Test également disponible sur : PSP

Test Disgaea : Afternoon of Darkness sur PSP

Test Disgaea : Afternoon of Darkness
La Note
note Disgaea : Afternoon of Darkness 17 20

Certaines œuvres d’art gagnent à être davantage reconnues et Disgaea : The Afternoon of Darkness en fait indiscutablement partie. Version ultime de Hour of Darkness, ce portage démontre le caractère exceptionnel du travail d’orfèvre dont il a bénéficié. Cinq ans après sa prime sortie, le titre de Nippon Ichi Software fait encore figure de référence du Tactical-RPG. Un must have qui ne doit en aucun cas être une seconde fois manqué !


Les plus
  • Craquant, drôle et attachant
  • Gameplay ultra-profond
  • Les ajouts de l’Etna Mode et des voix japonaise
  • Durée de vie potentiellement énorme
Les moins
  • Textes toujours en anglais
  • Peut paraître désuet techniquement parlant


Le Test

On a beau critiquer certains éditeurs animés par leur folle envie de recycler à tout va, mais lorsque sur une même année ces derniers ont apporté au Vieux Continent des titres comme Valkyrie Profile : Lenneth, Final Fantasy Tactics : The War of the Lions ou Final Fantasy VI Advance, on la boucle et on les remercie d’avoir apporté des monuments pareils. Le cas ici présent est légèrement différent puisque Disgaea : The Afternoon of Darkness avait déjà eu droit à sa version PAL au printemps 2004. Malheureusement, votre site vidéoludique préféré en étant encore à ses balbutiements, c’est avec grand regret que cette galette PlayStation 2 sous-titré Hour of Darkness n’avait pu être décortiquée. Aujourd’hui, grâce à une politique de devoir de mémoire des éditeurs, le mal est réparé.


Petit cours de rattrapage pour les retardataires. Alors, qu’est-ce donc que Disgaea : Hour of Darkness ? Pour avoir l’honneur de voir son nom figurer aux côtés des légendes de Squaresoft et d’Enix dans l’introduction ci-dessus, vous vous doutez bien qu’il ne s’agit pas du premier péquenot venu. Ce premier titre développé par Nippon Ichi Software à avoir débarqué chez nous constitue aujourd’hui encore la crème et le plus digne représentant de l’école de Sôhei Niikawa. Derrière ce nom barbare se cache certainement l'un des créateurs les plus inventifs et les plus talentueux que l’univers rôliste japonais ait vu émerger ces dernières années. Véritables porte-étendards du Tactical-RPG, lui et sa boîte ont contribué à raviver les couleurs de ce style un brin obscur, souvent méconnu, et parfois même méprisé. Pour réussir ce tour de force, Nippon Ichi Software a eu la géniale inspiration de se spécialiser dans le genre afin de le faire évoluer, d’y apporter son lot de concepts tout neufs à chaque nouvelle sortie et d’y apposer une touche identitaire on ne peut plus craquante. Face à tout ce travail de game design, d’exceptionnelle qualité qui plus est, il fallait bien qu’une contrepartie apparaisse, et c’est sur l’aspect technique de ses productions que Niikawa a sévi. Désuète pour ce millénaire, la réalisation ne provoquera, c’est une certitude, aucun orgasme oculaire. C’est tout juste si les différents effets spéciaux arriveront à faire palpiter l’iris des moins exigeants. Cela dit, à moins d’être subjugué par le discours d’un vendeur de la Fnac vous vantant les mérites du 1080p de son écran HD Ready (sic !) dernier cri, vous saurez vous satisfaire de cette esthétique old school digne de nos cathodiques en phase terminale. Et puis ce portage sur PSP vaut bien une réévaluation de votre exigence non ?

 

Dis gars, t’es là ?

 

Avant d’exploser aux yeux d’une communauté toute entière comme étant une petite perle de réflexion, de stratégie et d’intelligence, Disgaea : Afternoon of Darkness a étonné son auditoire par la qualité du design de Takehito Harada. Non pas qu’une brochette de personnages mignons et/ou classes suffit à l’heure de juger de la qualité d’un script, mais reconnaissons qu’il est plus aisé de se laisser emporter par la narration lorsque charme il y a. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Laharl, Etna et Flonne n’en manquent pas, car derrière ses pourtours dramatiques de sauvegarde de trône sur fond de décès du paternel, Disgaea : Afternoon of Darkness est ce que l’on peut appeler un bijou d’écriture. Pour ceux qui l’ignoreraient encore, le récit n’a rien d’épique ici, on contraire même, mieux vaut se détendre avant de l’aborder au risque de choper une déchirure abdominale pour cause d’éclat de rire trop brusque. Inutile de vous gâcher le plaisir de la découverte ou de la redécouverte, mais entre un Laharl peu convaincu par son rang de jeune promu Roi des Démons, la naïveté toute nippone de Flonne, ou une Etna qui nous dévoile un peu plus ses talents à travers son mode de jeu inédit (qu’il faudra débloquer) à cet The Afternoon of Darkness, soyez sûrs d’être prêts à ingurgiter quantité phénoménale de situations cocasses, grotesques ou parodiques. Un véritable régal qui ne craint pas la crise de foie !

 

Mais là où l’on reconnaît un véritable talent à l’écriture, c’est qu’elle n’abuse pas gratuitement de l’humour, pas toujours du moins, et sait la mettre au service de certains passage imposé par le game design. L’exemple qui vient spontanément est bien sûr l’invocation de la Dark Assembly, qui est possible en échange de quelques points de mana. Outre le système de création – très profond – de nouvelles unités ou leur changement de classe, ce passage incontournable sert à faire passer toutes sortes de requêtes concernant l’acquisition d’objets rares, de niveaux bonus, d’une baisse des prix… Les possibilités sont nombreuses, mais ce n’est tant le grand choix de demandes possibles qui vous fera rire, mais bien les moyens mis en œuvre pour parvenir à faire valider vos demandes les plus exigeantes. En effet, avant de rendre une décision, la Dark Assembly devra débattre sur la réelle nécessité de vos sollicitations ; cependant, et c’est ici que le système devient drôle et intéressant, il est possible par une petite phase de jeu de soudoyer ou de tuer les sénateurs afin d’influer directement sur le résultat ! Exquis.

Toujours dans cette partie hors-bataille, présentons brièvement l’autre gros chapitre qu’est l’Item World. Ceux pour qui l’anglais n’est plus une langue étrangère l’auront compris, ici on parle du monde des objets. L’idée est que chaque objet renferme un for intérieur qu’il est possible d’explorer afin d’upgrader les statistiques dudit item en question. Concrètement cela se traduit par un enchaînement de bataille (représentée par un étage et octroyant un level) dont les bénéfices seront doubles, puisqu’ils permettront également à votre troupe de faire du level-up. Par extension, les plus extrémistes vous diront que la durée de vie du titre devient incalculable, tout comme les possibilités de customisation des objets. Bref avec cette brillante idée qui se veut à l’image de l’univers du titre, c'est-à-dire saugrenue, les joueurs font d’une pierre trois coups.

 

Geo Poutretou

 

Ce dernier élément du game design nous permet d’aborder sans aucune transition l’immanquable chapitre inhérent à chaque Tactical-RPG : les batailles. Inutile de préciser que le mythique système de damier sur carte en 3D isométrique est de retour, que le tout se conjugue au tour par tour, que les ennemis lâchent leur lot de récompenses etc. tout cela est propre au genre, donc attardons nous plutôt sur la première génialissime nouveauté qu’est le système de déplacement et d’action de vos troupes. Rien de bien sorcier, puisqu’il s’agit – au risque de me répéter – de tour par tour, mais la subtilité vient ici de la flexibilité qui s’offre à vous au moment de conclure votre tour. Par exemple, plutôt que de déplacer et d’effectuer une action avec chaque personnage, un par un, Disgaea offre la possibilité de positionner chacun d’entre eux en leur attribuant tout de même une action, puis de déclencher les actions en chaîne. Je vous laisse imaginer le résultat après avoir encerclé un ennemi. Mine de rien, ce premier point qui pourraient paraître anodin ne l’est pas tout à fait, puisqu’il vous poussera à élaborer des stratégies un peu plus réfléchies au risque de voir ses personnages agir dans le vent pour cause de décès ennemi prématuré. Ca, c’est pour la théorie de base, parce que la grande force de ce système est qu’il nous permet de découvrir une infinité de subtilités me faisant dire que les Disgaea constituent la série de Tactical-RPG au sens « tactique » la plus aboutie jamais créé (ou du moins que j’ai pu essayer). Inutile de décrire une à une toutes les possibilités qu’offre le système de jeu de Disgaea comme les attaques groupées ou les « lancés » de partenaires ou d’ennemis, il s’agit de mécanismes qu’il vaut mieux prendre plaisir à découvrir soi-même.

 

Par contre, il est impossible de conclure sur le système de combat sans parler des Geo Effects qui sont la deuxième grande trouvaille des développeurs de Nippon Ichi Software. Pour résumer, certaines aires de combat présenteront des cases ou des zones entières colorées, les Geo Panels. Ceux-ci peuvent-être affectés par l’attribution de Geo Symbols, ce qui a pour effet d’altérer l’état de chacun des protagonistes – allié ou ennemi – se trouvant sur cette dite-zone infectée. Bien sûr les effets possibles sont nombreux et variés avec par exemple des Def + 50 % ou des gains d’exp supplémentaires. Autant dire que toutes ces modifications de status sont une énième source intarissable de prises de tête pour les plus stratèges d’entre vous, et prouve si besoin en était que la réflexion peut prendre une place considérable. "Elle peut" seulement, car en effet, afin de ne pas se couper d’une trop grande partie des joueurs, Nippon Ichi Software a pensé à intégrer une méthode bourrine où il suffit de détruire le Geo Symbol placé pour annuler ses effets. Comme dans le reste du titre, cette mécanique est une nouvelle fois extrêmement flexible, puisqu’il est possible de placer selon notre bon vouloir et ce qui est en notre possession un autre Geo Symbol ce qui pourra par conséquent entraîner des réactions en chaîne à ne pas négliger. Bref, encore une fois il est difficile et surtout inutile d’être exhaustif, chaque partie étant susceptible de nous faire découvrir de nouvelles subtilités. Le mieux à faire étant donc de se lancer, la richesse et la profondeur de ce titre parlera alors d’elle-même. 

Pour terminer, touchons quelques mots de cette adaptation PSP. Tout d’abord, on peut saluer la perfection avec laquelle elle a été menée ; le syndrome Final Fantasy Tactics : The War of The Lions ou Valkyrie Profile Lenneth est donc évité. Ajoutons à cela qu’un mode multijoueur a fait son apparition ; autres nouveautés beaucoup moins anecdotiques : l’ajout du scénario alternatif d’Etna qui nous fait revivre l’histoire avec un Laharl qui aurait disparu, et le retour des sacro-saintes voix nippones (qui avaient mystérieusement disparu de la version Pal de Hour of Darkness), même s’il faut reconnaître que les comédiens américains ont fait honneur à l’œuvre à laquelle ils ont prêté leur voix.




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Hung Nguyen

le dimanche 6 janvier 2008, 15:41




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