Test Dishonored 2 sur PS4 et Xbox One sur Xbox One
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Si Dishonored 2 ne bénéficie pas de l'effet de surprise du premier épisode, il reste incontestablement l'un des meilleurs jeux d'action/infiltration du moment. Avec sa patte artistique unique, la profusion de compétences disponibles et le level design bien supérieur à ce que peut faire la concurrence, vous êtes assurés de passer un très bon moment. Et même plusieurs, puisqu'il est conseillé de parcourir l'aventure avec les deux personnages, histoire de profiter de toutes les aptitudes. Et si possible de deux manières différentes, afin de toucher autant à l'action qu'à l'infiltration et découvrir ainsi les différentes fins. Le règne de Deus Ex : Mankind Divided s'achève aujourd'hui !
- Direction artistique unique
- Level design brillant
- Gameplay protéiforme
- Forte rejouabilité
- Moteur graphique perfectible
- Des soucis de performances
- Un poil trop "1.5"
- Toujours pas de dialogues à choix multiples
Il y a quatre ans, les Français d'Arkane Studios nous coupaient le souffle avec un titre qui empruntait autant à Deus Ex qu'à Thief ou encore BioShock, mais réussissait malgré tout l'exploit de la singularité. Unique en son genre de par sa direction artistique et l'introduction de pouvoirs surnaturels dans un gameplay aussi bien tourné vers l'infiltration que l'action, Dishonored accueille aujourd'hui une suite. Va-t-elle se montrer à la hauteur ?
L'impératrice Emily Kaldwin, qui a bien grandi depuis les événements de Dishonored, s'apprête à célébrer les quinze ans de la mort de sa mère. Son père et Protecteur Royal Corvo Attano, héros du premier épisode, est présent à ses côtés, comme toujours. Mais voilà que la sœur de feu Jessamine Kaldwin vient réclamer le trône, statufier Emily et capturer Corvo. Ou l'inverse, selon le personnage que vous choisirez d'incarner. Si les niveaux ne changent pas en fonction du héros retenu, les capacités qui sont à votre disposition, elles, diffèrent sensiblement. Passons sur celles de Corvo, qui sont peu ou prou les mêmes que dans le premier volet, pour nous consacrer sur celles Emily, forcément inédites. La plus basique d'entre elles, mais non la moins utile, est la Longue Portée. Elle permet avant tout de se projeter rapidement vers l'avant ou en hauteur. Mais, améliorée, elle sert également à ramener vers soi des objets ou des adversaires situés au loin. Plus spectaculaire, le pouvoir de Domino lie virtuellement de deux à quatre ennemis, qui partageront alors le même sort. Tuez, assommez ou endormez-en un, et les autres s'écrouleront instantanément de la même manière. Clone d'ombre fonctionne comme un leurre, qui attire vers lui les adversaires. Grâce aux améliorations, on peut prendre sa place quand on le souhaite, le rendre combatif ou même en invoquer deux. Destiné aux joueurs qui veulent se faciliter la vie, Vision des ténèbres permet de voir dans le noir et à travers les murs, et même d'afficher à l'écran le trajet des ennemis. Ombre errante transforme Emily en une créature rampante plus difficile à détecter et capable d'emprunter les tunnels des rats. Enfin, vous pourrez hypnotiser les ennemis avec Fascination. Le joueur créatif pourra dépasser le cadre strict de ces capacités en créant des combinaisons, par exemple en utilisant Domino sur un Clone d'ombre et un ennemi, afin que les dégâts subis par l'un soient répercutés sur l'autre.
L'HONNEUR EST TOUJOURS SAUF !
La créativité est d'autant plus de mise qu'il faut ajouter dans l'équation les différentes armes (et leurs améliorations), les petites compétences apportées par les Charmes d'os (par exemple regagner de la santé en tuant des rats) ou encore les objets qui pullulent dans les décors (bonbonnes d'huile de baleine explosives, verres pour faire distraction…). A noter que les joueurs en recherche d'un gameplay "pur" peuvent refuser l'offre du mystérieux Outsider faite en début de partie, et donc faire une croix sur tous les pouvoirs surnaturels. Il serait dommage de s'en priver, mais pour augmenter le challenge lors d'un deuxième ou troisième parcours de l'aventure, cette option "sans pouvoirs" reste intéressante. Evidemment, comme son prédécesseur, Dishonored 2 vous laisse entièrement libres de choisir entre l'action et l'infiltration. Une nouvelle fois, il est possible de terminer le jeu sans tuer une seule personne, pas même les cibles principales constituant l'objectif de chaque mission. Il existe toujours une manière alternative de s'en débarrasser. D'une manière plus générale, le choix entre furtivité et meurtres influe sur le niveau de chaos engendré, avec deux conséquences majeures : une fin plus ou moins sombre, et la présence plus ou moins importante de mouches de sang dans les niveaux, ces dernières tenant donc le rôle qu'avaient les rats dans le premier volet.
En vous précipitant trop, vous louperez de nombreux objectifs optionnels, des tonnes de documents à lire, des secrets par dizaines, et ne verrez pas la moitié des niveaux. Ce qui serait extrêmement regrettable étant donné que le level design est absolument brillant.
Même si la voie du chaos est aussi valable et réussie que l'infiltration, nous vous conseillons plutôt de jouer furtif lors d'un premier run afin de pouvoir apprécier tout ce qui fait le sel de Dishonored. En vous précipitant trop, vous louperez de nombreux objectifs optionnels, des tonnes de documents à lire, des secrets par dizaines, et ne verrez pas la moitié des niveaux. Ce qui serait extrêmement regrettable étant donné que le level design est absolument brillant. La multitude de passages possibles est impressionnante et ne paraît jamais artificielle. Il arrive même que les développeurs fassent carrément preuve de génie, notamment dans deux niveaux bien particuliers. Ainsi, le Manoir mécanique possède une architecture changeante (murs qui deviennent planchers, pièces qui se transforment du tout au tout…) et il vous faudra penser "out of the box" pour en sortir. Le Grand Palace utilise quant à lui une mécanique temporelle, grâce à laquelle on visite l'endroit à deux époques simultanément. Si, si, c'est possible. Cependant, ces deux moments de grâce ne suffisent pas à effacer une impression de Dishonored 1.5 (allez, on veut bien monter jusqu'à 1.7 ou 1.8). A tel point que vous pouvez tout à fait reprendre notre test d'il y a quatre ans pour apprécier la philosophie générale, les mécaniques de gameplay essentielles, les qualités et les défauts de cette suite.
Décors extrêmement détaillés, univers cohérent, personnages aux proportions improbables et pourtant jamais choquantes, couleurs dignes d'une peinture, tout cela concoure à la séduction du joueur qui, à moins de n'avoir aucune sensibilité artistique, ne peut que se laisser embarquer.
On aurait par exemple apprécié que le nouvel épisode introduise enfin des dialogues à choix multiples et à conséquences, afin d'apporter un aspect jeu de rôles à l'aventure et renforcer encore plus l'implication du joueur. Même l'aspect technique n'a pas vraiment évolué, malgré le passage de l'Unreal Engine 3 au Void, un dérivé de l'iD Tech 5. D'ailleurs, des problèmes de performances sont présents, et la fluidité n'est pas toujours au rendez-vous. De plus, on sent bien que d'un point de vue purement technique, le jeu n'est pas tout à fait à la hauteur des standards actuels. Heureusement, ce point est largement compensé par la force de la direction artistique, toujours aussi percutante. Décors extrêmement détaillés, univers cohérent, personnages aux proportions improbables et pourtant jamais choquantes, couleurs dignes d'une peinture, tout cela concoure à la séduction du joueur qui, à moins de n'avoir aucune sensibilité artistique, ne peut que se laisser embarquer. D'ailleurs on vous conseille vivement de vous laisser tenter, vous ne devriez pas le regretter !