Sorti en novembre 1998 sur Playstation, Bust-A-Groove est sans doute celui qui a réussi l'une des plus belles percées en Occident, grâce à des graphismes colorés et des thèmes musicaux entraînants. Nous pourrions également citer Parappa The Rapper qui, un an plutôt, n'a pas tremblé au moment de franchir les frontières asiatiques pour se frotter aux exigences des sony-boys de l'Ouest. De son coté, la Sonic Team nous a gâtés avec son excellentissime Samba de Amigo et ses maracas taillés sur mesure pour la Dreamcast, tandis qu'aujourd'hui Konami ne compte même plus les temps auxquels est conjugué son mythique Dance Dance Revolution. Rythmés sur des soundtracks faits maison lorsqu'ils ont pointé le bout de leur nez sur la scène vidéoludique, ces musical games ont, par la suite, repris des morceaux connus dans le monde entier. Mieux encore, ils ont su remplacer les manettes par des accessoires qui permettent de réaliser de véritables chorégraphies dignes des danseuses de Kamel Ouali. Et pour les musiciens en herbe, les instruments factices ne manquent pas : guitares, batteries, platines vinyl... C'est donc dans un secteur déjà fourni que débarque Donkey Konga, un jeu que Shigeru Miyamoto apprécie certainement; lui qui n'a jamais caché son admiration pour Samba de Amigo et qui avait fait la promesse au Gamecube de lui offrir un jeu au concept similaire. Avec l'expérience de Namco, à qui l'on doit Taiko No Tatsujin sur Playstation 2, les kongas sont prêts à vibrer pour notre plus grand plaisir.

Une multitude de modes de jeu

Il faut l’avouer, Donkey Konga est loin de nous proposer un scénario potable. Certes, il ne s’agit pas de l’objectif premier d’un jeu de cet acabit, mais nous aurions préféré que Nintendo nous épargne ce passage gnangnan dans lequel Donkey Kong et Diddy Kong mettent la main sur ce fameux konga magique. La firme de Kyoto retombe dans ses travers avec cette histoire made in Grimm où Cranky tient le rôle du vieux sage de service, et dont le squelette est aussi rouillé que le coude en carton de Bras Cassé (Ludovic Bechtold pour les intimes). Heureusement que cette séquence puérile n’est accessible que quelques secondes après l’apparition de l’écran-titre !

Les menus de Donkey Konga sont très bien agencés, et présentent clairement et (trop ?) simplement les différents challenges à relever. Le mode Donkey Bango est sans doute celui qui constitue le cœur du titre, puisqu’il permet de se faire un peu d’argent pour, ensuite, aller faire un tour au DK Ville où les bonnes affaires ne sont pas rares. Là-bas, on peut trouver des mini-jeux, des thèmes musicaux à débloquer pour le mode Expert, ou bien encore des SFXs pour les kongas. Il est également possible de consulter la galerie des records pour se faire mousser un peu, et de régler son outil de travail avant de retourner à la mine. Vient ensuite le mode Défi dans lequel le but du jeu est de maîtriser le plus de BGMs possible. Endurance et concentration sont de mise ! Le mode Duel, quant à lui, représente une excellente occasion de savoir une fois pour toutes qui est le maître absolu des kongas. En ce qui concerne le mode Session Libre, c’est l’apprivoisement des chansons qui prime.

Pour finir, le mode Jeux de Singe met en scène trois mini-games faisant oublier, l’instant de quelques parties, le stress des notes de musique. Le Banane de la Jongle est, comme son nom l’indique, une discipline qui consiste à jongler avec des bananes. Plus le nombre de bananes augmente, plus l’exercice devient périlleux. Une synchronisation des commandes du konga s’avère indispensable pour ne pas être obligé de ramasser de la purée de bananes à la fin du décompte. Le 100m grimpe-liane est plus relaxant, puisqu’il s’agit de grimper le long d’une tige végétale tout en récoltant des fruits de part et d’autre. Bien évidemment, quelques insectes sont là pour corser l’affaire, mais rien de bien méchant qui puisse solliciter nos neurones fragiles. Enfin, l’Ecrase K-Rool est un pur moment de bourrinage qui donne le droit d’écraser la tête du Roi K-Rool à coups de baril dès que l’on voit le bout de ses cheveux dépasser l’un des trois trous du champ de bananiers. Après une rude journée de travail, il n’y a rien de mieux pour se défouler !

Donkey Konga essaie de varier les plaisirs, et c’est tout à son honneur.

Place à la création !

Le concept de Donkey Konga repose sur un système vieux comme le monde qui a fait ses preuves dans le genre musical depuis belle lurette. Sur fond de scrolling horizontal plus ou moins rapide selon le nombre de barils qui figure à coté du titre du morceau choisi dans le menu de sélection, le joueur doit appuyer sur le côté du konga correspondant à la note de musique affichée à l’écran. Ces fameuses notes sont représentées par des sigles de couleurs différentes. Les demi-cercles jaunes représentent le tonneau gauche du konga, les demi-cercles rouges le tonneau droit, et les cercles violets indiquent qu’il faut appuyer sur les tonneaux en même temps.

Pour chacun de ces cercles ou demi-cercles, il est possible d’observer parfois une sorte de traînée de la même couleur qui dure plus ou moins longtemps. Dans ce cas, il faut continuer à appuyer sur le ou les tonneaux concernés. Ajoutons à cette collection de pictogrammes ce que nous qualifierons de petite étoile électrique qui renvoie au micro du konga. Lorsqu’elle se raboule à l’écran, la tradition veut que l’on tape dans les mains. Mais les beaux gosses de JeuxActu.com (c’est-à-dire moi) se sont amusés à exploiter à fond ce petit micro ingénieux, en générant des sons diverses de façon plus classe. Claquer des doigts, tapoter sur les flancs du konga, prononcer une phrase de daron, effleurer la toile en plastique des tonneaux, tous ces petits trucs fonctionnent à merveille. Du coup, la magie opère et on se laisse emporter par l’euphorie en improvisant des petits pas de danse qui ajoutent du piment au jeu.