Test Fatal Fury : Battle Archives Volume 1 sur PlayStation 2
14 20
On pourrait tergiverser des paragraphes durant au sujet de Fatal Fury : Battle Archives Volume 1 tant il y a de choses à dire sur cette compilation qui regroupe 4 grands monuments de la baston 2D. Quinze années après, certains réflexes sont restés intacts tandis que d’autres ne demandent qu'à faire leurs preuves. Si Fatal Fury ne présente plus vraiment aucun intérêt en 2008, les trois autres titres ont encore suffisamment la patate pour passer de bons moments en leur compagnie. Bien évidemment, à l’instar des autres compilations de la gamme NeoGeo Online Collection, Fatal Fury : Battle Archives Volume 1 est avant tout réservé aux nostalgiques de l’ère Neo Geo et les fans de bonne baston. Les autres se contenteront d’y jeter un simple coup d'œil.
- 4 jeux en un
- Des impacts de coups dévastateurs
- Des moments d'anthologie
- Bande-son qui décoiffe
- Vendu moins de 20 €
- Fatal Fury accuse le poids des années
- Quelques bugs d'affichage
- Où est passé le mode online ?
SNK Playmore n’a pas fini de puiser dans sa hotte de vieux titres datant de l’ère Neo Geo. Après nous avoir fait redécouvrir la série Art of Fighting à la fin du mois de mai dernier, la firme de Kyoto poursuit sans relâche ses adaptations sur PlayStation 2. Cette rentrée, c’est Garo Densetsu / Fatal Fury qui passe sur le billard avec un premier volume regroupant pas moins de 4 épisodes ! Les loups sont de retour et ils sont affamés.
Mise à jour de notre test import japonais réalisé le 4 août 2006
Il existe des séries qui ont marqué leur temps, gravé les esprits d’un sceau indélébile. Garo Densetsu, connu aussi sous le nom de Fatal Fury en Occident, fait partie de celles-ci. Apparu pour la première fois dans les salles d’arcade puis dans la foulée sur Neo Geo, Garo Densetsu premier du nom était la réponse cinglante au Street Fighter II de Capcom. C’était les premiers pas de SNK dans le monde très prisé du jeu de baston 2D et cette première tentative s’est soldée par un échec terrible.
Nul besoin d’être devin pour comprendre que le jeu ne pouvait pas faire le poids avec Street Fighter II, considéré à raison à l’époque, comme la référence du jeu de combat en Arcade mais aussi sur consoles, Super Nes et Megadrive. Terry Bogard avait beau se la péter avec ses Converse All Stars rouges aux pieds et sa casquette tendance de l’époque, rien ne pouvait arrêter le rouleau compresseur lancé par Capcom. Il faut avouer que l’animation des personnages de Street Fighter II était bien plus élaborée que celui de Fatal Fury. Quinze après sa sortie, le titre a pris un sacré coup de vieux dans la nuque. Les différents protagonistes manquaient clairement de fluidité et ce n’était pas le design de très mauvais goût de Andy Bogard de l’époque qui allait remonter le niveau. Saluons néanmoins l’effort qu’a fait SNK Playmore pour rendre les coups spéciaux plus accessibles. Car sur Neo Geo, les attaques ont bien du mal à sortir, même avec un bon stick entre les mains. Toutefois, tout n’est pas à jeter dans Fatal Fury, loin de là. L’introduction des deux plans était à l’époque une idée plutôt astucieuse que la série conservera tout au long de son existence jusqu’au huitième volet, le fameux Garou : Mark of The Wolves. De cette manière, les combats prenait alors une toute autre dimension puisqu’il fallait maintenant prendre en compte un second plan, la planque idéal pour tous ceux qui préféraient fuir la confrontation. Attention aux fausses idées cependant, car ajouter un deuxième plan dans un jeu de combat, c’est aussi augmenter le nombre de possibilités d’attaque, chose que Fatal Fury 2 a su élaborer avec brio. Ce n’est d’ailleurs pas les seuls atouts que disposait le titre en son temps.
Toutefois, tout n’est pas à jeter dans Fatal Fury, loin de là. L’introduction des deux plans était à l’époque une idée plutôt astucieuse que la série conservera tout au long de son existence jusqu’au huitième volet."
Conscient que son Garo Densetsu ne faisait pas le poids face à Street Fighter II, SNK a aussitôt lancé le développement de sa suite. Douze mois seulement de gestation auront suffi pour que SNK accouche d’un Fatal Fury 2 sans la moindre douleur. 102 Megs au compteur pour la cartouche, le titre faisait partie des jeux les plus prisés de la Neo Geo mais aussi des salles d’arcade en 1992. Une stratégie payante puisqu’au même moment, Capcom se reposait sur ses lauriers en n’offrant qu’aux joueurs de simples mises à jour de son Street Fighter II. Street Fighter II’ (Prime), Street Fighter II Turbo, deux épisodes totalement dispensables et qui ont permis à SNK d’imposer sa marque avec Fatal Fury 2. Il faut avouer que les créateurs de la Neo Geo ont redoublé d’effort pour imposer leur patte. Des graphismes léchés, des personnages aussi grands qu’une poupée Ken, une bande-son tonitruante, des impacts de coups rarement égalés (même à ce jour), SNK ne manquait pas d’idées pour faire de son titre le jeu de baston le plus claquant de l’année.
The Lone Wolves are back !
Mais la clef de voûte de Fatal Fury 2 se situait bien évidemment au niveau des furies. Inutile de chercher plus loin, c’est SNK qui a bel et bien inventer le système de furie (d’où l’appellation en parfaite corrélation avec le nom de la série) qui permettait de renverser un combat à l’aide d’une simple attaque dévastatrice. Simple ? Pas seulement parce qu’à l’écran, le coup porté s’illustre par le biais d’un coup spéciaux amplifié par dix ! Terry explosait littéralement l’écran à l’aide de son Power Geyser, Andy perforait ses adversaires avec son Sho Reppa Dan, Joe créait une tornade gigantesque appelée Screw Upper, Mai se transformait en torche humaine, tandis que Kim Kaph Wan nous faisait une démonstration de ses talents de taekwondoiste en un temps record. Bref, un nouveau système mis en place et repris allégrement par la concurrence. C’est bien simple, concevoir un jeu de baston sans la moindre furie de nos jours est tout simplement impensable ! SNK a profité de Fatal Fury 2 pour dynamiser les combats sur deux plans. Désormais, le joueur peut très bien passé d’un plan à un autre, tout en gardant une tactique offensive. En effet, les personnages en permutant de perspective peuvent se jeter sur leur adversaire le pied ou le poing en avant. Une technique fort appréciable, surtout lorsqu’elle permet de battre Wolfgang Krauser sans perdre l’once d’une vie en sélectionnant Mai Shiranui. La transition est toute trouvée puisque Fatal Fury a marqué aussi son temps avec le grand Wolfgang Krauser, boss parmi les boss, qu’on affrontait dans une cathédrale en face d’un orchestre symphonique sur fond de musique classique. Le célèbre requiem de Mozart, une musique qui restera à jamais un moment culte du jeu vidéo. Chaque époque son coup de génie.
Plus d’une décennie plus tard, le plaisir de jeu est resté quasi intact. Si les coups spéciaux ont un peu de mal à sortir, on prend tout de même un malin plaisir à redécouvrir chacun des personnages emblématiques".
Avec des personnages aussi charismatiques que Krauser, Geese Howard, Laurence Blood et Billy Kane, difficile de ne pas céder à la tentation et de proposer l’année suivante Fatal Fury Special. Bien évidemment, ceux qui s’étaient déjà perforé le porte-feuille en claquant les 1 500 francs dans la cartouche de Fatal Fury 2 avait bien du mal à faire passer la pilule. Pas moins de 8 persos en plus, des décors inédits et la possibilité de jouer avec Ryo Sakazaki (le héros de Art of Fighting) via une petite manip à l’écran de sélection de personnages, la frustration étant grande, surtout pour ceux qui étaient encore au collège et qui ne recevait que 10 sous par mois de la part de papa maman. Pour les autres, les plus fortunés, c’est un rêve qui prenait forme, puisqu’on pouvait incarner à tour de rôle chacun des mid-boss et des boss de la série. Tung Fu Rue, Duck King et Alex Hawk (le vrai faux clone de Michael Max du premier Fatal Fury) relifté pour l’occasion, il y avait de quoi se faire plaisir. Plus d’une décennie plus tard, le plaisir de jeu est resté quasi intact. Si les coups spéciaux ont un peu de mal à sortir (notamment les furies), on prend tout de même un malin plaisir à redécouvrir chacun des personnages emblématiques. Bien évidemment, le jeune joueur de 14/15 ans aura bien du mal à comprendre l’engouement fait autour de ces jeux qui, pour lui, est indigne de figurer sur PlayStation 2, mais est-ce bien la cible qui est concernée par ce Fatal Fury : Battle Archives Volume 1 ?
Menu spécial
Pour ne pas avoir la sensation de jouer à un jeu datant de la Préhistoire, pour reprendre le terme de certaines mauvaises langues, il faut se tourner vers Fatal Fury 3. Sous-titré Road to the Final Victory, ce quatrième volet marque un tournant dans la série. L’aspect graphique tout d’abord tranche radicalement avec les volets précédents. Si les personnages sont toujours aussi imposants, leur look lorgne davantage du côté du manga, avec des traits plus ronds. On aime ou pas mais force est de constater que SNK voulait injecter du sang neuf dans sa série. Ce fut d’ailleurs l’occasion pour SNK de faire un peu le ménage au niveau du casting et de nous faire découvrir de nouvelles têtes. Blue Mary, Franco Bash, Hong Fu, Sokaku et Bob Wilson, autant de personnages qui ont apporté un peu de fraîcheur à la saga. De deux plans, nous sommes passés à trois plans ! Un situé en retrait et l’autre au premier plan. La perspective n’est pas là même et cela se traduisait à l’écran pas une posture distincte des protagonistes. SNK voulait, semble-t-il, donner encore plus d’envergure aux combats.
Attention toutefois car, contrairement aux précédents épisodes, les belligérants ne pouvaient pas rester éternellement sur les deux plans parallèles. Les concepteurs souhaitaient en effet donner un aspect plus naturel aux combats mais surtout adapter le gameplay autour de cet axe. Désormais, il est possible d’esquiver une attaque en faisant passer la moitié du corps de son perso dans un autre plan, sans pour autant basculer de l’autre côté, pour ensuite contre-attaquer par la suite. Terry par exemple dispose d’une attaque qui lui permet de faire un aller-retour entre deux plans tout en attaquant avec le pied. Un prétexte également pour introduire de nouveaux coups spéciaux tels que le Round Wave qui permettait de contrer les attaques venait de n’importe quel plan. Astucieux. Comme on peut le voir sur l'image plus haut, il est également de "terminer" un ennemi par un équivalent du "Ring out" qui permet donc d'éjecter l'adversaire en dehors de l'écran, via une petite animation bien sympathique. Des quatre épisodes contenu dans cette compilation, Fatal Fury 3 reste sans nul doute celui qui a le moins vieilli. Il n’empêche que Fatal Fury 2 et Fatal Fury Special restent à ce jour des titres encore savoureux grâce à leur gameplay infaillible et truffé d’idées, qui a permis de poser les bases du jeu de baston 2D. En revanche, on déplore l'absence de mode en ligne, comme ce fut le cas pour la version japonaise.