Test également disponible sur : Xbox - PlayStation 2

Test Cold Fear sur PlayStation 2

Test Cold Fear
La Note
note Cold Fear 11 20
 

Les plus
  • Réalisation réussie
  • Une tempête crédible
  • Le déplacement l'arme au poing
Les moins
  • On s’ennuie
  • Doublage bâclé
  • Bande-son ratée
  • L’animation du héros ultra rigide
  • Des mécaniques mal huilés


Le Test

De longues années après leur premier jeu Alone In The Dark 4 : The New Nightmare, Darkworks remet le couvert et nous replonge dans un genre qui leur est cher : le survival horror. Alors pari réussi pour ces ambitieux Français ? Est-ce que ces années d'attente en valaient vraiment la peine ?


Prenant le parti pris scénaristique de faire dérouler l’action en pleine mer, tout commence dans la mer de Béring où le héros, Tom Hansen, garde-côtes, doit arraisonner un mystérieux baleiner russe en perdition. Une tempête dans la région sévit et l'oblige à rester sur le pont du navire étranger. Tout bascule très vite et d’une simple mission de secours, Tom se retrouve confronté aux survivants russes de l’équipage, à des marins revenants et surtout à des monstres venus des profondeurs : les exocells. Si le classicisme du scénario fera hausser les sourcils du plus sceptique d’entre nous, il a le mérite d’être suffisamment huilé pour glisser tout seul. D’ailleurs, il glisse tellement bien qu’on ne s’attache vraiment jamais au personnage principal et aux protagonistes rencontrés ; la faute à un personnage creux et sans relief et à des dialogues ou à des mises en situation jamais vraiment inspirées. Notons au passage des dialogues français vraiment loupés, où visiblement les doubleurs ne sont jamais entrés dans leurs personnages. Dommage, surtout dans un survival horror où l’on doit vraiment trembler pour son héros.

 

Frissons en pleine mer 

 

Le jeu reprend les grandes lignes du survival horror tout en voulant se les réapproprier de manière plus ou moins astucieuse. Le principe de base, un scénario angoissant (enfin en théorie), des lieux en huis clos (ici c’est le cas entre les couloirs exigus du baleinier, ceux de la station pétrolière et surtout cette tempête qui se déchaîne à l'extérieur), des monstres sournois et en surnombre (il y en a un paquet), et surtout pas ou peu de munitions. Dans le registre, Cold Fear mise plus sur l’action en choisissant de bannir tout inventaire de munitions et trousses de soins. On trouve ce qu’il y a sur place et on les utilise sur place. C’est ainsi qu'on se retrouve avec des armureries et des infirmeries à contenance infinie. On le sait mais le challenge est plutôt d’aller à l’objectif puis revenir à l’endroit où sont stockées les différentes recharges. Ça change et c’est plutôt bien pensé. Mais au lieu de jouer cette mécanique jusqu’au bout, les différents monstres tués libèrent parfois de précieuses munitions. Pas tellement logique, surtout quand c’est un zombie qui vous attaque à la machette et qui libère des cartouches pour Albert, votre fusil à pompe préféré… Question armement, on trouve ce qu'il y a de plus classique et efficace. Pour l’originalité, il faudra aller voir du côté du pistolet qui tire des fléchettes libérant un gaz. Ce gaz attire les monstres : à combiner avec les éléments interactifs comme un bidon d’essence, cela donne l’occasion de se débarrasser d’un bon paquet de monstres grouillants d’un coup d'un seul. Ces éléments interactifs ne sont pas rares et il suffit d’une balle pour les utiliser. Dommage que les monstres soient aussi voyants (ils sont rouges dans un décor principalement gris. Ils auraient pu avoir une pancarte sur laquelle était marquée "tire-moi dessus", c’était pareil...). Dans les bonnes idées, on retrouve cette vue de côté, le revolver pointé vers l’inconnu qui n'est pas sans rappeler Splinter Cell ou Resident Evil 4. Là où Resident Evil 4 ne permet pas le déplacement dans cette vue, ici dans Cold Fear c’est possible (comme Splinter Cell donc). Ce système de déplacement est vraiment agréable et permet de se déplacer avec aisance dans les couloirs et les environnements. La caméra suit bien l’action et la lisibilité reste toujours bonne. Un bon point donc mais ce ne sera pas le cas systématiquement.

 

Peur tiède

 

Et pourtant, de bons ingrédients sont dans la balance. Commençons par une réalisation graphique de qualité. Le jeu d’ombres et de lumières est sympathique, les modélisations des personnages et des environnements sont, eux aussi ,de qualité et la tempête se déroulant à l'extérieur est des plus réussies. Les effets, eux aussi, que ce soit les incendies, la fumée ou encore les filtres qui viennent se coller à la caméra comme la pluie ou le sang qui gicle, sont à saluer de main de maître. La tempête déchaînée permet d'établir une certaine ambiance et fait clairement référence à de nombreux films tels que The Thing avec sa tempête de neige. Malheureusement, le résultat est tout autre concernant les animations. Autant celles des monstres sont réussies voire très bonnes (exocell en tête), autant celle du héros se révèle être une catastrophe. Tom Hansen est d'une rigidité déplorable et les moments où l’on passe en vue de poursuite, nous donne le sentiment qu'il est posé sur des rails. Déplorable. Outre un doublage catastrophique, les bruitages sont également mal réglés. Le bruit des armes (que ce soit ceux de Tom ou des ennemis) sont inaudibles et décrédibilisent le jeu. Un défaut majeur pour un titre de genre où le son à son importance, d'autant plus que le jeu nous balance directement dans l’action sans nous expliquer comment se familiariser avec les mécaniques de base (déplacements, tirs, interactions…). Etrange, surtout pour un titre à vocation grand public. Mais la faute la plus importante du jeu se situe au niveau de son intérêt. A aucun moment, le titre ne réussit à nous happer. Jamais, on ne se sent captivé par l’action ou tout simplement l’histoire. On regarde d’un oeil morne les aventures peu excitantes de Tom Hansen et on s’ennuie ferme. On trouve des clés ou une valve mais on ne sait pas vraiment où les utiliser. Alors on tâtonne un peu et hop, miracle ça marche ! Si la tempête permet d'instaurer une ambiance, on regrette l'absence d'une véritable utilité dans le gameplay. Mis à part quelques séquences sur le pont et de minimes lames de fond menaçant de vous faire passer par-dessus bord, la tempête ne sert pas à grand chose et jamais le tangage du bateau n’est utilisé en intérieur (comme si l’intérieur du bateau était toujours à plat). Dommage.

 

De bonnes idées, une réalisation réussie, il ne manque finalement pas grand chose à Cold Fear pour être un bon titre. Enfin si, il manque justement un game design digne de ce nom et un intérêt qui manque de nous captiver. Les mécaniques de jeu sont archi classiques et de grossières erreurs viennent alourdir la note. Le level design fait ce qu’il peut pour sauver les meubles mais sans bonne référence pour s’appuyer, il ne peut pas grand chose. Dommage pour un jeu made in France qu'on aurait aimé soutenir, mais face à des mastodontes de la trempe de Resident Evil 4, Cold Fear n’a pas sa place dans votre ludothèque.




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Philippe Baude

le mardi 5 avril 2005, 10:20




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