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A n’en point douter, Dead or Alive 4 reprend avec brio le flambeau allumé par Tomonobu Itagaki et sa team de ninjas il y a quelques années. S'ils signent là une performance estimable, il n'en demeure pas moins que leur bébé n'est pas dénué de reproches. Beau mais affichant encore quelques lacunes, Dead or Alive 4 est encore atteint de ce fichu syndrome de déjà-vu qu’il traîne avec lui depuis le second volet. Il n’empêche que le titre arrive à nous captiver grâce à un gameplay plus pointilleux et son mode Xbox Live enfin à la hauteur des espérances. L’honneur est sauf.
- Une réalisation qui en jette
- Le système de contres plus pointilleux
- Le mode Live enfin à la hauteur
- Le coup du lobby
- Ce côté kitsch
- Modes de jeux nombreux
- Peu d'évolutions
- L'interactivité des décors mal exploitée
- La niaiserie de certaines fins
- Dialogues peu recherchés
- Scénario qui tourne en rond
- Encore un peu trop bourrin
- Des menus identiques depuis le début de la série
- On s'attendait à plus claquant
On lui en a voulu d’être absent lors du lancement de la Xbox 360 en Europe. Sans cesse repoussé, Dead or Alive 4 se présente finalement à nous avec la ferme intention de s’imposer comme une référence de la baston 3D. Le cap de la next gen’ enfin franchi, peut-on s’attendre à une révolution ?
Transcending history and the world ?
On ne peut pas le nier. Si la série Dead or Alive s’est octroyée en l’espace de quelques années et à peine quatre épisodes une notoriété notoire sans précédent, c’est bien évidemment grâce, entre autres, à sa plastique faite de chair et de silicone. Ce n’est pas le fruit du hasard si le jeu de Tomonobu Itagaki dispose d’un casting aussi généreux en présence féminine. Ici, la gent féminine a pris le pouvoir depuis longtemps au point qu’elles sont devenues le porte-étandard chez Tecmo qui n’a pas hésité l’once d’une seconde d’en faire les héroïnes d’une jeu de bitch volley dénudé. Mais ne nous contentons pas uniquement de la partie visible de l’iceberg, Dead or Alive présente également des qualités intrinsèques qui ont fait de cette franchise une bonne alternative aux Soul Calibur, Virtua Fighter et autres Tekken en matière de baston 3D. Apparu pour la première fois dans les salles d’arcades aux alentours des années 1996/1997, Dead or Alive premier du nom a été rapidement adapté sur consoles PSone et Saturn les années suivantes. Une patte certaine il est vrai mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. Il faudra attendra la sortie de Dead or Alive 2 sur Dreamcast pour que Tomonobu Itagaki, son créateur, impose un style et commence à intéresser la communauté des joueurs avides de hits combos interminables.
La suite on la connaît, Microsoft se paye l’exclusivité du troisième volet sur sa grosse boîte noire Xbox en proposant une qualité graphique exceptionnelle pour l’époque. Malgré une réalisation à l’épreuve des balles, Dead or Alive 3 s’érigeait comme une belle resucée du précédent opus au grand dam des gamers qui lui ont nettement préféré Virtua Fighter 4, à juste titre… Pour palier à ce manque de nouveautés, Tecmo s’est attelé à la tâche pour proposer une refonte totale de leur jeu en utilisant le moteur graphique de Dead or Alive Xtreme Beach Volleyball, avec en prime un disque bonus où l’on pouvait retrouver Dead or Alive et une version remixée de Dead or Alive 2. Une mouture baptisée Ultimate sorti il y a tout juste un an et déjà prête à passer du côté obscur de l’obsolescence puisque la nouvelle génération, plus belle, plus puissante, plus fringante est d’ores et déjà prête à lui faucher l’herbe sous le pied. Quid de cette mouture 360 ? Itagaki et son équipe se sont-ils donnés le temps et les moyens pour ne pas décevoir les fans ? Belle question.
Sans maîtrise, la puissance n’est rien
Aucun doute possible, Dead or Alive 4 est à l’heure actuelle le plus beau jeu de baston toutes consoles confondues. Un peu par forfait il faut l’avouer, faute de concurrence pour le moment car il y a fort à parier que Virtua Fighter 5 développé sur la nouvelle carte Lindbergh risque de lui faire de l’ombre à sa sortie. Ce jour-là n’est pas encore arrivé et en attendant, Dead or Alive 4 profite de sa suprématie éphémère. Le jeu a donc gagné en finesse, les décors sont de plus en plus nourris en détails mais également en animations, la modélisation des personnages est encore plus impressionnante que par le passé et les appendices mammaires de nos combattantes de plus en plus réalistes si et seulement si on considère que Pamela Anderson est la déesse de la beauté naturelle. Les graphismes est l’une des forces de la licence et Tecmo l’a bien compris. Seulement voilà, après plusieurs semaines passées en compagnie de Dead or Alive 4, nos pupilles ont eu le temps de s’habituer à tout ce festival de polygones et de formes arrondies et les premiers reproches n’ont pas tarder à émerger. Animation des cheveux grotesque, bugs de collision, manque de vie de certains décors, gestion de l’eau minimaliste, animations des personnages parfois raides surtout lors des chutes, de menus défauts pour certains, des erreurs qui continuent à se répéter d’épisode en épisode pour d’autres et désormais jugées inadmissibles sur une machine nouvelle génération. En somme, à moins d’être équipée d’une télévision HD, la révolution tant attendue n’est pas si flagrante que ça. Devons-nous pour autant jeter la pierre à Tomonobu Itagaki et ses exécutants ? Pas tout à fait car son évolution, l’homme de la Team Ninja, l’a conçu plutôt du côté du gameplay. Une intention forte louable certes mais il n’empêche que quelques changements et raffinements ne serait-ce que dans la présentation des menus ou la sélection des personnages auraient été les bienvenues. Manque d’idées ? Simple paresse ? Peu importe les raisons, il n’empêche qu’on se farcit les mêmes écrans de jeu depuis les débuts de la série et un ravalement de façade ne serait donc pas du luxe.
Considéré pour beaucoup comme une astuce de gamins, le système des contres dans Dead or Alive 4 poursuit le mouvement lancé par Dead or Alive Ultimate en limitant le côté aléatoire sinon trop facile de cet élément clef de la série. Le timing a été resserré afin de limiter les abus mais aussi empêcher le premier newbie venu de contrer toutes nos attaques. Les contres exigent donc une plus grande rigueur et de meilleurs réflexes pour espérer casser un enchaînement par exemple. Nul besoin de céder à la panique, l’exécution des contres se fait de la même manière qu’auparavant mais le rythme des combats désormais accéléré risque de déstabiliser les joueurs défensifs dans un premier temps. Pour dynamiser les matchs, Tomonobu Itagaki a également réduit considérablement les dimensions des arènes, ce qui empêchera les fuyards de prendre la poudre d’escampette histoire de souffler un peu après s’être mangé deux trois séries d’enchaînements au corps. Le jeu gagne ainsi en technicité et les pros des sticks arcade peuvent désormais s’en donner à cœur joie. Les effets de flou, longuement illustrés grâce aux palettes de screenshots diffusés sur le Net, accentuent de manière considérable l’impression de fluidité et de l’animation. A ce propos, Dead or Alive 4 tourne à 60 fps par seconde et pas un seul instant, la Xbox 360 ne vacille d’un cil. Un bel exploit qui mérite d’être applaudi par toute une salle en délire. Il est regrettable en revanche que certains enchaînements s’éternisent sur la durée et que la moindre chute – celle qui nous fait passer d’un tableau à un autre - nous bouffe autant d’énergie. Quoi de plus frustrant également que de voir son personnage être balayé par un vélocitéraptor ou une voiture pendant un enchaînement ou tout simplement lorsqu’il ne reste plus grand chose de la barre de santé. Certains trouveront l’interactivité de ces décors originales et bienvenues tandis que d’autres comme nous jugeront cet aspect facultatif car mal exploité et donc gênant à long terme.
Un casting bien gonflé
Sans nous plus crier au génie, la palette de coups de la plupart des personnages a suffisamment évolué pour aller jeter un oeil dans la section "Entraînement". Il est vrai que les 150 mouvements que dispose chacun des combattants peuvent perturber certaines habitudes, notamment au niveau des enchaînements. A l’instar de Dead or Alive 3, pas moins de 16 personnages sont jouables d’entrée de jeu, parmi lesquels trois d’entre eux sont de nouveaux challengers. Elliot qui pratique le Xing Yi Quan est l’unique disciple de Gen-Fu - l’un des 6 personnages cachés – et allie force du lion et rapidité d’un singe. On découvre également pour la première fois Kokoro, jeune apprentie geisha, bien décidé à participer au tournoi et prouver à sa mère que sa technique du Ba Ji Quan mérite, elle aussi, de figurer parmi les arts martiaux les plus respectés. Quant à La Mariposa, on aura reconnu sous ce nom grotesque et son masque qu’il s’agit de la belle Lisa, qui pratique la Lucha libre, sport de combat à mi-chemin entre catch et capoeira. La présence également de Spartan 458 n’était donc pas un leurre et ce clin d’œil dirigé directement envers Microsoft sera accessible uniquement après avoir terminé le mode "Story" avec Helena, l’un des protagonistes les plus longs à obtenir puisque disponible seulement après avoir terminé le jeu avec l’ensemble des personnages. C’est d’ailleurs l’un des éléments intéressants du jeu pour tous ceux qui aiment les cinématiques bien faites sinon potaches. On passe légitimement de scènes de fin amusantes et caricaturales à des séquences d’une niaiserie totale, à faire passer les séries d’AB Productions pour des grands moments de télévision. C’est dire le niveau.
Ca part en Live
Itagaki l’a confessé. Si Dead or Alive 4 n’était pas présent lors du line-up du lancement de la Xbox 360, c’est bien pour peaufiner au mieux les derniers réglages du mode Xbox Live et toutes les fonctions qui gravitent autour. Il faut avouer que les prouesses de Dead or Alive Ultimate en la matière n’étaient guère flatteuses et les problèmes de lags récurrents se devaient d’être évincés dans cet épisode next gen’. Après plusieurs nuits à se faire punir par des joueurs du monde entier, le résultat semble à la hauteur des espérances. Quelques lags subsistent il est vrai mais dans l’ensemble, on arrive à enchaîner les matchs sans jamais trop se dire que l’opposant en face est favorisé par une meilleure connexion. A l’instar de la plupart des jeux jouables sur Xbox Live, Dead or Alive 4 propose un classement mondial par rapport aux matchs joués mais aussi selon les scores obtenus en mode solo. On s’amusera alors à lister le nombre de participants statistiquement meilleurs que soi-même tout en pensant à haute voix qu’on peut espérer atteindre le peloton de tête avec persévérance. En attendant d’atteindre ce rêve, on peut toujours se diriger vers le lobby pour papoter avec d’autres joueurs du monde entier. Sorte de salle d’attente, le lobby a été créé pour améliorer le confort des joueurs, avant de monter sur le ring. On choisit un avatar parmi une liste plutôt exhaustive et amusante et on patiente sagement en regardant par exemple le match en cours diffusé à l’écran. Un concept original qui permettra peut-être de développer une agence matrimoniale façon World of Warcraft, qui sait ?