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Test Empire of Sin : encore un péché d'orgueil pour John Romero ? sur Xbox One

Test Empire of Sin : encore un péché d'orgueil pour John Romero ?
La Note
note Empire of Sin 13 20

Si la finition de Empire of Sin était meilleure, nous aurions affaire à un jeu de gestion/tactique fort intéressant. En effet, les combats façon XCOM se marient très bien avec la gestion de casinos, maisons closes et autres bars clandestins. L'ambiance se voit quant à elle renforcée par une scénarisation loin d'être ridicule, qui multiplie les petites missions intéressantes et renforce l'attachement qu'on peut avoir pour les différents protagonistes. Hélas, l'interface perfectible, la localisation traitée un peu par dessus la jambe, et des bugs encore bien trop nombreux viennent assombrir le tableau. En cela, la production de Romero Games et Paradox Interactive s'avère totalement fidèle à la réputation de ses géniteurs… D'ici quelques mois et quelques patchs, le jeu pourra peut-être enfin révéler tout son potentiel !


Les plus
  • Une ambiance mafieuse qui fonctionne
  • Des boss très différents
  • Les combats et la gestion sont plaisants
  • Les missions encadrent efficacement le gameplay
Les moins
  • Une traduction française assez bancale
  • Une interface pas toujours claire ni pratique
  • Des bugs qui viennent ternir l'expérience
  • Un monde trop "divisé" (quartiers, chargements...)


Le Test

Le nom de John Romero n'évoque peut-être pas grand-chose aux joueurs les plus jeunes, mais il en va tout autrement pour les vieux briscards, qui se souviennent forcément des heures de gloire de l'homme aux cheveux soyeux lorsqu'il travaillait chez id Software. Mais après Doom et Quake, plus rien ne fut jamais pareil : échec de Daikatana, rumeur de décès, participations plus ou moins éphémères à de trop nombreux studios, projet Kickstarter annulé, on en passe et des meilleures. Aujourd'hui, les choses semblent s'être stabilisées et l'ex-vedette du jeu vidéo se concentre sur sa propre structure de développement, Romero Games, qui nous propose aujourd'hui l'intrigant Empire of Sin.


L'ère du fast-FPS semble définitivement appartenir au passé pour John Romero, puisque le gameplay de Empire of Sin s'oriente vers la gestion et la tactique. Toute nouvelle partie commence par le choix du boss que l'on souhaite incarner, sachant qu'on en dénombre une petite quinzaine. Si certains sont totalement fictifs, d'autres en revanche sont issus de personnalités criminelles réelles telles que Alphonse Capone, Joseph Saltis ou encore Sai Wing Mock. Ces personnages sont tous très différents les uns des autres, que ce soit en matière d'âge, de genre, de nationalité, de bonus de gameplay et, surtout, de capacité spéciale. C'est bel et bien cette dernière qui doit guider votre choix, puisqu'elle aura une influence non négligeable sur le déroulement des combats. Ainsi, Mabel Riley dispose d'un tir qui ricoche sur plusieurs cibles, Elvira Duarte peut envoûter un garde ennemi pour qu'il se retourne contre ses collègues, Al Capone tire des rafales de balles qui bloquent les ennemis, Angelo Genna lance des couteaux et Sai Wing Mock utilise des bombes de poison. Ce ne sont là que quelques exemples.

Empire of Sin

Une fois votre boss préféré sélectionné, une petite cinématique basée sur une séquence de dialogues à choix multiples se déclenche. Car sous ses airs de bac à sable, Empire of Sin propose en réalité une dose non négligeable de scénarisation. Les phases de dialogues concernent non seulement le boss mais également les gangsters qu'il recrute. Chaque personnage possède une histoire particulière, ainsi que des traits spécifiques qui apportent divers bonus et malus. Régulièrement, l'un de nos lieutenants nous propose une petite mission, qui consiste généralement à éliminer un de ses anciens camarades. Selon que l'on tuera le malheureux ou qu'on l'épargnera, qu'on laissera son ennemi lui parler ou qu'on confiera la discussion au boss, l'issue pourra varier du tout au tout, allant d'un gain de confiance de la part de notre mercenaire jusqu'à un abandon de poste de sa part. Par ailleurs, des notions d'intimidation, d'autorité et de persuasion autorisent différentes approches lors des phases de dialogues. Ces petites missions scénarisées renforcent efficacement l'ambiance du jeu, qui fleure bon la prohibition des années 20 et les activités mafieuses qui vont avec.

Empire of Sin

 

MAFIA : XCOM EDITION

Et qui dit mafia, dit combats ! Ceux de Empire of Sin se déroulent au tour par tour et reprennent peu ou prou le principe des XCOM. Ainsi, chaque membre de notre équipe dispose de deux points d'action, qu'il peut dépenser en déplacements, tirs, attaques spéciales ou utilisations d'objets. Il est également possible, et même fortement conseillé, de placer nos gangsters derrière des éléments de couverture. Comme le veut la tradition, un bouclier plein ou à moitié plein représente l'efficacité en matière de protection de chaque endroit où il est possible de se placer. A charge ensuite au joueur d'utiliser au mieux tous les éléments à sa disposition afin d'enchaîner les tirs ayant le plus grand pourcentage de chances de toucher. Lorsqu'un combat se déroule dans un établissement et non dans la rue, la victoire offre une sacrée opportunité supplémentaire. Le choix nous est alors donné entre démolir l'endroit, le piller ou en prendre le contrôle. Cette dernière option est évidemment la meilleure pour étendre notre empire. On peut alors choisir de créer une planque, une brasserie, un bar clandestin, une maison close, un casino ou un hôtel. Chaque type d'établissement possède naturellement ses avantages et ses inconvénients. Les gangsters peuvent par exemple attraper des MST s'ils restent trop longtemps dans une maison close, tandis qu'au casino, un client trop chanceux peut être synonyme de perte d'argent temporaire. Le nerf de la guerre reste tout de même l'alcool, absolument nécessaire pour faire tourner les bars clandestins. On commence alors à rentrer dans tout l'aspect gestion du jeu, qui nous demande par exemple de produire et servir de l'alcool de différentes qualités selon les endroits et les quartiers. Il nous appartient également de recruter toujours plus de mercenaires, de gérer leur inventaire, de choisir leurs talents au fil de leur progression, ou encore de jongler entre leurs diverses amitiés et inimitiés. Soudoyer la police figure également au menu, tandis que tout un pan de diplomatie permet de gérer les relations entre les différents gangs (pactes de non agression ou de protection, entente commerciale, versement de tributs…).

 

L'EMPIRE EMPIRE

Naturellement, toute alliance est destinée à être trahie si l'on souhaite régner en maître sur l'ensemble de la ville. Hélas, les joueurs ont également de quoi se sentir trahis. Si Empire of Sin nous propose des mécaniques de jeu qui tiennent parfaitement la route, des graphismes fort corrects et une ambiance très agréable, il pâtit en revanche d'une finition imparfaite. L'interface par exemple aurait mérité plus d'attention. Elle n'est pas toujours claire ni pratique. De plus, la traduction laisse à désirer. Certaines phrases sont traduites trop littéralement, et même maladroitement, sans tenir compte du contexte global. Il arrive aussi qu'on passe du tutoiement au vouvoiement dans un même dialogue. Ou qu'un terme anglais se glisse au milieu d'une phrase en français ("sélectionnez Begin Sitdown" dans le didacticiel par exemple). Ou que des coquilles aient survécu à l'étape de relecture ("nommer u conseiller"). Plus gênant encore, plusieurs fenêtres de menus affichent le message suivant : "########". Avouez que dans ces conditions, il est bien difficile de savoir si on doit cliquer sur confirmer ou annuler…

Empire of Sin

Par ailleurs, le jeu collectionne les bugs divers et variés, ce qui n'étonnera guère les habitués des jeux Paradox. Une mission qui nous demandait de sauver un personnage n'a par exemple jamais été validée une fois ses adversaires éliminés, tandis qu'une autre nous incitait à retrouver telle personne dans tel lieu… alors qu'elle n'y était pas. Nous avons également assisté à plusieurs comportements improbables de la part des PNJ, que ce soit en termes de collisions avec les décors, de visée fantaisiste ou de blocages divers. Le jeu n'est pas aussi cassé que le remake de XIII (il a du mal à passer celui-là...), mais il y a tout de même de quoi ronchonner ! On pourra également regretter de ne pas avoir affaire à un monde ouvert ou semi-ouvert, le jeu nous imposant un (petit mais systématique) temps de chargement lorsqu'on passe d'un quartier à un autre ou qu'on rentre à l'intérieur d'un bâtiment. Mais qu'on ne s'y trompe pas, ce sont bel et bien les soucis de finition qui handicapent le plus Empire of Sin. Sans eux, la note finale aurait mérité deux ou trois points de plus.

Empire of Sin


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