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- Immersif
- Innovant
- I.A. alliée excellente
- Linéaire dans ses situations
- Level design paresseux
- IA ennemie perfectible
Ras la casquette des jeux de guerre ? Full Spectrum Warrior mérite pourtant une attention toute particulière. Et pour cause, voici le résultat final de ce qui était initialement un simulateur d’entraînement militaire commandé par l’US Army ! Beuhar ?
Après avoir effectué des manœuvres remarquées l’été dernier sur Xbox et PC, Full Spectrum Warrior élit domicile sur PlayStation 2 grâce au portage effectué par l’équipe de Mass Media. Le jeu de Pandemic prône l’action/stratégie de groupe. Deux groupes de quatre soldats pour être plus précis, mais pas question ici de diriger directement chacune de ces braves bêtes. Full Spectrum Warrior a le mérite de n’être ni un énième shoot au thème militaire, ni un pur jeu de stratégie trop élitiste pour le commun des consoleux ! Voici une petite séance de rattrapage si vous avez manqué le premier épisode déjà testé dans nos colonnes l’année dernière.
La conversion vers un système moins performant ne s’est pas faite sans quelques pertes, notamment d’ordre technique, on constate ainsi un visuel forcément moins léché ainsi qu’une fluidité parfois capricieuse. En revanche tout ce qui a fait le succès (et les limites) de la version originale demeure intact. Considérons que le joueur est une entité militaire, vous avez sous votre commandement deux groupes de quatre loyaux soldats envoyés au Moyen-Orient pour des histoires d’incivilités propres aux tyrannies dictatoriales. Hésitant entre simplicité et technicité, le jeu offre une prise en main docile mais nécessite une très longue entrée en matière via un tutorial qui peut durer plus d’une heure ! La vraie maîtrise des subtilités d’une escarmouche en milieu urbain ne se fera pas sans ce passage obligé. Surtout à l’heure où le service militaire est révolu ! C’est donc pas à pas qu’il faut apprendre à dompter le système bien particulier de Full Spectrum Warrior. Le joueur doit permuter de façon dynamique, via le bouton Triangle, entre ses deux groupes d’unités de façon à les faire progresser. J’emploie le style indirect puisqu’il n’est pas question de diriger manuellement huit hommes, mais de leur donner des ordres. Le stick analogique permet de diriger des curseurs, lesquels représentent la position que prendront vos hommes si vous les envoyez à tel endroit pour se mettre à couvert. Mais loin d’être omniscient, vous serez borné au champ de vision de vos troupes. Heureusement c’est là qu’intervient votre fidèle GPS, accessoire indispensable pour élaborer des tactiques de diversion et étudier la cartographie du terrain. Souvent en effet, vous serez dans l’impossibilité d’abattre le groupe d’en face, il convient donc de mettre à profit vos deux escouades : tandis que Alpha restera au front pour faire diversion, Bravo ira surprendre les insoumis par le flanc ou par l’arrière. Autre aspect à ne pas négliger, l’utilisation des différents types de grenades. Certains décors étant friables, un bon explosif fera mouche si vos ennemis ont la mauvaise idée de s’y accoler. La guerre, c’est pas compliqué finalement !
Si Full Spectrum Warrior n’immerge pas le joueur à cause de son intrigue ou de l’absence de charisme de ses belligérants (encore que le jeu fasse l’effort d’être scénarisé entre chaque mission, avec des mises en situation des bons gros clichés qui vont bien) alors l’excellent travail sonore s’en chargera. Et gloire à la version originale puisque pour cette version PAL, seuls les sous-titres ont été traduits. L’implication dans cette ambiance militaire est saisissante tant les comédiens mettent du cœur à l’ouvrage, les ordres et les cris fusent à chacune de vos manœuvres. Malheureusement cela ne l’empêchera pas de souffrir d’une certaine répétitivité dans ses mécaniques de progression. Et pour cause ici c’est : à chaque problème une seule solution. Fort de ses origines exigeantes (Full Spectrum Warrior est à l’origine un programme d’entraînement militaire en milieu urbain commandé par l’armée américaine pour ses soldats) le jeu de Pandemic vous force à agir en militaire et seulement en militaire. Un peu trop scripté, on ne peut que regretter, par exemple, l’impossibilité de pénétrer les bâtiments (en dehors des rares missions dédiées) dès lors que des adversaires ne se privent pas pour vous canarder des fenêtres et des balcons. Mais surtout Full Spectrum Warrior dispose d’une IA à deux vitesses assez déroutante, encore qu’elle aille plutôt dans le sens du joueur. En effet autant vos coéquipiers sont autonomes, répondent au doigt et à l’œil, sans faille de path-finding (la capacité d’un personnage à atteindre un objectif tout seul) autant les adversaires ne font pas preuve de beaucoup d’inventivité et ne semblent résister que par politesse.