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On se rappellera de 2010 comme de l'année des grands beat'em all avec God of War III, Bayonetta et maintenant, on peut le dire, Castlevania : Lords of Shadow. Attendu avec une certaine crainte, on pouvait imaginer un jeu dans la moyenne mais force est de constater que Mercury Steam, sous la houlette de Hideo Kojima, nous a offert une aventure pleine d'action qu'il est difficile de refuser. S'inspirant des meilleurs avec un gameplay ultra huilé et jouissif, une variété dans les situations, une durée de vie solide et une réalisation qui éclate la rétine, Lords of Shadow offre enfin le passage en 3D que méritait la série. On pourra toujours reprocher une certaine linéarité ou quelques bugs ici et là, mais force est de constater que l'on tient définitivement là un soft qui ne pourra que vous assaillir tel un vampire privé de sang depuis des mois.
- Gameplay au poil
- Richesse des situations
- Direction artistique et réalisation de haute volée
- Durée de vie imposante pour le genre
- Les multiples références
- Du challenge à revendre
- Très linéaire
- Trop de murs invisibles
- Caméra parfois mal placée
- Histoire assez banale
A chaque annonce d'un nouveau Castlevania en 3D, la suspicion est de mise pour les joueurs. Après un Castlevania 64 qui n'est pas resté dans les annales, Konami avait su redresser la barre sur PlayStation 2 avec des épisodes plus réussis, sans pour autant se montrer incontournables. Pour remédier à cela, et marquer le passage sur les machines actuelles, Konami a décidé de tout reprendre à zéro avec Castlevania : Lords of Shadow. C'est donc en Espagne, dans les studios de Mercury Steam (Clive Barker's Jericho, c'est eux !) que le titre a été développé. Et afin d'assurer un meilleur résultat, c'est monsieur Hideo Kojima himself qui a chapeauté l'ensemble du projet. Compte-tenu du résultat final, le moins que l'on puisse dire, c'est que Konami a vu juste voire en plein dans le mille. Prenons notre croix et notre eau bénite, et allons donc charcuter du vampire !
Le début du jeu se fait lors d'une nuit de l'année 1047, dans un petit village sous une pluie diluvienne. Juché sur sa monture, un homme habillé d'une tunique rouge un peu déchirée sort de l'ombre. Son objectif ? Mettre une bonne raclée à la flopée de loups-garous qui harcèlent les gentils villageois. Pour ce faire, il use de sa Croix de Combat qui cache en son sein une puissante chaîne qui fait office de fouet. Rapidement, les bêtes trépassent sous la violence des coups et le premier boss se trouve à manger les pissenlits par la racine. Le ton est donné, Castlevania : Lords of Shadow est un beat'em all qui ne cessera pas d'en mettre plein la vue. C'est donc dans cette ambiance que l'on fait la connaissance de Gabriel Belmont, un membre de la Confrérie de la Lumière qui pourrait étrangement être un clone raté de Big Boss, tant il y a un petit air de ressemblance. Très solitaire et déterminé, on apprend vite que Gaby vient de perdre sa femme à cause des forces du mal qui viennent d'être lâchées en ce bas monde. Assez énervé, et on peut le comprendre, Gabriel partira donc en croisade contre le diable lui-même afin de lui donner une bonne fessée mais aussi, et accessoirement, de ressusciter sa belle à l'aide d'un masque sacré. Peu impressionnant, le scénario se laisse suivre sans déplaisir malgré tout, ce qui est déjà une très bonne chose. Si l'histoire est racontée de manière classique par le biais de cinématiques, force est de constater que la mise en scène de ces dernières se révèle nerveuse et brutale dans un style qui évoque les ténors du genre ; God of War III en tête. A ce propos, on sent aussi l'influence du titre de Santa Monica Studio au niveau de la prise en main.
Lord of War
Ainsi, une touche est allouée aux attaques de base, une autre pour les frappes plus larges, une gâchette aux chopes et il faut savoir aussi que des QTE simplistes seront de la partie. Les coups sortent facilement avec un discret ralenti lors de l'impact pour dynamiser le tout mais aussi donner une certaine classe aux rixes. Au niveau du déroulement du jeu, là encore on est dans du déjà-vu avec une caméra imposée et une quasi linéarité, même si explorer avec insistance les lieux pourra se révéler bénéfique pour dénicher divers objets. Pourtant, le jeu sait aussi se différencier avec un système de magie assez particulier. Concrètement, il existe une jauge de magie de la lumière et une de l'ombre qui se remplissent en récoltant des orbes laissés par les ennemis. Une fois l'état de lumière enclenché, chaque coup porté redonnera de la vie alors que la forme ténébreuse renforcera la puissance des coups. Il faudra donc user de stratégie et alterner entre ces états qui pourront s'améliorer. Car oui, un peu à l'instar d'un Devil May Cry, l'expérience gagnée peut être échangée contre de nouveaux combos, de nouvelles frappes dévastatrices et, comme on vient de le voir, de nouveaux pouvoirs magiques. Et autant dire qu'il va falloir l'améliorer le Gabriel tant la tâche s'avère difficile avec des ennemis particulièrement retorses, puissants et rapides ; et ce même en mode "Normal" . De ce fait, apprendre l'art de la contre-attaque, et surtout de l'esquive, sera loin d'être un luxe. Si Castlevania : Lords of Shadow appartient au genre forcément répétitif du beat them all, il sait ingénieusement renouveler ses situations. En plus des nombreux affrontements qui font le sel du jeu, il existe des phases à cheval ou sur diverses bestioles pour avancer dans les niveaux, de la plate-forme, on peut jouer à cache-cache avec d'insupportables petits voleurs ou encore faire équipe avec divers personnages. Des énigmes parsèment aussi l'aventure et se montrent, pour une fois, quelque peu résistantes, ce qui n'est pas pour déplaire (divers mécanismes, parties d'échec, labyrinthes...). Heureusement que les moins persévérants pourront bénéficier d'indices en cas de surchauffe du cerveau. Mais ce qui retient surtout l'attention, ce sont ces combats épiques contre les dizaines de boss et notamment ces énormes colosses qui renvoient indubitablement au poétique Shadow of the Colossus. D'autres références se sont aussi glissés dans le soft. Ainsi, le bestiaire s'inspire aisément du Seigneur des Anneaux, des personnages rappellent le long métrage espagnol Le Labyrinthe de Pan et, chose assez surprenante, les plus fouineurs et attentifs y verront même du Portal et du Metal Gear Solid. Les passionnés de jeux vidéo apprécieront à coup sûr.