Test Extinction (PS4) : l'Attaque des Titans du pauvre, c'est si nul que ça ? sur PS4
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Le concept de base proposé par Extinction, à savoir grimper sur des orques géants et trancher tout ce qui dépasse, est plutôt enthousiasmant. Hélas, ce potentiel se voit gâché par une certaine fainéantise de la part des développeurs. La campagne solo souffre d'une mise en scène bien pauvre, tandis que les différents modes annexes ne suffisent pas à faire oublier le principal écueil du jeu : une répétitivité bien trop importante. L'aventure aurait vraiment gagné à être plus riche ou, dans le pire des cas, plus ramassée et proposée à prix réduit. Mais à 60 euros, la pilule est difficile à avaler. N'est pas l'Attaque des Titans ou Shadow of the Colossus qui veut !
- Des orques géants, ça le fait forcément
- La joie des démembrements
- Direction artistique classique mais sympathique
- Action extrêmement répétitive
- Dialogues redondants
- Décors peu variés
- Prix trop élevé
Si vous avez toujours rêvé d'incarner un David affrontant des Goliath, vous êtes comblés en ce début d'année. En février, les retrouvailles avec Shadow of the Colossus, à l'occasion du remake sur PS4, ont été véritablement grandioses. En mars, c'est le second épisode de l'Attaque des Titans qui vous aura donné quelques sensations fortes. Et voici qu'en ce beau mois d'avril débarque Extinction, développé par Iron Galaxy. Assez peu connu, ce studio américain est plutôt spécialisé dans les portages et les travaux de sous-traitance. On sait maintenant pourquoi.
Vous l'aurez déjà compris : Extinction est loin d'être un chef d’œuvre. Nous allons voir qu'il ne démérite pas dans l'absolu et que les développeurs ont pavé leur jeu de bonnes intentions. Mais il vous faudra faire preuve d'une bonne dose de compréhension et de bienveillance si vous souhaitez réellement prendre du plaisir avec cette aventure. Tout d'abord, il va vous falloir fermer les yeux sur la narration et la mise en scène, très inégales et vite expédiées. Le scénario peut se résumer ainsi : des sentinelles doivent protéger un monde médiéval-fantastique menacé par une invasion d'orques… Niveau originalité et profondeur, on repassera. De plus, les rares scènes cinématiques sont essentiellement constituées de dessins mal animés, tandis que les dialogues qui introduisent chaque mission font preuve d'une redondance, et donc d'une pauvreté, rare. Cent fois vous entendrez votre héros (nommé Avil, mais on s'en fiche un peu) expliquer au roi du coin (Dolorum, mais cela a encore moins d'importance) qu'il est inutile d'envoyer son peuple au massacre face aux peaux-vertes titanesques (appelés Ravenii, on ne sait pas trop pourquoi). Car oui, les orques que l'on affronte sont de véritables géants, et ce point constitue incontestablement le principal intérêt du jeu. Les différences d'échelle sont impressionnantes, tandis que la direction artistique très cartoon rappelle par moments le travail de Blizzard. Tant pis pour l'originalité, mais ce choix a au moins le mérite de l'efficacité. D'une manière plus générale, les graphismes "font le job" tandis que la panoplie de mouvements du héros lui permet de se déplacer avec dynamisme dans les décors. Combos à l'épée, saut, grappin, vol plané et autres fantaisies du même genre assurent en partie le spectacle, notamment lorsqu'il s'agit de massacrer quelques "trash mobs" de taille modeste afin de pouvoir mettre en sécurité des civils. Mais le plat de résistance consiste bien entendu à aller affronter en face à face les Ravenii.
PAYE TON SHREK !
La méthode de base pour venir à bout de ces géants consiste à leur trancher une jambe, voire les deux, afin de les forcer à rester immobiles quelques temps (quelques temps seulement, car les membres finissent par repousser). Les plus précautionneux pourront également profiter de l'occasion pour trancher les bras de ces pauvres orques, afin qu'ils ne puissent plus écraser le héors d'une claque dans le dos comme un vulgaire moustique lorsqu'il leur grimpe dessus. La seule manière de venir à bout des Ravenii étant de leur trancher la tête, il est effectivement impératif de les escalader jusqu'à atteindre leur nuque, afin d'y asséner un coup mortel. Ce moment fatal est forcément réjouissant, même si le chemin pour y accéder l'est parfois moins. La grimpette est un peu trop glissante, la caméra s'emballe par moments et il est parfois difficile de viser les points d'accroche du grappin. Mais avec un peu de bonne volonté, on arrive à se faire à ces défauts, qui paraissent finalement assez négligeables face au principal problème du jeu : une répétitivité exacerbée. C'est bien simple, quelle que soit la mission de la campagne solo ou des différents modes annexes (défi quotidien, escarmouche, mode sans fin…), on a l'impression de toujours réaliser la même boucle de gameplay : sauver des civils, massacrer de la piétaille et, une fois que notre jauge de frappes est remplie (il faut qu'elle le soit pour pouvoir trancher la nuque des Ravenii), partir à l'assaut des quelques géants venus détruire la ville.
La grimpette est un peu trop glissante, la caméra s'emballe par moments et il est parfois difficile de viser les points d'accroche du grappin. Mais avec un peu de bonne volonté, on arrive à se faire à ces défauts, qui paraissent finalement assez négligeables face au principal problème du jeu : une répétitivité exacerbée.
Le jeu tente bien d'apporter un peu de variété dans la recette grâce à des missions générées aléatoirement, mais cela ne fait que confirmer que les décors se ressemblent tous et que l'action ne varie jamais réellement. Seule la présence d'orques équipés d'armures permet de rafraîchir un peu le concept de temps à autre. Mais une fois qu'on a croisé les Ravenii munis de pièces d'armures destructibles en quelques coups, ceux qui possèdent des protections cadenassées dont il faut viser précisément les serrures, et ceux équipés de blindage indestructible (ce qui empêche le tranchage de membres et oblige à passer directement à la grimpette), il n'y a plus grand-chose à se mettre sous la dent. Les quelques variations dans le bestiaire de base n'ont que peu d'importance, tandis que l'arbre de compétences sert plus à compenser des lacunes volontairement et artificiellement imposées en début de parties qu'à réellement faire évoluer le gameplay. Il est d'autant plus difficile de s'enthousiasmer pour Extinction que le jeu est vendu à prix fort, alors qu'il ressemble plus à un prototype intéressant qu'à une aventure parfaitement aboutie. Il est donc impératif d'attendre une grosse baisse de prix avant de songer à vous procurer Extinction. D'ici là, l'Attaque des Titans 2 et Shadow of the Colossus vous tendent les bras.