Test également disponible sur : DS

Test Electroplankton

Test Electroplankton
La Note
note Electroplankton 13 20

Electroplankton n’est clairement pas un jeu comme un autre. D’ailleurs, peut-on le qualifier de jeu à proprement parler ? Ici, on préfère plutôt évoquer le terme d’application musicale, dotée d’une forte personnalité mais à l’intérêt malheureusement très limité. Amusant au départ, le temps de la découverte et d’une certaine maîtrise, le concept de Toshio Iwai et de Nintendo s’essouffle rapidement, la faute à l’absence d’objectif précis et un faible nombre d’épreuves musicales. Le joueur devient rapidement spectateur et pour une fois, on aurait aimé être un peu plus guidé. Dommage.


Les plus
  • Concept frais et original
  • La recherche artistique
  • Les fonctionnalités de la DS entièrement utilisées
  • Le parti-pris graphique réussi
  • Ce côté un peu branchouille
Les moins
  • Plus spectateur que joueur
  • Pas d'objectif précis
  • Seulement 10 épreuves musicales
  • Impossible de sauvegarder ses oeuvres
  • Intérêt limité
  • Peut-être un peu lassant à la longue


Le Test

Le jeu vidéo s’intellectualise. Du moins chez Nintendo qui est en passe de renouveler son image de marque avec une DS Lite au design dans l’ère du temps et des jeux censés muscler notre cerveau tels que Brain Training et Cérébrale Académie. Dans cette même veine, l’arrivée en Europe d’Electroplankton est l’occasion rêvée de développer notre fibre musicale et artistique.


On se souvient encore de la présentation d’Electroplankton faite pendant la conférence pré-E3 2005 de Nintendo, où le jeu avait été présenté comme un concept musical capable de donner des idées à des DJ professionnels en manque d’inspiration. Un peu confuse, la prestation a néanmoins permis au public présent de s’intéresser à ce titre, sorti quelques mois plus tôt au Japon, le 7 avril 2005 pour être précis. Signé de la main de Toshio Iwai – un célèbre compositeur japonais - Electroplankton n’a malheureusement pas connu le succès escompté et ce malgré des notes élogieuses au pays du Soleil-Levant. Le public européen sera-t-il se montrer plus indulgent ? Dans le cas présent, tout est une affaire d’implication, de perception mais aussi de sensibilité. Tout un programme.

 

Ding ding dong dong

 

Composer de la musique à l’aide de planctons, le tout dans un univers onirique et marin, voilà un concept amusant et original. Utilisant entièrement l’ensemble des fonctionnalités de la DS (double écran, stylet et micro), Electroplankton offre au joueur la possibilité de créer sa propre musique, dans un environnement néanmoins limité. Nintendo a d’ailleurs décidé de faire simple et pour ce faire, il s’est dispensé de toute futilité superflue. "Création" et "Concert" sont donc les deux seuls modes de jeu disponibles. Pour faire les choses dans l’ordre, c’est évidemment du côté du mode "Concert" qu’il est conseillé de se diriger, histoire de saisir les bases de ce concept qui sort des sentiers battus. Ainsi, le joueur / spectateur peut se délecter de ces sons bizarres qui jaillissent de sa console et par la même occasion se rendre compte qu’il va falloir des heures d’entraînement avant de composer de véritables symphonies. Une fois prêt à devenir le chef d’orchestre de sa machine, le joueur peut se jeter à corps perdu dans le mode "Création" dont le découpage en 10 chapitres différents permet de varier les plaisirs.

 

Par défaut et pour commencer, le chapitre 01 "Tracy" fait appel à notre sens de l’observation et à notre oreille musicale. A l’aide de six planctons de couleur différente, il va falloir tracer différents types de lignes sur son écran tactile afin de tenter de composer une musique plus ou moins rythmée. Rapidement, on se rend compte que la tonalité de la note varie en fonction de la direction donnée par le tracé. Une note aiguë pour une ligne qui se dirige vers le haut et une notre grave pour celle qui prend la tangente vers le bas. Si les premiers essais se révèlent être assez catastrophiques avec des sons, pour la plupart du temps, en totale désharmonie, on se rend rapidement compte qu’il est possible de composer des tonalités plus harmonieuses. Dans le même esprit de créativité, il y a "Luminaria". Ici point de courbes ou de lignes à tracer, il suffit simplement de changer la direction des flèches à l’écran pour que les quatre planctons suivent bêtement la direction donnée. Attention, car chaque plancton possède sa vitesse de croisière et donc appréhendera la note musicale de façon distincte. Si "Luminaria" est l’épreuve la plus facile pour composer une musique qui ressemble à quelque chose en une poignée de secondes, on regrette en revanche que le changement de direction des flèches sur la grille se fasse uniquement dans un sens. Le joueur manque ainsi de réactivité et les planctons les plus rapides ont donc de fortes chances pour prendre une direction non souhaitée. Dommage.

 

Spectateur du désespoir

 

Autre épreuve amusante et facile d’accès : "Beatnes". Comme son nom le sous-entend, "Beatnes" nous permet de composer soi-même sa musique à l’aide de sons issus des thèmes musicaux repris de l’univers de Mario ; enfin du moins pour la première grille puisque en appuyant sur la touche "Select", on accède à d’autres types de sons. Le concept ici est relativement simple puisqu’il va falloir ajouter des sons par-dessus une rythmique choisie par défaut. Pour ce faire, il suffit d’appuyer sur les maillons des 5 chaînes présentes à l’écran, et tenter une fois de plus de créer une musique qui ressemble à quelque chose. Mais doit-on vraiment s’arracher les cheveux pour réaliser une musique lorsque l’on sait qu’au bout d’une quinzaine de secondes, notre composition musicale aura été effacée sans le moindre avertissement ? C’est dans ce genre de moments qu’une sauvegarde aurait été la bienvenue.

Reste alors "Marine-Snow", le chapitre 08 d’Electroplankton qui consiste à déplacer les planctons (sous forme de cristaux de neige) pour qu’ils émettent leurs propres sons. Bêtement, le premier réflexe sera d’agiter les planctons dans tous les sens pour tâter un peu le terrain et savoir de quoi il en retourne. Une fois calmé, le joueur peut alors faire appel à son sens de la créativité pour là aussi mettre sur pied une petite symphonie, aussi apaisante qu’un CD de nature.

 

Vous l’avez compris, des 10 mini-jeux présents dans Electroplankton, seuls quatre d’entre eux valent vraiment le détour et offrent une possibilité de création et d’application musicale intéressante voire amusante. Pour le reste, il s’agit plus ou mons d’épreuves futiles tels que "Rec-Rec", "Volvoice" ou "Nanocarp" où l’objectif consiste à parler à haute voix ou à taper des mains pour ensuite reproduire ses sons sur la console. Un exercice aussi intéressant que le visionnage d'une saison entière de l'inspecteur Derrick un dimanche après-midi. Parmi les épreuves mal exploitées, on peut citer "Lumiloop" où l’astuce est de faire tourner les planctons pour produire des sons en fonction de la vitesse, ou bien encore "Sun-Animalcule" qui nous demande de placer des œufs de planctons sur l’écran et attendre sagement qu’ils émettent leur son en grandissant. Bref, beaucoup de mini-jeux où le joueur se transforme en simple spectateur, laissant ainsi naître un sentiment de passivité assez frustrant, surtout quand le jeu est vendu au tarif habituel.




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