Test Catherine Classic : 8 ans après, le jeu est-il toujours aussi chtarbé ?
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On ne va pas se mentir : si vous avez déjà parcouru Catherine sur PS3 ou Xbox 360 il y a quelques années, ce portage PC n'a guère d'intérêt. Surtout que la version Full Body arrive bientôt sur PS4 pour les consoleux qui souhaiteraient revivre l'aventure dans de meilleures conditions techniques et la prolonger. En revanche, pour les purs pécéistes désireux d'enrichir leur culture vidéoludique, l'arrivée de Catherine Classic reste une bonne nouvelle. Le titre a certes un peu vieilli (surtout parce qu'on en a vu d'autres depuis), mais le mélange improbable entre les niveaux de puzzle game à la difficulté relevée et les séquences d'aventure qui confinent au visual novel peut encore séduire et surprendre pas mal de monde.
- L'ambiance, toujours aussi barrée
- L'arrivée des voix japonaises
- Les cinématiques "anime"
- Le mélange des genres
- Quelques dialogues bien savoureux
- On peut enfin jouer en très haute résolution
- Contrôles un peu plus précis au clavier
- Une caméra aux mouvements limités
- La difficulté, très élevée
- L'interface qui n'affiche pas les bonnes commandes
- Les contrôles un peu glissants
- Un portage pas très ambitieux
- Huit ans d'attente, ça calme les ardeurs
- Un mois avant la version Full Body, c'est frustrant
Pourtant sorti en 2011, Catherine n'a cessé de faire l'actualité ces dernières semaines. En grande partie à cause de l'arrivée le mois prochain sur PS4 (et PS Vita au Japon) de Catherine Full Body, une version augmentée du titre original d'Atlus. Mais en attendant, c'est le PC qui a droit aujourd'hui aux honneurs de ce puzzle game vraiment pas les autres. Huit ans après la sortie sur PS3 et Xbox 360, l'excitation est forcément retombée. Mais Catherine a encore quelques atouts, voire quelques atours, à faire valoir.
Comme son nom l'indique clairement, Catherine Classic est un portage qui ne cherche pas à révolutionner l'expérience originale. Il s'agit surtout de sortir la licence du carcan des consoles et, ce faisant, d'apporter au jeu un petit boost technique. Ainsi, il devient possible de jouer au clavier, le taux de rafraîchissement des images n'est plus limité, et la résolution peut être poussée jusqu'au sacro-saint 4K. Les graphismes sont donc bien plus propres qu'il y a huit ans sur l'ancienne génération de consoles (heureusement…), mais l'expérience ne s'en trouve pas bouleversée pour autant. Notons tout de même que cette version PC nous offre les voix japonaises en plus des voix anglaises, ce qui est toujours bon à prendre. Le manque d'ambitions du portage (surtout si on a la mauvaise idée de le comparer au futur Catherine Full Body) ne laisse aucun doute : Catherine Classic se destine essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, à ceux qui ne connaissent pas le titre original. Dès lors, il peut être utile de rappeler à quel type de jeu nous avons affaire. Le scénario nous place dans la peau de Vincent Brooks, un trentenaire qui choisit très mal son moment pour tromper sa compagne nommée Katherine avec… Catherine, une jeune femme rencontrée dans son bar favori. Le sujet de l'infidélité pourrait sembler assez quelconque, mais il se double ici d'une dimension horrifique, voire surnaturelle. Car depuis quelques temps, une malédiction semble toucher les hommes infidèles, qui se retrouvent chaque nuit en proie à d'étranges cauchemars potentiellement mortels. Transformés en moutons, les maris volages doivent grimper en haut d'un tour constituée de blocs et ne surtout pas tomber, car cela entraînerait immédiatement leur mort dans le monde réel. Cette dichotomie entre les rêves et la vraie vie est reprise par le gameplay, qui se divise donc en deux parties bien distinctes pour le joueur.
CATHERINE L'ABORDE
Le jour, ou plus exactement en début de soirée, Vincent retrouve ses amis au Stray Sheep ("le mouton égaré") afin de discuter et partager quelques verres. Le joueur peut alors engager le dialogue avec ses trois meilleurs potes, les autres clients du bar, la serveuse ou encore le mystérieux patron. Proches d'un visual novel, puisqu'on se contente généralement de faire défiler du texte, ces phrases proposent tout de même une petite dose d'interactivité. Ainsi, certaines paroles ou actions peuvent changer les pensées de Vincent, le jeu proposant au final huit fins différentes. Il est également possible de changer la musique via un jukebox, de faire quelques parties sur une borne d'arcade Raiponce (qui sert d'entraînement pour le gameplay nocturne), d'enchaîner les verres d’alcool afin de bénéficier d'une plus grande vitesse de déplacement dans les phases de rêves, et même d'envoyer des réponses personnalisées aux textos que l'on reçoit sur notre téléphone portable. Ambiance jazzy, dialogues misogynes et scènes cinématiques dignes des meilleurs animes assurent le confort du joueur. Mais il faudrait voir à ne pas trop se détendre tout de même, car les séquences de cauchemars constituent une toute autre paire de manches. Lorsqu'il décide d'aller se coucher, Vincent se retrouve en effet prisonnier d'un puzzle game des plus retors. La fameuse tour qu'il doit escalader est constituée de blocs qu'il doit déplacer de manière à créer des marches d'escalier. Cela paraît simple, mais tout est fait pour rendre l'expérience extrêmement compliquée. Pour commencer, le bas du niveau s'écroule au fil du temps, ce qui oblige donc à réfléchir à toute vitesse. De plus des blocs craquelés, lourds ou piégés viennent compliquer la tâche du joueur. Il faut également prendre garde à ne pas se faire écraser par un bloc qui ne serait plus retenu par rien, ne pas se faire coincer bêtement et ne pas se faire gêner par les moutons concurrents. Régulièrement des séquences de boss viennent encore plus nous compliquer la tâche, une créature monstrueuse surgissant alors régulièrement des tréfonds du niveau.
Comme son nom l'indique clairement, Catherine Classic est un portage qui ne cherche pas à révolutionner l'expérience originale. Il s'agit surtout de sortir la licence du carcan des consoles et, ce faisant, d'apporter au jeu un petit boost technique.
Pour s'en sortir, il ne faut pas hésiter à apprendre les techniques enseignées par certains moutons entre deux niveaux, et à utiliser les rares objets destinés à nous faciliter la tâche (création d'un bloc supplémentaire, élimination des moutons alentours…). Mais même ainsi, n'espérez pas vous en sortir facilement. Vous mourrez de nombreuses fois avant de réussir à atteindre le haut de chaque tour, et l'on peut d'ailleurs regretter que le jeu impose un nombre limité de "continus". Ce portage aurait pu être l'occasion de corriger les quelques défauts du jeu original mais il n'en est rien. Ainsi, les contrôles à la manette sont identiques à ceux de l'expérience console, c'est à dire un peu trop flottants (il arrive qu'on se déplace dans la mauvaise direction lorsqu'on utilise le stick). Heureusement, on peut facilement gagner en précision en utilisant le clavier. La caméra est toujours aussi limitée qu'il y a huit ans, puisqu'elle ne permet toujours pas d'observer facilement l'arrière des niveaux. Enfin, Catherine Classic s'emmêle un peu les pinceaux en ce qui concerne les indications de contrôles affichées à l'écran. La plupart du temps, ce sont les commandes PlayStation qui sont indiquées sur l'image, même lorsqu'on utilise une manette Xbox. Ne vous étonnez donc pas si rien ne se passe la première fois qu'on vous demande d'appuyer sur "X". Il s'agit en réalité du "A" de chez Microsoft. Clairement et éminemment moins ambitieux que le futur Catherine Full Body, Catherine Classic n'est donc pas le portage du siècle. Mais il a le mérite de combler une lacune sur PC.