Test également disponible sur : Game Boy

Test Final Fantasy IV Advance sur Game Boy

Test Final Fantasy IV Advance
La Note
note Final Fantasy IV Advance 16 20

Final Fantasy IV marque clairement le début de l’âge d’or de la saga, l’ère 16-bits qui préfigure les grands monuments du jeu de rôle que seront Final Fantasy VI pour les uns ou Final Fantasy VII pour les autres. Simple et efficace, les grandes qualités de la saga se révèlent peu à peu dans une aventure savoureuse de bout en bout. 25 à 30 heures de jeu pures, sans artifices, un génie musical véhicule d’émotions insoupçonnées pour l’époque dans un jeu vidéo, au service d’une galerie de personnages diablement aboutie. Et 15 ans plus tard, les faits sont là : Final Fantasy IV se laisse encore délicieusement jouer, ou encore mieux, découvrir. Rendez-vous sont déjà pris pour Final Fantasy V et Final Fantasy VI sur le même support.


Les plus
  • La musique, la musique, la musique !
  • Toujours impeccable 15 ans après !
  • Traduit en français
  • Une saga de légende qui prend son envol
  • Système solide et accessible
Les moins
  • Un dernier donjon qui pousse trop au level-up
  • La GBA qui rame pendant les combats


Le Test

Depuis la nuit des temps, Final Fantasy est une saga qui fonctionne par triptyque générationnel. Final Fantasy, II et III sont nés sur Famicom, Final Fantasy IV, V et VI ont ébloui la Super Famicom, Final Fantasy VII, VIII et IX ont explosé sur PlayStation, et enfin Final Fantasy X, XI et XII ont connu la gloire sur PlayStation 2. Un schéma qui perpétue sa logique avec l’annonce récente de Final Fantasy XIII sur PlayStation 3.


Mais tandis que le RPG s’introduit de mieux en mieux en Europe, en témoigne le récent succès de Dragon Quest qui s’est tout simplement mieux vendu sur le vieux continent qu’aux Etats-Unis, vous le savez, Final Fantasy n’a fait sa première apparition chez nous qu’avec le septième épisode. C’est pourquoi les archéologues vidéoludiques que nous sommes sont toujours ravis de profiter des opportunités commerciales des éditeurs pour découvrir les briques fondatrices qui manquent à notre palmarès. Et pour recevoir les Final Fantasy ancienne génération, Square Enix a opté pour la Game Boy Advance. En 2004, Final Fantasy et Final Fantasy II renaissaient alors via un traitement de faveur esthétique hérité des conversions Wonder Swan Color. Final Fantasy IV qui nous intéresse ici, mais aussi bientôt Final Fantasy V et Final Fantasy VI vont suivre pour le plus grand bonheur des fans et des curieux. Quant à Final Fantasy III, il est notoire qu’il fera sa première apparition en Occident sous les traits d’une version DS complètement refondue en 3D. La boucle est enfin bouclée !

 

Inébranlable

 

Loin d’une refonte en 3D intégrale, Final Fantasy IV opère toutefois le même remaniement esthétique que ses cousins old-gen, à savoir un véritable coup de jeune sur le plan des couleurs, des décors et des sprites, qui s’illuminent à merveille sur une Game Boy Micro. Final Fantasy IV, premier opus à avoir vu le jour sur la 16-bit de Nintendo, c’était en 1991. Une date suffisamment récente pour porter de gros espoirs envers la capacité du jeu à nous surprendre. Et on n'a pas été déçu. Après un premier Final Fantasy hautement symbolique, mais aussi archaïque, issu de la Famicom, le second opus a vraisemblablement voulu se démarquer trop tôt. Il en résulte un système de montée en puissance laborieux, et un déséquilibre profond dans le gameplay, sans oublier une fréquence de combat tout simplement frustrante. Mais à partir de Final Fantasy IV, fini de rire. En fait, on pourrait presque dire que la série commence avec cet épisode. Un prologue soigneusement mis en scène, un lot de nombreux personnages qui n’ont déjà pas grand chose à envier à ceux du fameux Final Fantasy VI qui naîtra 3 ans plus tard, une progression limpide à la difficulté bien dosée, et une ambiance à la mélancolie palpable, soutenue par le génie mélodique d’un Uematsu au sommet de son art, et qui va laisser avec Final Fantasy IV ce qui est sans doute la première grande OST de la saga.

 

Les ancêtres du RPG sont souvent laborieux à jouer, souvent à cause d'une difficulté avérée qui pousse à s’entraîner des heures durant pour devenir plus puissant. Ce n’est pas le cas de Final Fantasy IV. Du moins de cette version Advance, car il faut savoir que l’opus original était bien plus exigeant. Ici, le dosage de la difficulté semble aux petits oignons, du mois jusqu’à ce que l’on débarque dans le dernier donjon, où le moindre ennemi de base est fort comme un titan, et où l’on a l’impression que certains boss n’ont pas été assujetti au rééquilibrage vers le bas de la difficulté. Il est donc vrai que les 25/30 heures de Final Fantasy IV sont des heures de jeu pures, sans séances de dialogues interminables, sans cinématiques redondantes, et sans errances sur la carte du monde. Ou plutôt les cartes des mondes, l’aventure réservant quelques surprises dans ce domaine. Mais débarquer dans le dernier donjon en dessous du niveau 50 ne vous amènera malheureusement pas plus loin, autant jouer en prenant son temps, donc.

 

Epique dès les premières secondes, Final Fantasy IV dispose d’une mise en scène soignée pour son époque. Transporté par les mélodies inégalées du Nobuo Uematsu des années 90, le prologue vous met dans la peau d’un personnage un peu inhabituel. Loin du classique vagabond optimiste des grands chemins, vous voici dans la peau de Cecil, un Chevalier Noir au service du puissant empire de Baron. Dans Final Fantasy IV, l’ère est aux vaisseaux volants, et avec eux de nouvelles ambitions naissent pour les hommes à la conquête des fameux cristaux. Bien que fidèle, ne laissant paraître que peu d’émotion ou de faiblesse sous sa sombre et lourde armure, Cecil ne peut que constater, la mort dans l’âme, la cruauté ascendante des ordres de son roi. La recherche des cristaux de chaque contrée devient une priorité, avec pour consigne de décimer ses protecteurs en cas de rebellions. Lorsque Cecil et son ami Kain, le Chevalier Dragon, se rendent dans le village des invoqueurs de Myst, leurs actions engendrent la mort de tous ses habitants. C’en est trop pour Cecil qui, après avoir adopté sous son aile Rydia l’unique survivante, une adorable petite fille aux cheveux verts, déserte Baron en quête de justice et de vérité.

 

Celtic Moon

 

En substance, Final Fantasy IV est classique, rien de particulier n’est à signaler concernant le système. Les combats aléatoires sont de rigueur, avec l’arrivée de l’Active Time Battle qui instaure le principe d’action prioritaire en fonction de la jauge de chaque personnage. A ce sujet, des ralentissements sont à déplorer lorsqu’on navigue rapidement dans les menus, attention aux erreurs de manipulations ! Le bestiaire est impressionnant et de bon goût, et l’éther ne s’achète pas encore en magasin (ou alors tout à la fin du jeu) ce qui implique une utilisation parcimonieuse des magies. Bref, on est dans du Final Fantasy old-school en moins élitiste, le résultat n’en est que plus appréciable. Cependant, on ne peut que déplorer quelques soucis dans la fréquence des combats, qui se veut franchement hésitante. Se prenant parfois pour Final Fantasy (fréquence de rencontre élevée mais pas excessive) et malheureusement parfois pour Final Fantasy II (fréquence de rencontre grotesquement élevée et frustrante). On se soulagera avec la possibilité de fuir un combat assez rapidement, sans quoi gare à l’ennui et à la routine.

 

Sans fouler l’apothéose scénaristique que représentera Final Fantasy VII, cet épisode IV franchit déjà un gros pas en avant par rapport aux opus Famicom, aussi bien dans la mise en scène que dans la narration, quoi que celle-ci reste encore relativement épurée. Mais avec ses 12 personnages jouables à tour de rôle, croyez bien que Final Fantasy IV évoque la richesse du très adulé épisode VI. Le background de Final Fantasy IV est ainsi suffisamment motivant pour se lancer sans rechigner dans cette aventure old-school, surtout quand on constate avec bonheur qu’elle ne reproduit pas les mêmes erreurs que le II. Final Fantasy IV a pour qualité première d’avoir su se concentrer sur l’essentiel. Les classes sont là, mais imposées. Idem pour les magies, lesquelles deviennent simplement disponibles de façon automatique après certains paliers. Du coup, pas d’entraînement drastique pour évoluer telle ou telle capacité, et pas d’utilisation laborieuse de chaque magie pour en monter le niveau. Tout est scripté, mais bien scripté. Il en va de même pour les personnages dont l’utilisation est imposée jusqu’au bout par le scénario ! En conséquence, il n’y aura pas de choix à faire qui privilégiera un groupe de personnage plutôt qu’un autre, et on évitera alors de se retrouver avec l’obligation de jouer en compagnie de gens sous-entraînés. Les belligérants vous accompagneront de leur plein gré, le tout étant de ne pas dépasser cinq personnages par combat. Oui cinq ! Voilà encore ce qui rend Final Fantasy IV particulier, c’est le seul de la saga qui nous fait utiliser autant de joueurs, dont certain seront amenés à vous quitter prématurément. Final Fantasy IV est clairement le premier de la saga à diffuser une telle part de tristesse et de nostalgie. Rydia, la jeune orpheline prise sous le bras de l’assassin de ses parents, Kain le Chevalier Dragon possédé par l’ennemi mais qui agit également de son plein gré par jalousie, Tellah le vieux sage paradoxalement fou de rage car désireux de venger sa fille, Edward le prince barde éperdument triste dont le grand amour a été décimé, et de nombreux sacrifices surviendront tout au long de l’aventure.

 

Final Fantasy IV possède une personnalité hors du commun. Et les thèmes sonores qui vont avec se posent là. Ce n’est pas pour rien que Final Fantasy IV inaugura, en plus de la traditionnelle OST, une version Piano Collection et un album spécial intitulé Celtic Moon. Le simple thème principal que l’on entend sur la carte du monde diffuse une nostalgie palpable. Définitivement culte. La tristesse et la mélancolie de la harpe d’Edward et la candeur larmoyante de la flûte de Rydia sont autant de chef-d’œuvres de l’histoire de la musique du jeu vidéo. Admirable, le talent d’Uematsu ne quittera jamais le top niveau jusqu’à son retrait de la saga, et de Square Enix en général, à partir de Final Fantasy X.




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Steeve Mambrucchi

le lundi 12 juin 2006, 19:00




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