Test Divinity Original Sin 2 : l'excellence dans toute sa splendeur sur PC
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Nous ne sommes encore qu'en septembre mais, assurément, nous tenons déjà le jeu de rôles de l'année ! Voire le jeu de l'année tout court, pour quiconque n'a pas peur de se frotter à des combats au tour par tour bien velus. Si Divinity : Original Sin II se montre relativement ardu, la récompense est incontestablement à la hauteur de l'investissement du joueur. Se perdre pendant des centaines d'heures dans cet univers est un véritable régal, que ce soit pour les yeux, les oreilles ou le cerveau. Le doublage des dialogues ne nuit jamais à la richesse de l'écriture, de même que la beauté des graphismes n'est absolument pas synonyme de contenu famélique, bien au contraire. Le monde est riche, détaillé, vivant, bourré de quêtes, et chacune de vos actions peut avoir des conséquences surprenantes. Bref, voilà un RPG de très haut niveau, comme on aimerait en voir plus souvent !
- Univers extrêmement vaste et détaillé
- Système de combats riche
- Graphismes enchanteurs
- Enorme durée de vie
- Des quêtes par milliers
- Des personnages mémorables
- Ecriture travaillée
- Très drôle par moments
- Jouable en coop
- Le mode Maître de jeu et les mods
- On peut parler aux animaux !
- Combats pas toujours lisibles
- La difficulté peut effrayer les débutants
- En cherchant bien, on doit pouvoir trouver un ou deux bugs...
Même si elle n'est pas (encore) la plus connue parmi le grand public, la saga des Divinity a déjà quinze ans d'existence. Divine Divinity, Beyond Divinity, Divinity II et Divinity : Dragon Commander ont tous remporté un certain succès, mais c'est avec l'excellent Divinity : Original Sin sorti en 2014 que Larian Studios a touché le plus de monde. Une suite a donc été rapidement mise en chantier, et l'heure est aujourd'hui venue de découvrir si elle se montre à la hauteur des espoirs qui ont été placés en elle.
Avant tout, précisons qu'il n'est absolument pas nécessaire de connaître les autres titres, y compris le premier Original Sin, pour profiter de ce nouveau Divinity. Le scénario est indépendant des précédents, et les personnages inédits. Vous mettrez juste un peu plus de temps à saisir les subtilités de l'univers, mais ce n'est absolument pas un problème car l'énorme durée de vie du jeu vous donnera tout le temps nécessaire pour vous familiariser avec les divinités, régents et autres particularités du coin. Vous comprendrez par exemple très rapidement qu'il ne fait pas bon être un Ensourceleur, c'est à dire un personnage capable d'utiliser la magie de la Source. Et pourtant, le personnage principal que vous devrez créer fera impérativement partie de cette catégorie. C'est à peu près la seule limite qui vous est imposée, puisque vous êtes libres de concocter un Nain Ecclésiastique, un Elfe Gredin, un Lézard Métamorphe ou encore un Humain Inquisiteur, parmi de nombreuses autres combinaisons possibles. Et pourquoi pas faire de votre héros un mort-vivant ? Il devra en permanence cacher son visage sous peine de faire fuir la plupart des habitants mais, en contrepartie, il pourra se soigner grâce au poison et passer de manière interchangeable pour un nain, un humain, un elfe ou un lézard grâce à un masque magique. Et si le mieux était tout simplement de se reposer sur l'un des six personnages concoctés par les développeurs ? Chacun d'entre eux est inoubliable, et possède une histoire d'une grande richesse, qui vous sera dévoilée au fil de l'aventure et qui donne accès à des tas de quêtes et d'événements particuliers. Il serait dommage de s'en priver même si, heureusement, votre personnage principal pourra de toutes manières enrôler jusqu'à trois compagnons supplémentaires dans son équipe, et donc profiter indirectement de leurs histoires. Un dernier conseil en ce qui concerne l'étape de création de personnage : sélectionnez impérativement le talent "ami des bêtes", qui permet de parler aux animaux. Il donne accès à des tas de dialogues supplémentaires, qui s'avèrent la plupart du temps très drôles. D'autant plus que les dialogues sont doublés, et qu'entendre par exemple un chien triste s'exprimer avec une voix de... chien triste a quelque chose de réellement savoureux.
UN JEU DE RÔLES TELLEMENT DIVIN
Comme la plupart des autres jeux de la saga, Original Sin II est un véritable jeu de rôles, créé par des passionnés du genre. Et cela se ressent à chaque instant, que ce soit dans la richesse de l'univers, dans le souci permanent du détail, dans la qualité d'écriture des dialogues, dans le nombre hallucinant de quêtes, dans la précision de leur description ou encore dans la variété des situations présentées. Il y a très souvent de multiples solutions à un même problème, et même une simple porte verrouillée en fournit la démonstration. A vous de dénicher la clé quelque part, de persuader quelqu'un de vous ouvrir, d'utiliser un outil de crochetage, de la défoncer à coup d'épée ou même de crocheter la serrure à l'aide de vos doigts osseux si vous incarnez un mort-vivant. De la même manière, la plupart des quêtes ont plusieurs fins possibles, l'issue dépendant à la fois de vos personnages , de vos choix de dialogue et de vos actions. Les affinités varient d'un perso à un autre, d'une race à une autre, et il est même possible d'avoir des réductions chez les marchands en leur offrant des cadeaux. Du moins ceux qui ne vous attaqueront pas à vue par détestation de l'un des héros de votre équipe. Bref, le monde semble véritablement vivant, tout peut partir en sucette à la moindre phrase maladroitement choisie, et les trahisons et autres cachotteries font partie du quotidien. Autant dire qu'on ne s'ennuie jamais et qu'il faut gérer au mieux les humeurs et les talents de chaque personnage si l'on souhaite éviter au maximum les problèmes. Mais bien sûr, il est également tout à fait possible de jouer les abrutis ou les provocateurs, et de se régaler à mettre le bazar partout. De même qu'il est permis de tuer la plupart des PNJ, quitte à se priver des quêtes qui leur étaient associées. Les développeurs ont donc parfaitement retenu ce qui fait l'essence d'un jeu de rôles sur papier : une grande liberté d'action et des choix qui portent tous à conséquence, qu'ils soient petits ou grands.
QUAND LES ÉLÉMENTS S'EMMÊLENT...
Armé uniquement des atouts cités ci-dessus, Divinity : Original Sin II serait déjà extrêmement enthousiasmant. Mais il faut ajouter dans la balance un système de combats au tour par tour extrêmement riche, bien fichu et non dénué d'originalité. Ainsi, les personnages possèdent non seulement une barre de vie, mais également une barre d'armure physique et une barre d'armure magique. Généralement, la première ne peut être entamée avant que l'une des deux autres ne soit réduite à zéro. Sachant que les coups et les sorts grignotent généralement l'une et pas l'autre, il faut veiller à avoir des personnages complémentaires dans l'équipe et surveiller en permanence ces jauges, afin de prendre les bonnes décisions en matière d'attaque comme de défense. Ce système évite également d'abuser d'un pouvoir donné, puisqu'il pourra se révéler efficace sur un ennemi et inopérant sur un autre, en fonction du type d'armure restant. De plus, les combats font la part belle aux dégâts environnementaux, car ils reposent beaucoup sur les éléments. Par exemple si vous jouez d'un sort de feu trop près d'une flaque d'huile, vous prenez le risque d'embraser vos coéquipiers. Mais balancer de l'électricité sur un ennemi mouillé constitue en revanche une très bonne idée. On peut ainsi tirer des flèches empoisonnées au sol pour créer des flaques de poison qui blessent les vivants mais soignent les morts-vivants. Ou bien balancer un sort de pluie sur une zone en feu afin de créer un nuage de fumée, qui bloque la visibilité. Humidité et sorts de glace font également bon ménage, de même qu'électricité et vapeur. Mais attention aux "tirs amis", car on a vite fait de cramer ou congeler nos partenaires par excès d'enthousiasme, ou parce qu'on n'avait pas vu qu'un tonneau explosif se trouvait dans les parages.
Si les effets graphiques associés à tout cela sont très sympathiques, ils ont en revanche tendance à nuire quelque peu à la lisibilité des combats. On a parfois un peu de mal à distinguer les différents protagonistes au milieu des flammes et des nuages électriques. Mais heureusement, les combats se déroulant au tour par tour et à l'aide de points d'action, on peut s'accorder tout le temps que l'on souhaite pour mieux scruter la scène et prendre les meilleures décisions en conséquence. Qu'ils soient en feu ou non, les décors sont toujours un régal pour les yeux. Graphiquement parlant, le souci du détail est extrêmement impressionnant, et on sent que les différents lieux ont été créés avec soin, et pas par un vulgaire générateur automatique de paysages. L'aspect audio n'est pas en reste, puisque musiques, dialogues et bruitages sont tous d'excellente facture. Divinity : Original Sin II aurait pu se contenter d'être remarquable sur le fond, mais il l'est également sur la forme. De plus, il est possible d'y jouer jusqu'à quatre en coopération (le partage des quêtes étant géré avec intelligence et efficacité) et même de profiter d'un mode Maître de jeu pour créer ses propres aventures. Mais il ne sera pas facile de faire mieux que la campagne principale...