Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test Crysis 3 sur PS3 sur PS3

Test Crysis 3 sur PS3
La Note
note Crysis 3 14 20

On ne peut que saluer la prouesse technique de Crysis 3, qui affiche des graphismes absolument splendides. La direction artistique reste discutable, mais le jeu sait pousser les PC dans leurs derniers retranchements afin d'afficher des scènes réellement impressionnantes. Les versions consoles ne peuvent pas tout à fait en dire autant, mais ce n'est pas vraiment une surprise. En revanche, on était en droit d'espérer un gameplay et une mise en scène mieux maîtrisés. Certains outils sont finalement trop puissants, le scénario n'a guère de consistance, et le level design alterne entre des passages un peu trop linéaires et des niveaux inutilement vastes. Tel le premier beau gosse venu, Crysis 3 est donc plus agréable à l’œil que réellement intéressant.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Crysis 3 


Les plus
  • Absolument superbe sur PC
  • Combinaison toujours aussi puissante
  • Arc plaisant à utiliser
  • Le retour de Psycho
Les moins
  • Trop d'outils pour se faciliter la vie
  • Certains niveaux trop vides
  • Deuxième moitié du jeu décevante
  • Scénario sans importance


Le Test
Initialement cantonnée au PC puis déclinée sur consoles à l'occasion de la sortie du deuxième épisode, la série Crysis continue de se chercher. Doit-elle proposer des environnements ouverts ou des scripts à foison ? Une grande liberté d'action ou un déroulement linéaire ? Lorgner du côté du grand frère Far Cry ou du riche voisin Call of Duty ? L'ambition affichée de Crysis 3 était justement de réunir le meilleur des deux mondes. Au vu du résultat final on pourrait dire que c'est assez raté... mais très joliment !

Crysis 3Parce qu'il le faut bien (et pas forcément parce qu'il le vaut bien), commençons par évoquer le scénario de ce troisième épisode. L'action se déroule 24 ans après les événements de Crysis 2, qui eux-mêmes prenaient place 3 ans après ceux du premier volet. Nous voici donc rendus en 2047, et le monde a bien changé. L'invasion alien semble appartenir au passé, Prophet a été cryogénisé, le CELL a pris le contrôle du pouvoir économique grâce aux technologies extra-terrestres, et toute la ville de New-York se retrouve enfermée sous un dôme, transformée en jungle urbaine en raison de la chaleur. Tout cela ne tient pas vraiment debout, et manque surtout de clarté malgré les tentatives répétées du jeu pour nous impliquer dans cette histoire. Un bon point tout de même pour la disponibilité d'une séquence vidéo "Précédemment dans Crysis", qui aidera les nouveaux venus à comprendre un peu mieux où ils ont mis les pieds. Ou, au contraire, leur fera prendre conscience du caractère parfois mal ficelé du scénario. Toujours est-il que l'aventure débute par la libération de Prophet, secouru par Psycho, le héros de Crysis Warhead. C'est un vrai plaisir que de retrouver ce personnage haut en couleurs, même si le poids des ans et le fait d'avoir été séparé de sa nanocombinaison semblent l'avoir quelque peu diminué. Mais le véritable but ce premier niveau, qui se déroule sur une plateforme maritime battue par le vent et la pluie, semble surtout d'en mettre plein la vue aux joueurs et d'imposer d'emblée le jeu comme un nouvelle étape importante dans la course au photo-réalisme. De ce point, Crysis 3 marquera certainement l'année 2013 comme Battlefield 3 a marqué l'année 2011. Le CryENGINE 3 fait des merveilles, notamment sur PC où il est possible de pousser les paramètres graphiques à fond. Les textures extrêmement détaillées, les ombres réalistes et les effets spéciaux avancés assurent le spectacle. On pourra toujours pinailler sur un ou deux détails encore perfectibles, mais techniquement nous avons clairement affaire à l'un des plus beaux jeux au monde ! Mais comme chacun le sait, cela ne suffit pas forcément à faire une grand aventure...
 

C'est la crise ma bonne dame...

Crysis 3Graphiquement prodigue, Crysis 3 sait également être généreux en terme de gameplay. Peut-être même un peu trop. Si l'on retrouve avec plaisir la combinaison qui nous permet d'enclencher au choix un mode armure (grosse résistance aux dégâts) et un mode furtivité (quasi-invisibilité), on a également droit cette fois-ci à un arc des plus puissants. En tendant suffisamment la corde, cette arme est capable de tuer en un coup la plupart des ennemis. Mieux encore, elle n'interrompt pas l'invisibilité quand on l'utilise en mode furtif. Dans ces conditions, autant dire que les adversaires ne comprennent pas bien ce qui leur arrive. Et pour couronner le tout, il est possible de personnaliser l'arc (tout comme les autres armes). Les flèches électriques neutraliseront efficacement les unités les plus robotiques ou les humains qui ont les pieds dans l'eau. Malgré les quelques secondes nécessaires à leur déclenchement, les flèches explosives rendent bien des services pour venir à bout des mastodontes. Et les flèches "sensitives" à rayon d'action permettent d'atteindre nos cibles sans avoir besoin de viser précisément. Face à l'arc, les autres armes font donc pâle figure, y compris les quelques fusils aliens que l'on peut récupérer. Pour se faciliter encore plus la vie, on peut également marquer les cibles ennemies grâce à un viseur capable de voir à travers tous les murs. Et un mini-jeu de piratage permet même de détourner les tourelles et les mines à notre avantage. Une fonctionnalité plutôt sympathique, mais qui contribue au mauvais dosage général de la difficulté. La profusion des éléments de gameplay et leur grande puissance part certainement d'une bonne intention : donner la possibilité au joueur d'être bourrin ou furtif, et le laisser décider lui-même du niveau de difficulté général en choisissant d'utiliser ou non telle ou telle fonctionnalité. Mais c'est oublier que l'être humain emprunte naturellement la voie du moindre effort. Ainsi, la plupart des joueurs ne pourront s'empêcher de marquer tous les ennemis présents dans une arène, puis de les éliminer tranquillement à l'arc tout en restant invisible. Une configuration qui retire une bonne partie de ce qui fait le sel d'un FPS (effets de surprise, principe d'action-réaction...). Et les quelques chemins détournés (conduits d'aération à la Deus Ex, couloirs de gauche ou de droite pour contourner certaines zones) ne suffisent pas à transformer Crysis en un véritable jeu d'infiltration. D'ailleurs, Dishonored est un bien meilleur FPS que Crysis 3 n'est un bon jeu d'infiltration...

Bref, le jeu de Crytek semble se chercher, refuse d'imposer un gameplay bien déterminé et oublie même par moments d'être amusant. Notamment dans la seconde partie de l'aventure, qui traîne inutilement en longueur alors même que la durée de vie n'atteint pas des sommets."


Crysis 3Le dernier né de Crytek hésite également en permanence entre faire du Call of Duty ou du Far Cry. Manque de bol, il n'a pas forcément retenu le meilleur de chaque genre. Dans certains niveaux, on doit ainsi se coltiner des scripts à l'ancienne qui imposent une linéarité forcément un peu agaçante (porte qui ne se débloque qu'une fois les ennemis décimés, portes qui ne peuvent être ouvertes que par le personnage qui accompagne le héros, compagnon qui reste bloqué comme un pantin sans âme si l'on décide de traîner en chemin....). Dans le même temps, d'autres niveaux beaucoup plus vastes semblent a contrario n'être remplis que de vide. Seuls un ou deux objectifs secondaires guère passionnants nous incitent mollement à l'exploration. Bref, le jeu de Crytek semble se chercher, refuse d'imposer un gameplay bien déterminé et oublie même par moments d'être amusant. Notamment dans la seconde partie de l'aventure, qui traîne inutilement en longueur alors même que la durée de vie n'atteint pas des sommets. A ce propos, méfiez-vous de ceux qui prétendent avoir terminé le jeu en deux ou trois heures. Un joueur qui cherche à profiter des décors et à combattre plutôt qu'à rester invisible pour éviter les ennemis aura bel et bien besoin des six heures devenues réglementaires dans le monde des FPS. Et ce, quoi qu'en dise le compteur de temps intégré au jeu, qui ne comptabilise pas les différents essais cumulés lorsqu'on meurt et qu'on retente un passage. En revanche la présence de bugs est bien réelle, notamment sur la version française qui propose des voix mal étalonnées. Dans un même dialogue, un personnage peut passer d'un niveau sonore normal à une voix inaudible selon la phrase prononcée. Notons que la plupart des défauts du jeu disparaissent dès qu'on aborde les modes multijoueurs. S'ils ne proposent rien de révolutionnaire, ces derniers s'affranchissent naturellement de tout problème de mise en scène, d'intelligence artificielle, de mauvais dosage de la difficulté, etc. Finalement, ce pan multi et la puissance du moteur graphique permettent au jeu de pouvoir garder la tête haute. Pour en prendre plein les yeux ou pour se fragger entre amis, Crysis 3 devient même franchement recommandable.

 




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Fabien Pellegrini Fabien Pellegrini
Journaliste / Pigiste en exil
le samedi 23 février 2013, 23:34




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