la simulation bien entendu, mais on espérait tout de même trouver quelque chose d’exploitable, et même de fun. Encore une fois, le jeu se mange un platane de front, car le gameplay est simplement catastrophique. Même après la mise à jour, le jeu souffre d’un input lag incroyable de près d’une seconde, qu’on soit en phase de freinage ou de remise de gaz. Avec un tel délai entre la pression du bouton et l’effet sur la voiture, autant vous dire qu’il va falloir disposer de talents d’anticipation dignes d’un Jedi pour pouvoir réaliser des trajectoires un tantinet propres. Rassurez-vous toutefois, car lors d’un championnat où les courses prennent en moyenne 2:30 du début à la fin, on aura le temps de se concentrer. En effet, nous avons chronométré le temps de chargement entre deux courses à 1:20 (montre en main), ce qui permet d’aller aux toilettes, ou de se faire couler un expresso avant d’en découdre. Faites quand même attention à l’overdose de caféine si jamais vous enchaînez les courses. Ceci dit, cet input lag va également pourrir votre navigation dans les menus, puisque là aussi, il s’écoulera une bonne seconde entre action et conséquence. Après plusieurs retours sur le menu racine de la Switch, et le passage par un autre jeu, on doit se rendre à l’évidence, le problème vient bel et bien de Gear.Club Unlimited. Une fois en course, on peut tout de même se consoler avec la physique totalement aux fraises qui sera source de bons éclats de rire, avant de ce dernier ne devienne jaune une fois la patience du joueur émoussée par le temps. Oui, Mario Kart 8 Deluxe offre des sensations de pilotage bien meilleures, et un comportement routier moins aberrant.

 

MAUVAISE GLISSADE

 

Gear.Club Unlimited 2Ici, le simple contact d’une portière avec une barrière vous fera perdre 80% de votre vitesse (ce qui est tout de même bizarre), sans pour autant déséquilibrer le véhicule (ce qui devrait pourtant arriver). D’ailleurs, vu les gains incroyables qu’on obtient en freinage grâce à ces barrières, on vous avoue qu’on a rapidement appris à laisser tomber les freins classiques à leur profit. Plus besoin de planter les freins après une longue ligne droite, ni de perdre 200 mètres à ralentir, un contact avec une glissière offrant le même résultat en seulement 20 mètres. Avec l’expérience, on comprend donc rapidement que la victoire tient plus de la savante exploitation des bugs (ou réglages loufoques ?) du jeu, qu’au respect des trajectoires et des vitesses de passage. Grâce à notre technique de freinage, on a ainsi pu doser les premières courses sans transpirer, et sans effectuer la moindre modification sur notre bagnole. Ici, la filouterie est obligatoire, tant les IA sont des dangers. Sans aucune conscience de votre présence, ces dernières semblent bien en peine à respecter la trajectoire idéale, jouant même au flipper entre les rambardes à chaque fois qu’un virage est trop serré. Pas question de faire le fou et d’aller au contact pour autant, puisque les véhicules de l’IA sont de véritables tanks rivés à leur trajectoire (aussi erratique soit-elle). Le moindre contact avec un bot se payera cash, notre voiture finissant immanquablement sur le côté, ou en tête-à-queue. Sans pouvoir jouer des pare-chocs, la seule solution consiste à rester loin de ces dangers potentiels. Malheureusement, les IA n'ayant pas la moindre conscience de la présence du joueur, on se fera souvent percuter violemment, ce qui ruinera souvent nos possibilités de victoire. Ayant joué la majorité du jeu avec les réglages de difficulté pro, on a tenté de mettre le contrôle de traction au maximum afin de voir si cette aide au pilotage allait nous permettre de larguer ces maudits bots. Malheureusement, même avec ce système (censé éviter que les roues patinent à l’accélération) activé, on a continué à pouvoir mettre notre BMW M4 à l’équerre dans la plupart des virages.  

 

Après des heures et des heures de pilotage, on est incapables de reconnaître un tracé, et de définir une préférence tant toutes les pistes se ressemblent atrocement.

 

Gear.Club Unlimited 2Pourtant, il est des choses pour lesquelles Gear.Club Unlimited 2 impressionne, comme par exemple son contenu. Effectivement, on n’est pas volé avec un garage extrêmement bien fourni avec des tas de véhicules sous licence, et des possibilités de personnalisation très poussées. Au sein de notre entrepôt, on pourra construire des ateliers pour alléger le châssis, booster moteur et transmission, travailler sur les trains roulants ou encore améliorer l’aérodynamique. Tout ceci améliorera (un peu) les performances de notre bolide, qu’on soit sur route ou en tout-terrain grâce aux modifications rallye. Pourtant, là encore, on note de nombreux faux pas, comme ces animations pleines de bugs de collision, ou ces appendices (comme une aile gigantesque) qui ne donnent absolument aucun appui aérodynamique à notre bagnole. Sorti de l’impressionnant garage, le nombre de courses et lui aussi assez hallucinant, mais là encore, le jeu échoue à marquer le joueur. Après des heures et des heures de pilotage, on est incapables de reconnaître un tracé, et de définir une préférence tant toutes les pistes se ressemblent atrocement. La seule différence dans les courses est finalement l’environnement, sachant que ce dernier correspond aux quatre zones de la map (dont l’utilité est de faire office de hub) et qui sont le glacier (neige),  Dream Bay (tempéré), Giants Valley (montagneux) et Dead Rivers (désertique). Vous l’avez compris, malgré un grand nombre de courses, la variété n’est pas vraiment au rendez-vous, et on s’ennuie ferme après quelques heures à peine. Quoi qu’il en soit, il reste indéniable que le jeu dispose d’une durée de vie conséquente, et qu’il va falloir investir de nombreuses heures avant de pouvoir lâcher les millions de crédits nécessaires à l’achat de la Bugatti Veyron Grand Sport ou de la Koenigsegg  Agera RS.


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