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Contrast nous propose une très agréable balade dans un monde fantastique en compagnie d’une petite fille. Avec une ambiance extrêmement bien travaillée, un scénario bien ficelé, le tout servi par une bande-son jazz de grande qualité, le titre de Compulsion Games plonge le joueur dans un univers très attachant. Mais la véritable force du jeu c’est son gameplay addictif, en effet la possibilité d’osciller entre 2D et 3D sert le jeu et l’histoire en nous donnant un aperçu du monde réel via un jeu d’ombres chinoises. Sans être irréprochable, Contrast reste un jeu de plateforme sympathique qui ravira tous les amateurs du genre.
Retrouvez ci-dessous la suite de notre test de Contrast.
- Ambiance générale
- Gameplay 2D/3D
- Très belle réalisation
- Bande-son superbe
- Pas cher
- Durée de vie ridicule
- Des problèmes de bugs
Contrast commence par les présentations : le joueur incarne Dawn, une acrobate incroyablement longiligne, revêtue d'un costume de cirque avec le maquillage approprié. Vous êtes l'amie imaginaire ainsi que la compagnonne de route d'une petite fille, du genre gamine hyperactive appelée Didi (Dorothy Melenkaya pour les intimes). Sa mère étant danseuse de cabaret, elle doit laisser sa fille seule la nuit pour aller travailler, ce qui permet à son rejeton de faire le mur ! Une activité dans laquelle le joueur devra aider Didi, via la réalisation de toutes sortes d'objectifs en utilisant les capacités de Dawn. Sous couvert d'être une petite fille bien sage, Dorothy est en réalité la vraie héroïne du jeu, puisque finalement c'est son histoire que le scénario raconte, le rôle du joueur étant de faciliter le destin. Abandonnée par son père, un magicien de renom, la petite fille vit seule chez sa mère, Kat, qui a refait sa vie avec Johnny, un looser chronique qui ne fait que s'attirer des ennuis. On assiste donc à une vraie guerre de couple perçu au travers des yeux d'une fillette de 9 ans lors de scènes dispersées à travers le jeu, et très astucieusement servies par l'environnement du jeu.
Clair-obscur
D'ailleurs, les décors de Contrast plongent le joueur dans un univers inspiré des années 20, et très marqué par l'univers du spectacle. Si Kat est une danseuse de cabaret et Dawn une acrobate de cirque, c'est pour pouvoir réaliser tous ces lieux dans des niveaux semi-ouverts, avec une direction artistique très intéressante. En effet, puisque vous êtes l'amie imaginaire de Didi, vous ne verrez personne dans le jeu à part votre accompagnatrice, et votre seule vision du monde réel est illustrée à travers les ombres des protagonistes de l'histoire. C'est donc à une véritable représentation d'ombres chinoises qu'on aura droit à chaque cinématique, lors desquelles on suivra donc les évolutions de l'histoire en fixant murs, scènes de spectacles et écrans de cinéma. D'ailleurs, pour prolonger l'effet cabaret, il faut mentionner la superbe bande-son du jeu, une sélection jazz de qualité, avec quelques morceaux d'accordéon qui accentuent bien le côté années 20. Au niveau graphique, le tout est très propre, et permet même quelques jolis points de vue comme celle d'une montagne russe dans un bateau pirate ou bien encore le gouffre près du cirque. Le style graphique est très bien choisi et colle parfaitement au thème même si l'ensemble est moins propre qu'un BioShock Infinite qui utilise pourtant le même moteur. Quoi qu'il en soit, les graphismes servent le joueur puisqu'avec un gameplay qui s'appuie sur les ombres, les options de jeu sont très variées.
D'ailleurs, pour prolonger l'effet cabaret, il faut mentionner la superbe bande-son du jeu, une sélection jazz de qualité, avec quelques morceaux d'accordéon qui accentuent bien le côté années 20."
Le gameplay de Contrast est résolument le meilleur argument de vente du titre. Combinant les éléments d'un jeu de plateforme classique comme des sauts ou des passages chronométrés, avec ceux d'un puzzle game, le joueur se retrouve face à des challenges sympas qui changent des habitudes. Même si rien n'est fondamentalement nouveau, la combinaison de tous ces éléments rend le jeu très agréable. Concrètement, le gameplay se découpe en deux : une partie 2D et une partie 3D. La partie 3D est classique : vous pouvez contrôler le personnage sur les trois axes, à savoir sauter, dasher, vous accrocher aux corniches et interagir avec les éléments. La partie 2D se déroule lorsque Dawn se rapproche d'un mur suffisamment éclairé pour y voir son ombre. Une pression sur la gâchette droite et hop, la belle saute dans le monde des ombres. On se retrouve alors avec le gameplay des meilleurs classiques du genre, à savoir sauter et les directions droite et gauche, bien que notre acrobate puisse conserver le dash, ce qui lui servira à traverser de fines zones d'ombre. Une astuce géniale qui permet de proposer tout un tas d’énigmes basées sur les ombres chinoises. On arrivera ainsi souvent face à un mur qu’il faudra habiller d’ombres en déplaçant une source lumineuse ou des objets, afin de faire apparaître des arabesques qui autorisent votre passage. Réflexion et plateforme, un mélange qui marche et casse la monotonie. On passe ainsi le plus clair de son temps à se creuser la tête face à des éléments à manipuler, en cherchant la solution qui nous permettra de passer, plutôt qu’à grimper aux ombres.
Les cinématiques sont ainsi des moments particulièrement intéressants, puisque les ombres de Kat et de son Johnny boy en pleine discussion forment de véritables modules mouvants que vous devez escalader pour atteindre votre objectif, et ce avant la fin du dialogue. Même chose lors de scènes qui nous en apprennent davantage sur l'histoire et que vous pourrez déclencher via des interrupteur. Ces dernières permettent en plus d’aller récupérer des globes lumineux qui serviront à ouvrir des portes à certains endroits, offrant un challenge supplémentaire. Contrast nous offre une agréable balade dans un univers directement inspiré des années 20 et de l’ambiance des films noirs, pour un prix plus qu’honnête. Techniquement, le jeu est assez réussi malgré certains bugs gênants. La seule véritable ombre au tableau reste la durée de vie du jeu, comptez 4 heures pour finir Contrast sans être particulièrement rapide. C’est d’autant plus dommage que le jeu possède une rejouabilité extrêmement limitée. A part faire du speedrun à travers les chapitres, il n’y a aucune autre alternative, ni outils de création de contenu ni modes annexes. Cela dit, pour 20€ sur Steam, il serait dommage de faire la fine bouche car le jeu sort un peu des sentiers battus.