Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4

Test Desperados 3 : l'infiltration tactique qui vise en plein dans le mille, c'est un grand jeu !

Test Desperados 3 : l'infiltration tactique qui vise en plein dans le mille !
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La Note
note Desperados III 18 20

Desperados III est tout simplement l'aboutissement ultime d'un genre apparu en 1999 avec Commandos. Du level design au gameplay en passant par l'interface, les graphismes, la durée de vie ou encore la rejouabilité, le studio Mimimi Productions coche absolument toutes les bonnes cases ! Les codes du genre sont parfaitement respectés, modernisés juste ce qu'il faut, et agrémentés d'une petite dose de nouveautés. Rien de bouleversant en ce qui concerne ce dernier point, et les esprits malveillants pourront donc reprocher au titre de ne pas chercher à révolutionner le genre. C'est vrai... il se contente de le perfectionner à 100 % ! Le plaisir de jeu est total, et tous les amateurs de Commandos, Desperados et Shadow Tactics seront absolument aux anges. Quant aux autres, ils tiennent là l'occasion de découvrir dans de parfaites conditions les très grandes joies de l'infiltration tactique en temps réel.


Les plus
  • Ambiance Western très réussie
  • DA et graphismes vraiment plaisants
  • Level design aux petits oignons
  • Tactique à la fois accessible et exigeante
  • Interface et difficulté totalement personnalisables
  • Très bonnes durée de vie et rejouabilité
Les moins
  • Rondes des gardes un peu trop mécaniques
  • Pas de voix françaises
  • Ne révolutionne pas le genre


Le Test

Au commencement était la série Commandos, qui initia le genre de l'infiltration tactique en temps réel. Puis le studio allemand Spellbound créa trois épisodes de Desperados (Desperados: Wanted Dead or Alive, Desperados 2: Cooper's Revenge, et le spin-off Helldorado), des clones assumés de Commandos, qui amélioraient la recette et la transposaient dans un univers de Western. En 2016, Mimimi Productions (un autre studio allemand) développa l'excellent Shadow Tactics, qui s'inspirait grandement de tous ces illustres ancêtres. Tant et si bien que THQ Nordic a fini par confier à ces hommes de talent le développement du véritable Desperados III. Une très bonne idée sur le papier... qui tient absolument toutes ses promesses en réalité !


Desperados III

Le héros principal de la série Desperados a toujours été le cow-boy John Cooper, et c'est une nouvelle fois le cas ici. Mais le prologue, qui sert de didacticiel, nous place dans la peau d'un tout jeune Cooper, accompagné de son père James. Par la suite, on contrôlera bel et bien un John adulte, mais cette introduction confirme que le scénario de Desperados III fait office de "préquelle" aux autres épisodes. Voilà une bonne idée, qui permet aux joueurs ne connaissant pas la série de la prendre en cours de route en toute sérénité. Quant aux fans, ils pourront découvrir les origines des personnages qu'ils ont aimé prendre en main par leur passé. Autrement dit : tout le monde est content ! Et cette assertion est valable pour tous les aspects du jeu qui, nous allons le voir ensemble, met la barre très très haut. L'histoire générale place John et ses acolytes face à la compagnie DeVitt, qui emploie des méthodes guère orthodoxes pour imposer la construction d'une nouvelle voie ferrée. Nous n'en dévoilerons pas plus, mais sachez que ce scénario relativement simple s'avère bien plus efficace et intéressant qu'il n'en a l'air au premier abord. La revanche sous-tend la quête de John, et on a même droit à quelques rebondissements inattendus.



Le plus important reste la force de l'ambiance Western, parfaitement retranscrite. Les différentes missions nous plongent réellement dans l'Amérique du Nord des années 1870, puisqu'elles ont pour décor une voie ferrée du Colorado, une mine d'or du Nouveau-Mexique, des bayous de Louisiane, ou encore des villes abritant saloons, églises en bois, maisons closes et autres villas de notables. Cliché juste ce qu'il faut, mais jamais trop ! Cette atmosphère de Far West est renforcée par une bande-son adéquate, dont certaines notes rappellent d'ailleurs par moments celles de la série Westworld. Et il se trouve que l'un des personnages que l'on contrôle se fend à l'occasion d'un "These violent delights…" en guise de phrase soulignant la prise en compte d'un ordre donné par le joueur. Les fans apprécieront le clin d’œil. Les graphismes nous plongent également dans le grand Ouest américain. Tout en 3D (on peut zoomer et tourner la caméra à loisir), ils s'avèrent encore plus détaillés et charmants que les écrans 2D d'antan. Quant aux cinématiques, elles conservent la vue aérienne et isométrique des phases de gameplay, mais font appel à de la motion capture pour nous offrir des animations variées et réalistes.

 
Desperados III

IL ÉTAIT MILLE FOIS DANS L'OUEST

Si la forme de ce Desperados III est particulièrement plaisante, c'est bien évidement le fond qui prime. Pas de panique, il est également digne de louanges ! Le gameplay reprend les grands principes de la série, et nous propose donc de nous infiltrer dans différents lieux bien gardés. Il est possible d'afficher le champ de vision de n'importe quel ennemi, afin de l'éviter totalement, de le traverser juste quelques secondes, ou de se déplacer accroupi dans la zone la plus éloignée du cône de surveillance (représentée par une surface hachurée). Si l'on manque de discrétion, la couleur verte passe alors au jaune, puis au rouge. L'alerte est donnée, des gardes surgissent des bâtiments alentours, et l’infiltration laisse la place à des échanges de coups de feu souvent synonymes de game over. Pas de problème, la sauvegarde rapide est là pour vous remettre sur pied et vous inciter à tenir compte, cette fois, de ce garde en position surélevée auquel vous n'aviez pas prêté attention. Les missions sont très longues et on peut donc se retrouver à réaliser cent essais en tout dans un seul niveau. Miracle d'un gameplay qui frôle la perfection : ce n'est jamais pénible, ni frustrant, bien au contraire. D'ailleurs, le jeu nous offre toute une palette d'outils pour nous simplifier la tâche. Le plus important est le mode affrontement, qui permet de mettre l'action en pause afin de donner plusieurs ordres à nos différents personnages, puis de les exécuter simultanément. Voilà qui s'avère parfait pour élaborer des tactiques complexes. Et croyez-nous, quel plaisir que de voir tous les personnages collaborer pour éliminer cinq ou six gardes d'un coup, suite à un seul clic déclencheur de notre part ! On passe tout de même la majeure partie du temps à s'infiltrer en temps réel, et à profiter de quelques fonctionnalités typique du genre (dissimulation de corps, morts environnementales qui passent pour des accidents, chiens qui détectent les héros à l'odeur même s'ils sont cachés, bruits de pas dans les flaques d'eau, traces de pas dans la boue qui peuvent nous faire repérer ou nous aider à isoler un ennemi, zones civiles dans lesquelles on peut se balader sans être embêtés tant qu'on se comporte correctement, etc.). On pourrait passer des heures à détailler chaque fonctionnalité du jeu, qui ont toutes été pensées et équilibrées avec énormément de soin. Le level design a été peaufiné à l'extrême pour mettre à profit les différentes capacités des différents héros, sans jamais tomber dans la difficulté rebutante ou la facilité décevante.

Desperados III

 

LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND

Selon les missions et les situations, on contrôlera donc un à cinq héros simultanément. Ces cinq mercenaires sont John Cooper, Arthur "Doc" McCoy, Hector Mendoza, Kate O'Hara, et Isabelle Moreau. Bien connu des adeptes de la série, le premier est adepte du lancer de couteau (mortel) et du lancer de pièces (pour distraire les gardes). Le second peut crocheter les serrures, attirer les ennemis grâce à sac un de médecin piégé, lancer des fioles de gaz des marais pour assommer les adversaires, et utiliser son Colt Buntline Special pour sniper les gardes au loin. Hector, le gros balaise de l'équipe, dispose d'un fusil à canon scié (tout sauf discret mais diablement efficace) ainsi que d'un piège à ours à poser au sol. Il siffle également comme personne, ce qui lui permet d'attirer les ennemis à un endroit donné (notamment vers son piège). Accessoirement, il peut porter deux corps en même temps, et en courant s'il vous plaît ! Kate, la séductrice de l'équipe, aveugle temporairement les gardes grâce à des fioles de parfum, oriente et fixe leur regard vers elle lorsqu'elle leur parle, et peut même les charmer pour qu'ils la suivent quelques instants (généralement vers un endroit discret où vous aurez placé l'un de vos compagnons en embuscade). Mieux encore, elle peut dénicher dans certains niveaux un déguisement, grâce auquel certains gardes ne la considèrent plus comme hostile (une condition nécessaire pour pouvoir leur parler). Enfin, Isabelle Moreau vient sacrément enrichir le gameplay grâce à une touche de surnaturel, nouvelle pour la série. Ses capacités vaudous lui permettent de connecter mentalement deux adversaires, le sort de l'un (généralement néfaste) étant alors immédiatement et automatiquement appliqué à l'autre. Elle peut également prendre le contrôle d'un ennemi, et l'envoyer tuer un de ses congénères. L'alerte n'est alors pas donnée car les adversaires pensent que c'est l'un des leurs qui est responsable. Enfin, Isabelle peut envoyer son chat tout mignon distraire pendant quelques secondes certains gardes. Toutes les capacités des différents héros se complètent naturellement à merveille, et aucun personnage ne prend outrageusement le dessus sur l'autre.

Desperados III

 

LITTLE BIG GAME

Pour couronner le tout, ce séduisant Desperados III bénéficie d'une finition quasiment parfaite. Nous n'avons rencontré absolument aucun bug, les commandes sont totalement personnalisables, le niveau de difficulté également (on peut panacher les différents paramètres comme on le souhaite), la manette et le clavier/souris sont parfaitement supportés, une fonction d'accélération permet de raccourcir les embuscades, les sauvegardes rapides ne s'écrasent pas les unes les autres, le jeu affiche un message d'alerte si on essaye de charger une sauvegarde rapide réalisée dans un niveau précédent, une option permet d'afficher un rappel si l'on n'a pas sauvegardé depuis X minutes (X étant paramétrable), un "replay" est disponible à la fin de chaque niveau pour avoir une vue d'ensemble des trajets et actions de nos héros... et on pourrait continuer encore longtemps cet inventaire à la Prévert. La "quality of life" est très élevée, et tous ces détails en disent long sur le soin apporté au jeu par ses développeurs, et sur leur amour du travail bien fait. De plus, ils n'ont pas du tout été avares en contenu ! Les seize missions principales sont gigantesques, et il faut près de trente heures pour en venir à bout. La rejouabilité est également de mise, car certaines maps proposent différents chemins, et il est possible de totalement renouveler l'expérience en changeant de niveau de difficulté (car ce paramètre modifie le nombre et le type d'ennemis, et donc les "puzzles tactiques" à résoudre). Sans oublier qu'il y a toujours plusieurs manières d'arriver à ses fins (assassiner discrètement, tuer bruyamment, déclencher des morts accidentelles, empoisonner le verre d'une cible…).

Desperados III

Vous en voulez encore ? Pas de souci, les défis du Baron sont là pour ça. Ces défis permettent de revisiter certains niveaux, avec des objectifs totalement différents et une modification des règles générales (interdiction d'utiliser certaines compétences ou obligation de s'y prendre de telle ou telle manière). On en dénombre pour l'heure cinq, mais les développeurs ont annoncé que chacune des seize missions bénéficiera à terme d'un défi particulier, des mises à jour gratuites se chargaent d'apporter ces bonus aux joueurs dans les semaines à venir. Dans ce concert de louanges, reste-t-il encore de la place pour évoquer des défauts éventuels ? Peu, il faut bien le reconnaître. On pourra éventuellement pinailler sur le caractère parfois trop mécanique des rondes des gardes, mais la répétitivité de ces boucles est quasiment inévitable si l'on veut que le joueur puisse planifier correctement ses actions. On regrettera plus franchement l'absence de voix françaises, alors que les allemands, les russes et les chinois ont eu droit, eux, à un doublage intégral. Lorsqu'on est concentré sur ses actions, il peut arriver qu'on loupe quelques sous-titres. Mais les développeurs ont pensé à tout, une fois de plus, puisque les dialogues s'enregistrent à tout moment dans un journal consultable à loisir. Quasiment impossible à prendre en défaut, Desperados III est d'ores et déjà le GOTY 2020 pour les amateurs de tactique et d'infiltration !


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