Test également disponible sur : PC - PS4

Test ECHO : aussi froid et calculateur que Hitman ?

Test ECHO : aussi froid et calculateur que Hitman ?
La Note
note ECHO 14 20

Singulier et attachant, ECHO tente d'ouvrir une nouvelle voie pour le genre infiltration. Son gameplay particulier, basé sur des ennemis qui apprennent régulièrement de nos actions, peut dérouter mais il fonctionne globalement plutôt bien. Il se heurte toutefois à des points de sauvegarde trop peu nombreux, ce qui rallonge artificiellement la difficulté et la durée de vie du jeu. De même, on sent bien que les phases narratives ont été tirées en longueur afin que l'expérience semble plus étendue qu'elle ne l'est réellement. ECHO manque donc un peu de coffre pour réellement nous enthousiasmer. Mais l'association entre le concept original et la beauté insolente des décors vaut à elle seule le détour, à l'occasion.


Les plus
  • Un gameplay original
  • Le palace, somptueux
  • Une VO au top
  • Une interface très bien pensée
  • Un prix raisonnable
Les moins
  • Pas de sauvegarde manuelle !
  • Phases narratives bien longuettes
  • La mécanique reboot/respawn peut agacer
  • Décors peu variés
  • Plante de temps à autre


Le Test

Le nom de Ultra Ultra ne vous dit sans doute pas grand-chose. Il s'agit d'un tout nouveau studio indépendant basé à Copenhague. Et Copenhague, ce n'est pas seulement la ville de La Petite Sirène, c'est aussi celle de IO Interactive. Ultra Ultra est en effet constitué d'anciens développeurs de la série Hitman et, à notre plus grand non-étonnement, leur première création est un jeu d'infiltration. Mais nous allons voir que ECHO cherche en réalité à bousculer le genre, grâce à une mécanique de jeu très singulière.


ECHOTout commence à bord d'un vaisseau spatial avec le réveil d'une jeune femme prénommée En. Après cent ans de stase, la seule "personne" à lui tenir compagnie est London, une intelligence artificielle dont la voix masculine posée rappellerait presque celle de Al dans 2001, l'Odyssée de l'espace. Cette voix c'est celle de Nick Boulton, que vous avez déjà entendu dans Hellblade, Dragon Age ou encore Mass Effect, et que vous avez pu apercevoir quelques instant durant la cinquième saison de Game of Thrones, dans un rôle mineur. D'ailleurs, En est doublée par Rose Leslie, celle-là même qui joue Ygritte et déniaise Jon Snow dans la série. Autant dire que le casting vocal assure ! Que les anglophobes se rassurent, des sous-titres sont disponibles et il est même possible de passer les voix en français. On perd alors un peu en qualité et en authenticité, mais les doubleurs hexagonaux ont tout de même très bien fait leur travail. Et il fallait, car le jeu a régulièrement des crises de parlotte. Même si le gameplay constitue la majeure partie de l'expérience, ECHO nous impose régulièrement des phases de balades dans des décors linéaires, au pas de marche forcé et au son de quelques dialogues entre En et London. Ces passages contribuent certes à renforcer l'ambiance légèrement angoissante du jeu, mais on sent bien qu'en réalité ils servent surtout à rallonger artificiellement sa durée de vie. C'est ainsi qu'après avoir lancé l'aventure pour la première fois, vous ne commencerez à réellement jouer qu'après quarante ou cinquante minutes de promenade, le temps que le vaisseau spatial se pose sur une étrange planète gelée recouverte de méga-structures très étranges et que En finisse par pénétrer dans un véritable palace qui s'étend quasiment à l'infini. C'est dans ce lieu qu'elle espère pouvoir ressusciter un certain Foster, dont l'âme est actuellement retenue dans un cube technologico-mystique. Le scénario n'est pas désagréable, mais il n'y a rien d'extraordinaire à en attendre. ECHO vaut le détour pour deux choses essentiellement : la beauté du palace, et une mécanique de jeu assez surprenante.

 

ECHO GRAPHIQUE

ECHOCommençons par la superbe direction artistique, une nouvelle fois très inspirée par 2001, l'Odyssée de l'espace. Le palace est en effet constitué de pièces luxueusement meublées et extrêmement lumineuses. Les dorures, reflets et autres détails finement sculptés sont mis en valeur par un Unreal Engine 4 très performant. La disposition très géométrique et quasiment kaléidoscopique des salles renforce encore plus la puissance esthétique des lieux, cliniques, froids, outrageusement pompeux, mais somptueux malgré tout. On regrettera tout de même qu'ils ne soient guère variés, même si cet aspect répétitif est cohérent avec l'ambiance générale. D'ailleurs, le gameplay fonctionne également sur un principe répétitif, puisque cyclique. L'héroïne doit affronter des clones d'elle-même, qu'elle baptisera échos car ils reproduisent systématiquement son comportement, alors qu'ils sont au départ inertes, dénués de toute capacité. Concrètement, le palace "reboote" régulièrement, en fonction des actions du joueur et du temps qui passe, ce qui se traduit par une brève plongée dans le noir absolu toutes les deux ou trois minutes en moyenne. Quand les lumières reviennent, les échos se montrent alors capables de faire tout ce que vous aviez fait le cycle précédent. Mais heureusement, ils l'oublieront à la prochaine extinction des feux, chaque nouvel "enregistrement" de vos mouvements venant effacer le précédent. Tout le sel de ce jeu d'infiltration provient donc de l'hésitation permanente à utiliser nos différentes capacités, car le faire c'est se condamner à affronter des ennemis plus coriaces dans les minutes à venir. Si vous sprintez pour rejoindre rapidement un endroit, ils pourront vous courir après par la suite. Si vous traversez un bassin, ils pourront marcher dans l'eau alors que ces zones aquatiques les bloquaient précédemment. Et ainsi de suite pour le fait de sauter par dessus les rambardes, d'ouvrir les portes, de s'accroupir pour plus de discrétion ou encore, et surtout, de tirer au pistolet énergétique ou d'utiliser des orbes de cristal (qui tuent au contact, ou peuvent être lancées pour faire diversion).

 

ECHO, LE DOS FIN

ECHOC'est ainsi que le jeu nous force à l'infiltration, puisqu'on aura affaire à des ennemis beaucoup moins dangereux si on les approche lentement et discrètement par l'arrière pour les étrangler, que si on se met à courir dans tous les sens et à leur tirer dessus. Car leur nombre et la capacité limitée du pistolet leur donnent forcément l'avantage dans une telle configuration. A noter que chaque reboot est précédé de quelques secondes d'obscurité où le palace n'enregistre plus nos mouvements. C'est l'occasion de se défouler et de sauter, sprinter, tirer, ouvrir les portes et passer dans les bassins, mais cela dure vraiment très peu de temps. Lorsque les lumières sont allumées, il est également possible de mettre à profit le mimétisme des ennemis en s'arrêtant quelques instant pour manger des fruits disposés sur les tables, ou encore pour jouer de la harpe ou du piano durant quelques secondes. Au cycle suivant, les échos auront tendance alors à faire des pauses de ce type, ce qui peut permettre au joueur de les approcher ou de les éviter plus facilement. Signalons au passage que l'interface du jeu est très bien pensée. L'héroïne est entourée d'une sphère virtuelle, qui s'illumine de différentes manières en fonction de la direction, de la distance et du niveau de vigilance des ennemis. Cette interface diégétique arrive à se faire totalement oublier tout en fournissant en permanence des informations très précieuses. Parfait pour renforcer l'immersion !

Signalons au passage que l'interface du jeu est très bien pensée. L'héroïne est entourée d'une sphère virtuelle, qui s'illumine de différentes manières en fonction de la direction, de la distance et du niveau de vigilance des ennemis. Cette interface diégétique arrive à se faire totalement oublier tout en fournissant en permanence des informations très précieuses. Parfait pour renforcer l'immersion !


ECHOLe gameplay particulier de ECHO est quant à lui extrêmement intéressant, mais sa mise en œuvre ne plaira clairement pas à tout le monde. Les reboots incessants brisent le rythme de l'action (enfin de l'infiltration) et ils s'accompagnent d'un respawn total des ennemis, ce qui peut agacer quand on vient de passer du temps à nettoyer consciencieusement toute une zone. Le joueur doit donc pleinement accepter les mécaniques du jeu, même dans leur aspect frustrant, pour pouvoir prendre du plaisir. En revanche, le système de sauvegardes est carrément impardonnable. D'une part il mêle inutilement sauvegardes automatiques (on ne sait trop quand) et points de sauvegardes à activer (on ne sait trop où, avant de tomber dessus par hasard). Mais surtout, il fait l'impasse sur toute sauvegarde rapide ou manuelle, alors qu'il s'agit d'une fonctionnalité quasiment nécessaire pour un jeu d'infiltration où l'on peut se faire détecter au détour du moindre couloir. Devoir se retaper un niveau depuis le début par manque de points de sauvegarde n'a rien de folichon et, une nouvelle fois, il s'agit là d'une manière de rallonger artificiellement la durée de vie. Le jeu peut en effet se terminer en six heures, et il est clair qu'avec des sauvegardes manuelles et des phases narratives plus courtes, l'expérience aurait été de très courte durée. Heureusement, le prix de vente officiel n'est que de 23€, ce qui incite à la clémence.


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