Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4 - Switch

Test Chrono Cross The Radical Dreamers Edition : un remaster sans ambition sur PS4

Test Chrono Cross The Radical Dreamers Edition : un remaster sans ambition
La Note
note Chrono Cross : The Radical Dreamers Edition 13 20

Très intéressant pour les curieux et les vieux gamers qui seraient passés à côté du jeu original du fait des restrictions géographiques de l'époque, ce remaster est sans conteste le moyen le plus simple et le plus agréable de profiter de Chrono Cross aujourd'hui. L'aventure n'a rien perdu de son charme, les affrontements sont toujours aussi stratégiques, tandis que les combats automatiques, les fonctions d'accélération, et la possibilité de zapper les rencontres aléatoires font gagner un temps précieux. Quant à l'aventure textuelle Radical Dreamers, il s'agit d'un ajout et d'un atout de taille. Hélas, la refonte graphique se montre bien trop timide pour susciter un quelconque enthousiasme, tandis que les chutes de framerate sont tout simplement scandaleuses pour un jeu du siècle dernier si peu amélioré visuellement. Quel dommage !


Les plus
  • Crono Cross enfin disponible en Europe, et en français !
  • L'histoire et le système de combats sont toujours aussi bons
  • L'aventure textuelle Radical Dreamers est un bonus sacrément intéressant
  • La possibilité de lancer le jeu avec les graphismes originaux est bienvenue
  • Les améliorations de qualité de vie fluidifient la progression
Les moins
  • Un remaster qui se contente d'un ravalement graphique minimum
  • L'upscaling des décors par IA donne des résultats inégaux
  • De forts ralentissements sur un jeu datant de plus de 20 ans !
  • Pas de bascule instantanée original/remaster
  • Le format 4/3 en 2022, ça pique un peu


Le Test

C'est en novembre 1999 que Chrono Cross fait son apparition au Japon, et en août 2000 que le jeu sort aux États-Unis. Et l'Europe dans tout ça ? Rien, nada, que tchi, que dalle ! Jusqu'à aujourd'hui il était en effet impossible de profiter légalement de cette aventure pourtant culte, et encore moins en français. Cette énorme lacune est enfin comblée grâce The Radical Dreamers Edition, un remaster qui porte cet antique JRPG PlayStation sur PC, PS4, Xbox One et Switch. Voilà une très bonne nouvelle, qui s'accompagne tout de même de quelques zones d'ombre.


Chrono Cross : The Radical Dreamers EditionAlors que le jeune Serge est en plein rendez-vous semi-galant avec Lena sur la plage qui borde leur village natal, il perd soudainement conscience puis reprend ses esprits seul, au même endroit. C'est du moins ce qu'il croit dans un premier temps, mais le retour au village va vite soulever de sérieuses questions. Non seulement Lena ne le reconnaît pas, mais elle lui apprend en plus que le Serge qu'il prétend être est décédé dix ans plus tôt à l'âge de sept ans. Ce point de départ est celui d'une aventure culte, qui joue avec les dimensions parallèles tout comme son fameux prédécesseur Chrono Trigger jouait avec le temps. Chrono Cross est un jeu de rôle japonais doté d'un scénario riche, rempli de personnages attachants (notamment les nombreux héros jouables), qui se déroule dans un univers fantastique (dans les deux sens du terme), et qui propose quelques choix importants menant à de multiples fins. Toutes ses qualités sont bien entendu intactes dans ce remaster, que l'on accueille avec d'autant plus de plaisir que l'aventure n'était encore jamais sortie en Europe. Il est donc enfin possible d'en profiter légalement, et en français qui plus est !

Chrono Cross : The Radical Dreamers Edition

Les améliorations visuelles de ce remaster sont de toute façon assez timides et décevantes. Les modèles de personnages ont été retravaillés avec des textures plus détaillées, certes, mais ils restent toujours aussi peu polygonés. Quant aux fonds 2D autrefois pixelisés, ils ont manifestement été passés à la moulinette de l'intelligence artificielle...

 

Ce n'est pas là le seul atout de cette édition qui, comme son nom l'indique, comprend également Radical Dreamers. Jusqu'à aujourd'hui, cette aventure essentiellement textuelle dédiée à l'univers des Chrono n'était disponible qu'au Japon sur Satellaview, un périphérique satellitaire dédié à la Super NES. Autant dire que pas grand-monde n'avait encore eu l'occasion d'en profiter par chez nous. Et nous ne savions pas ce que nous manquions ! Cette section inédite, qui reprend (avec un twist) des personnages et des situations du jeu principal, nous a en effet réellement emballés. Sa structure rappelle les parties de jeux de rôle sur table d'antan, le système de points de vie caché derrière de simples phrases est très malin, la durée de vie s'étend de quatre à douze heures selon le nombre de fins que l'on cherche à atteindre, et la traduction française est dignes des plus grandes louanges. Elle ose le passé simple ("je me défendis", "nous arrivâmes"…) et propose des tournures de phrases et un vocabulaire bien plus recherchés que la moyenne des productions vidéoludiques actuelles.

Chrono Cross : The Radical Dreamers Edition

 

REMASTER OLD SCHOOL

Chrono Cross : The Radical Dreamers EditionMais revenons à l'aventure principale, dont le système de combats doit également être salué. Il se compose avant tout d'attaques réparties en trois niveaux (faible, fort, et redoutable), dont les chances de succès sont inversement proportionnelles à leur puissance. Mais le pourcentage de réussite, qui est clairement affiché à l'écran, augmente pour tous les niveaux après chaque coup porté. La technique de base consiste donc à commencer par une attaque faible afin d'augmenter les chances de réussite des coups plus puissants, mais parfois il peut aussi être payant de tenter de placer directement un gros coup. Ce n'est pas tout, car le jeu propose aussi un système d'éléments, qui correspondent à la fois à des sorts utilisables une seule fois par combat et à des consommables dont l'utilisation n'est limitée que par leur quantité. Ces éléments peuvent être de différentes couleurs, ce qui a une importance cruciale puisqu'une jauge appelée Effet de champ et divisée en trois sections permet, si l'on joue finement, de décupler la puissance des attaques. En effet, lorsqu'un ennemi ou un allié utilise un élément, une des sections prend la couleur correspondante. Et si l'on arrive à remplir la jauge d'une seule et même teinte, l'efficacité du groupe d'éléments de cette couleur augmente alors sensiblement. De plus, chaque personnage possède également une couleur "innée" et se révèle plus faible face aux attaques de la couleur opposée. Il est donc important d'avoir des éléments de chaque couleur avec soi, et d'en faire un usage tactique afin de maximiser l'efficacité de nos coups.

Chrono Cross : The Radical Dreamers Edition

 

BON FOND, MAIS PETITE FORME

Chrono Cross : The Radical Dreamers EditionEt puisque nous parlons d'efficacité, il convient de rendre hommage aux améliorations de qualité de vie apportées par ce remaster. D'un simple appui sur un stick, il est possible de désactiver (et de réactiver à l'envie) les rencontres aléatoires, ce concept typiquement JRPG ayant assez mal vieilli. Mieux encore, une option tout aussi facilement accessible permet de déclencher une automatisation des combats. C'est évidemment à éviter lors des affrontements majeurs, mais cela permet de passer plus facilement les batailles les plus simples ou déséquilibrées, de celles qui se règlent en enfilant sans réfléchir les attaques de base. Surtout que cette option est compatible avec la fonction d'accélération, qui permet également de gagner du temps lors des phases d'exploration. Une option "bonus de combat" est même disponible pour les joueurs qui auraient du mal avec l'équilibrage d'antan. Elle s'apparente grosso modo à un code de triche puisqu'elle permet notamment d'éviter toutes les attaques adverses. Les puristes pourront non seulement se passer de tout ça, mais également lancer le jeu sans aucune amélioration graphique moderne, un mode classique étant proposé dans le menu principal.

Chrono Cross : The Radical Dreamers Edition

Il n'est hélas pas possible de zapper en temps réel entre les visuels d'antan et ceux d'aujourd'hui, une option pourtant souvent présente ailleurs et fort pratique (que ce soit pour comparer tel ou tel point, telle ou telle scène, ou se payer un petit trip nostalgique de temps à autre). Les améliorations visuelles de ce remaster sont de toute façon assez timides et décevantes. Les modèles de personnages ont été retravaillés avec des textures plus détaillées, certes, mais ils restent toujours aussi peu polygonés. Quant aux fonds 2D autrefois pixelisés, ils ont manifestement été passés à la moulinette de l'intelligence artificielle, puisqu'on retrouve l'effet "aquarelle" typique de cette méthode d'upscaling automatique. De loin cela fonctionne bien, mais en y regardant de plus près le résultat ne paraît vraiment pas très naturel. Cette absence de refonte manuelle se trahit également dans le format d'image, qui reste cantonné au 4/3 (même si une option de zoom est disponible). Square Enix se contente donc du service minimum du point de vue du ravalement de façade. Mais le pire provient du framerate, particulièrement bas et instable. Alors qu'un jeu datant du siècle dernier et affichant une 3D extrêmement simple devrait tourner à 120 fps sur PC et consoles de salon et à 60 fps sur Switch, il vise uniquement les 30 images par seconde et tombe régulièrement en dessous des 20, quelle que soit la plateforme utilisée. Pour le coup, voilà un retour vers le passé qu'on aurait préféré éviter...


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