Test Full Throttle Remastered sur PS4 et PC sur PC
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Full Throttle Remastered est donc un excellent remaster qui propose une expérience remise au goût du jour, légèrement liftée, mais sans jamais pervertir l’œuvre originale de Lucas Arts. Les graphismes lissés et la musique en haute qualité sont indéniablement les bienvenus, surtout qu’elles permettront aux plus jeunes de pouvoir se plonger sans état d’âme dans un monument du jeu vidéo. Les nostalgiques y trouveront aussi leur compte, notamment grâce à la possibilité de revenir au rendu visuel original et à la bande son en basse qualité instantanément en appuyant sur F1. Vendu 11.99€ sur Steam, Full Throttle nous revient en pleine forme avec dans ses bagages la meilleure intro de l’histoire du jeu vidéo, et l’une des meilleures bande-son également.
- Graphismes améliorés
- Bande-son en haute qualité
- La meilleure intro de l'histoire du jeu vidéo
- Scénario accrocheur
- La version originale disponible à la volée
- Vendu une bouchée de pain
- Le gameplay sur la route de la mine qui souffre de son âge
- Quelques bugs tout de même
Développé et édité par le mythique studio LucasArts, Full Throttle est sorti en 1995 sur PC, offrant aux joueurs un jeu d’aventure en point & click qui mélange un environnement adulte avec un style graphique un peu cartoon, qui a beaucoup séduit à l’époque. Conçu par Tim Schafer, Full Throttle a donc dû attendre 22 ans avant d’avoir droit à son remaster, tout comme Grim Fandango et Day of the Tentacle avant lui. Au programme, on note des graphismes améliorés, une bande-son mise aux standards de qualité actuels et un contenu enrichi de bonus. Full Throttle Remastered est-il une opportunité pour les plus jeunes de découvrir un monument du jeu vidéo, ou est-ce une hérésie qui sali l’œuvre originale ? Voici notre verdict.
"Quand je pense à Maureen, je pense à deux choses : l’asphalte… et les galères". C’est par ces mots que Ben Throttle, le héros de l’aventure nous accueille dès les premiers instants de ce qui est probablement la meilleure intro de l’histoire du jeu vidéo. Séquence animée, puis l’arrivée des Putois, le gang de bikers dirigé par Ben sur l’inoubliable bande-son de The Gone Jackals. Full Throttle plonge le joueur dans un futur alternatif où les voitures sont toues remplacées par des hoover-cars qui glissent le long de la route, pendues à leur gros ventilateurs. Les engins à roues sont réservés aux marginaux et autres habitants de la route : les bikers et les routiers. L’histoire n’évolue pas d’un iota, et on évitera de s’étaler dessus afin de ne pas gâcher un excellent scénario qui poussera sans problème les joueurs à se creuser la cervelle sur les différentes énigmes, plus ou moins retorses, proposées par l’aventure. Premier choc : les graphismes. Le remaster est réellement fait avec science puisque tout l’aspect pixellisé a disparu, tandis que le jeu offre une résolution adaptée aux écrans larges modernes. Un lifting qui ne se fait pas au détriment du style graphique signature du jeu, ce dernier étant scrupuleusement respecté. D’ailleurs, les puristes pourront repasser sur la version originale du titre à n’importe quel moment en appuyant sur la touche F1 sur PC. Via cette pression, on retrouve l’affichage 4/3, mais aussi la bande-son ultra-compressée pour pouvoir tenir sur les CD-Rom de l’époque. Pas de regret à avoir, la version moderne est bien plus agréable à l’oreille et à aucun moment, on ne trouve de faute de goûts dans les riffs de guitares distillés à nos tympans.
BORN TO BE VERY WILD
Pour les novices, mais aussi pour les puristes, on trouvera une section bonus, qui permet d’avoir accès à de nombreux artworks et dessins conceptuels, mais aussi à de nombreux logs audio. Ces derniers contiennent des commentaires des développeurs, notamment Tim Schafer, sur chaque aspect du jeu. Un excellent moyen d’en savoir plus, mais aussi de découvrir une époque où les jeux étaient développés par de petites équipes, loin des usines actuelles qui réalisent les productions AAA. La conséquence de tout ce contenu, c’est que comme moi, Full Throttle a pris du ventre, avec un bon 4.4 Go de fichiers sur PC. Risible compte-tenu du poids des jeux actuels, mais un sacré bond depuis 1995 alors que les CD-Rom pouvaient stocker 700 Mo au maximum. Niveau gameplay, le jeu n’a pas pris une ride, style point & click oblige. Surtout que Full Throttle était plutôt révolutionnaire sur ce point en proposant un panel d’actions varié sur chaque objet interactif. On pourra demander à Ben d’utiliser ses yeux, sa bouche, ses mains ou ses pieds, ce qui multiplie les approches possibles. Finalement, le seul passage qui montre ses rides sans complexe reste le combat à moto qu’on rencontre principalement lors de la séquence de la route de la mine. Concrètement, la moto suit la route automatiquement, tandis que le mouvement de souris détermine le placement de notre bécane dans la largeur ; clic droit pour choisir son arme (chaîne de transmission, masse d’arme, tronçonneuse, planche), clic gauche pour frapper et roulez jeunesse. Sauf que le deux-roues ne répond pas vraiment au doigt et à l’œil, même en utilisant les touches et le gameplay dits "remasterisés". Un écueil pas vraiment gênant, dans la mesure ces séquences ne représentent qu’une toute petite partie du jeu, la grande majorité se reposant sur votre jugeote et les mécanismes du point & click.
JE NE RECONNAIS PLUS PERSONNE...
Finalement, Full Throttle conserve toutes ses qualités initiales, et remet son et images au goût du jour afin de ne pas rebuter les joueurs les plus jeunes qui pourraient être rebutés par une bouillie de pixels. On dispose d’un large choix en termes de localisation car on peut changer la langue de la piste audio, du jeu en général (menus) et activer des sous-titreségalement dans la langue de votre choix. On conseillera évidemment aux anglophones de mettre l’audio en VO afin de profiter, entre autres, de la voix de Mark Hamill (Luke Skywalker) qui habille habilement l’infâme Adrian Ripburger. Tout le casting reste attachant, qu’il s’agisse du vieux Malcolm Corley, de Maureen où de tous les personnages annexes qu’on croisera dans l’aventure. La durée de vie du jeu reste respectable, et dépendra grandement de votre sagacité. A titre de référence, en ayant poncé le jeu comme un fou à l’époque, j’ai mis un peu plus de 3h pour en faire le tour, en connaissant par cœur tout ce qu’il fallait faire. La première partie prendra donc nettement plus de temps, soyez-en assurés. Une durée de vie honnête, surtout au regard du prix du jeu qui est vendu pour un modique 11,99€ sur Steam en ce moment. De quoi découvrir un jeu mythique à prix réduit, ou de se remémorer de très bon instants pour les nostalgiques.