Test également disponible sur : PS5

Test Destruction AllStars : de l’explosion et du fun, mais une exclu PS5 qui manque de coffre

Test Destruction AllStars : de l’explosion et du fun, mais peu de profondeur
La Note
note Destruction AllStars 13 20
Jeu exclusif à la PlayStation 5 et gros morceau ce mois-ci du PlayStation Plus, Destruction AllStars arrive avec un petit retard à l’allumage mais avec de bonnes idées, une en particulier : son concept de gameplay. Dommage de ne pas avoir développé dès le départ un lore plus profond autour des All-Stars, un online avec des modes aussi variés que ceux proposés dans le solo… et de nous avoir offert un vrai mode solo et non pas le système de défis régi par des micro-transactions, rendant fortement douteux l’intérêt de ce titre une fois payant. Quant à la répétitivité du titre…

Les plus
  • Le concept
  • Le gameplay impeccable entre phases à pied et phases en voiture
  • Un mode solo avec un gros potentiel
  • Des All-Stars avec un vrai background
  • Du fun, c’est certain...
Les moins
  • …mais trop vite répétitif
  • quatre modes online, pas fou pour renouveler le genre
  • Les micro-transactions dans le monde solo, tout simplement honteux
  • Les meilleurs modes sont dans le solo, justement
  • Pas de vrai mode entraînement


Le Test
Après Hitman 3, première grosse sortie de ce début d’année 2021, Destruction AllStars se présente comme la deuxième vague, censée nous emporter avec force vers nos PlayStation 5 (à condition d’en avoir une hein) puisque ce dernier n’est autre qu’exclusif à la console next-gen de Sony et, histoire de bien attirer le chaland, est gratuit avec le Playstation Plus. Revendiqué multijoueur, Destruction AllStars se veut autant compétitif que drôle et spectaculaire. Autant d’arguments pour aller le télécharger illico presto ? Oui ? Non ? Allez en selle, on y va pour le verdict.

La force d’un titre est sans contestation possible de pouvoir bien s’articuler autour de son point fort ou de sa principale particularité. Dans le cas de Destruction AllStars, le cas est simple : alors que le genre “grosses caisses qui défoncent tout” cher à Twisted Metal, Destruction Derby, ou encore Burnout, manquent cruellement aux consoles (ou peinent à se renouveler) voilà que débarque ce produit pensé et développé par Sony Interactive Entertainement ou plutôt (précisément) par le studio Lucid Games. Avec un vent de fraîcheur bien à lui et porté par son gameplay : les courses dans Destruction All-Stars vont se dérouler dans des circuits fermés, avec des bolides dirigés par des pilotes, les fameux All-Stars, que l’on va diriger soi-même en cours de partie. Et oui. Dans ce jeu, la voiture n’est pas la finalité, quand bien même elle occupe une place importante. Le but est simple selon le mode : toucher les voitures adverses et les détruire, le tout en amassant des cristaux disséminés ici et là, afin de faire monter les barres de pouvoirs (rebaptisés Briseurs) de votre All-Star : un pour sa version piétonne, l’autre pour sa caisse de légende, qu’il faudra invoquer et elle-même dotée d’une super capacité. La promesse est riche et en partie, pad en main, la promesse est tenue. Le rythme est soutenu, le jeu est fluide, les capacités offertes par les deux gameplays - piéton et motorisé - sont jouissifs : on peut sauter à peu près partout, s’accrocher à des rampes et des plateformes, exercice obligatoire pour aller prendre possession d’une voiture - courir sur les murs, sauter et esquiver les autres participants lorsqu’on est à pied.

Destruction AllStars

 

UN VRAI ALL-STAR GAME

L’expérience aurait pu s’arrêter là si les développeurs n’avaient pas rajouté une feature assez fun : celle de pouvoir voler la caisse d’un concurrent en sautant sur son capot, le tout via une série de QTE et à condition de ne pas se voir trop secouer par son hôte, seule option pour ce dernier pour pouvoir vous dégager vite fait bien fait de là. En voiture, déraper est une religion tant les circuits et les situations de courses s’y prêtent, sauter haut et loin est une option envisageable et évidemment, foncer sur l’adversaire, via un boost de vitesse aussi bien latéral que frontal, est vivement conseillé pour parvenir à vos fins. Bref, on s’éclate. Et si le tutoriel est plutôt bien fait, on ne peut pas en dire autant du menu entraînement, assez chiche, notamment en ce qui concerne certains moves tout de même intéressants à maitriser, ou ne serait-ce que concernant la maitrise des All-Stars proposés. Leur liste est exhaustive, leur capacité aussi et leur morphologie également, et qui plus est adapté à leur style d’aptitudes, lui-même calqué sur le type de caisse de légende conduite. Autrement dit : un All-Star tout en muscle et un peu fort aura plutôt tendance à conduire une voiture au blindage renforcé et au look bien costaud, là ou un All-Star plus fuet conduira un bolide taillé pour la vitesse. Chacun son style.

 

LA DUALSENSE EN MODE SUPERSTAR

Pensé multijoueur, Destruction AllStars s’articule autour de quatre modes : deux solo (Mayhem, Gridfall) et deux autres destinés à la communauté (Carnado et Stockpile), jouables jusqu’à 16 joueurs, répartis en deux équipes de 8. Si le principe est sympa (détruire le plus de caisses pour son équipe pour ramasser le plus de pièces détachées pour son équipe), les modes en question sont trop vite répétitifs, donc lassants. Pas la faute de l’expérience proposée mais du manque de mise en avant de vos exploits dans le collectif et du niveau de récompense récolté à la fin, même si on notera, contexte oblige désormais, la présence d’un Battle Royale (Gridfall) dans le lot. Certes, on a bien droit à des effets de ralenti et du slow-motion lorsqu’on détruit littéralement une autre caisse mais les développeurs, vu l’enjeu des dégâts portés en cours de partie, auraient pu encore plus porter l’accent sur les impacts, les rendant encore “mainstream” qu’ils ne le sont finalement. Un peu déçu donc mais pas vraiment abattu non plus, n’exagérons pas, d’autant que malgré les bémols cités un peu plus hauts, le mode Stockpile ressort tout de même bien au-dessus de la mêlée.

 

Au-delà de la finesse graphique du titre, qui est indéniable et de la fluidité de l’ensemble, c’est la jouabilité qui prend le relais pour nous offrir une expérience séduisante, évidemment portée par la Dual Sense, avec le retour haptique et les gâchettes adaptatives.

 

Difficile de faire la fine bouche lorsqu’on se lance dans Destruction AllStars, du moins au début. A savoir les premières heures. La raison ? Au-delà de la finesse graphique du titre, qui est indéniable et de la fluidité de l’ensemble (ah la vie sans temps de chargement), c’est la jouabilité qui prend le relais pour nous offrir une expérience séduisante, évidemment portée par la Dual Sense, avec le retour haptique (le son des impacts et de la course sortant directement de la manette) et les gâchettes adaptatives, qui se durcissent ou non selon les situations. En clair ? Plus votre bolide prend cher, plus il est difficile à manœuvrer. Un impact, une roue crevée et survivre va vite relever de l’exploit. Ne sommes-nous pas sur un jeu d’arcade pourtant ? Oui, mais pour ajouter un peu de piment, les développeurs ont jugé bon d’adapter les dégâts à la conduite sur piste. Bonne idée, bon rendu.

Destruction AllStars

PAYER POUR JOUER PLUS

Ce qui l’est moins, c’est le contenu donc, un peu léger. En partie. Car outre un mode arcade qui fait presque office de véritable entraînement à la joute compétitive en ligne, Destruction All-Stars a un mode solo baptisé Série de Défis, dans lequel on assiste à l’affrontement entre deux AllStars. Avec une petite intro, toussa toussa. Donc avec un début de lore, mais juste un début parce que ce dernier n’est pas véritablement développé ni exploité. Dommage. Mais ce n’est pas le plus dérangeant. Ce qui l’est, c’est l’accessibilité à ce mode. Si la première histoire a le mérite de nous montrer la rejouabilité de l’ensemble (chaque défi est régi par trois objectifs, en obtenir un débloque le défi suivant), il nous montre aussi ce qui a motivé Lucid Games derrière ce mode. Une fois l’histoire d’Ultimo Barricado terminée, il faudra… payer pour passer à la suite. Quoi ? Oui, vous avez bien lu, il faut payer dans Destruction AllStars pour aller au bout du solo. Et on ne parle pas de monnaie virtuelle, qui ne sert qu’à acheter des skins ou émotes pour les 16 All-Stars ou la vingtaine de véhicules disponibles (28 en mode classique, 16 caisses de Légende). Passer à la caisse sonne comme une aberration lorsqu’on sait que ce titre exclusif n’est destiné qu’à une durée limitée sur le Playstation Plus en gratuit. Il faudra voir comment Lucid Games et Sony vont justifier le même procédé lorsque Destruction AllStars sera payant, ce qui aurait dû être le cas, puisque le jeu était prévu pour le lancement de la PS5.

Destruction AllStars

 

Honteux, donc. Tout comme le manque d’efforts des équipes pour nous offrir un paysage plus diversifié. Barcelone, Londres, Las Vegas : les villes sont différentes, certains décors extérieurs au loin aussi, certains agencements d’arènes également (encore heureux) mais on a surtout l’impression d’évoluer toujours au même endroit. Etant donné que Destruction AllStars a des petits côtés qui nous rappellent Rocket League, compliqué de faire un procès à Lucid Games sur ce point. Mais il était quand même important de le souligner. A l’arrivée, il est indéniable que l’on passe un très bon moment sur Destruction AllStars. Mais la problématique est de savoir combien de temps on va y retourner, autant par manque d’intérêt sur le long terme (d’ailleurs, au moment de ce test, il n’était pas simple de trouver une partie en ligne sur les modes en 8vs8), que sur le fait sur le solo soit aussi piégeux. On imagine que Lucid va améliorer sa copie en termes de contenus, en ouvrant les défis du mode solo (comme le transport de passagers, ou le contre-la-montre) au mode multijoueur et en proposant un lore plus étoffé. Du moins, on l’espère. Sinon, il sera compliqué, malgré son fort potentiel, à Destruction AllStars de passer la seconde.


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