Test également disponible sur : PlayStation 2

Test Canis.Canem.Edit sur PlayStation 2

Test Canis.Canem.Edit
La Note
note Bully (Canis.Canem.Edit) 17 20

Un GTA en culottes courtes ? C’est généralement le raccourci employé pour définir le concept de Canis.Canem.Edit. Mais ceux qui prendront le temps de s’intéresser au dernier né des studios Rockstar Games seront étonnés de la qualité narrative du jeu. Avec son ambiance collégial qui nous rappellent de vieux souvenirs d’école, celui qu'on aimait nommer Bully enchaîne les idées à la pelle, tout en variant son gameplay avec intelligence. Cliché mais pas kitsch, Canis.Canem.Edit nous prouve une fois de plus que l’imagination de Rockstar Games est sans limite. Il nous tarde maintenant de découvrir des jeux de cette même trempe sur consoles next gen’.


Les plus
  • Une ambiance de folie
  • Des dialogues de qualité
  • La variété du gameplay
  • L'humour caustique
  • Des persos charismatiques
  • L'interaction entre les personnages
  • Cliché mais pas kitsch
  • Durée de vie très correcte
  • Une V.O. tonitruante
Les moins
  • Techniquement un peu derrière
  • Un titre européen qui le fait moins
  • Quelques cours moins passionnants


Le Test

Si Rockstar Games a trouvé en GTA son Pygmalion et surtout sa poule aux œufs d’or, l’éditeur par qui le scandale arrive toujours aime se lancer quelques défis de temps à autre, histoire de sortir du train-train quotidien. Max Payne, Manhunt, The Warriors ou bien encore le récent Table Tennis, autant de titres qui ne possèdent pas forcément les ingrédients pour figurer comme des blockbusters – commerciaux j’entends – du jeu vidéo, mais qui ont plus ou moins marqué leur époque d’une manière ou d’une autre. C’est dans ce même état d’esprit que Canis.Canem.Edit a été conçu. Recherchant l’originalité avant tout, Rockstar Games nous surprend une fois encore et frappe là où ça fait mal, c’est-à-dire en dessous de la ceinture.


Parce qu’il est du genre à répondre et à jouer les rebelles en famille, Jimmy Hopkins, 15 ans, est envoyé par sa mère à la Bullworth Academy, un lycée réputé pour sa rigidité et spécialisé pour redresser les jeunes adolescents un brin perturbateurs. Mais l’attitude rebelle de Jimmy est aussi une excuse toute trouvée pour que sa mère puisse aller roucouler sous les cocotiers avec son nouvel amant, pas franchement apprécier par notre bad boy en culottes courtes. Pas facile aussi de s’attacher à un inconnu, surtout lorsqu’il s’agit de la cinquième conquête de sa mère. Le crâne rasé, l’oreille gauche percée, la chemise pas rentrée et l’air ironique, Jimmy entre davantage dans la catégorie des loubards que des enfants de bonne famille. Un sobriquet qui lui sied à merveille puisque ce dernier s’autoproclame en tant que tel et compte bien se faire valoir par ses propres méthodes. Aussi, il ne bronchera pas d’un cil lorsqu’il fera la rencontre avec le proviseur, un brin sadique qui compte bien faire de Jimmy un adolescent obéissant, peu importe les moyens employés. Une cinématique d’intro efficace, des personnages au caractère bien trempé, des dialogues percutants et croustillants, en l’espace de quelques minutes, Rockstar Games a réussi à imposer une ambiance, qui nous tiendra d’ailleurs en haleine jusqu’à la fin du jeu.

 

Dog eat dog

 

Mais avant d’avoir le fin mot de l’histoire, savoir si Jimmy finira en bon samaritain ou continuera à jouer les voyous de quartier (et on se privera de vous dévoiler le dénouement du jeu), il va falloir se faire accepter au sein de cet établissement qui mène les élèves à la baguette. Si le premier contact avec les premiers camarades de classe se fait dans le chahut, avec une petite bagarre à la clef, la violence n’est pas la seule solution à tous les maux dans Canis.Canem.Edit. Loin de là même. On est donc amené à apprendre les différentes façons de passer outre une baston, comme s’excuser auprès de ses camarades perturbateurs. Si les belles paroles permettent d’éviter d’utiliser ses poings et prendre le risque de se faire coller, il faudra par moments sortir quelques billets de sa poche. C’est un peu ça le concept de Bully : le bizutage et il ne viendra pas seulement de la part des élèves car en cas de punition, Jimmy sera condamné à exécuter quelques travaux pour le bien de la communauté. Balayer les feuilles mortes devant l’école, tondre la pelouse ou bien encore dégager les allées de la neige encombrante, voilà quelques unes des activités forcées de notre rouquin, s’il se fait choper par l’un des pions de l’établissement. L’histoire du jeu se déroulant sur une période scolaire pleine, les saisons défilent et les missions de notre jeune garçon varient en fonction de celles-ci, tout comme les travaux forcés d’ailleurs.

 

Et oui, on ne rigole pas à la Bullworth Academy. Brutaliser un camarade de classe, faire l’école buissonnière, vandaliser les biens du lycée, épier les jeunes filles dans leur dortoir ou bien encore oublier d’enfiler son uniforme est immédiatement sanctionné par le règlement. Dans chacun des cas cités, c’est la colle immédiate. Mais avant de se faire attraper par le col, Jimmy peut détaler comme un lapin pour tenter de semer les préfets ou s’il se fait rattraper, il peut encore se débattre pour prendre la poudre d’escampette. Mais pour évoluer sereinement dans le jeu, mieux vaut parfois se tenir à carreau et pour faire de Jimmy un élève assidu et ainsi gagner en expérience, mieux vaut assister de temps en temps à quelques cours d’anglais, de dessins, de chimie ou de gym. C’est la case obligatoire pour pouvoir débloquer des aptitudes mais aussi profiter de la richesse du gameplay. Les cours sont représentés par des mini-jeux, assez originaux sans non plus être bien compliqué. Pour les cours de dessins, le but est de tracer des formes rectangulaires sans se faire toucher par l’une des icônes qui se baladent sur le dessin. Rapidement, il faut révéler le croquis. Le cours de chimie consiste à appuyer sur le bon bouton au bon moment, tandis que les séances de gym permettent à Jimmy de pratiquer différents sports, ce qui lui permet par la suite de débloquer de nouveaux mouvements. Il existe plusieurs niveaux pour chacun de ces cours et vous vous doutez bien que la difficulté grimpe crescendo.

 

Bullyversifiant !

 

Construit de la même manière qu’un GTA, Canis.Canem.Edit débute au sein même de la Bullworth Academy. Mais très vite, le campus ne suffit pas à la curiosité grandissante de notre poil de carotte en herbe. Aussi, arrivé au tiers du jeu, les grilles de l’établissement permettent de partir à la découverte de la ville, où de nouvelles missions nous attendent. Par moments, on peut même croiser un professeur pris en flagrant délit d’achat de magazines érotiques. Le terrain de jeu s’agrandit et pour pouvoir circuler avec plus de facilité, Jimmy possède à sa disposition quelques moyens de transport assez sympathique tel que la planche de skateboard ou le vélo-cross, avec lequel on peut s’amuser à faire quelques figures. Pas de voiture pour les fans de car-jacking, Jimmy n’ayant pas encore l’âge de prendre un volant. Pour cela, il faudra attendre l’arrivée de GTA : Vice City Stories sur PSP. Mais ce n’est pas parce qu’on a quitté la Bullworth Academy que l’on peut foutre le dawa ailleurs. En ville, les pions sont remplacés par les forces de l’ordre et il ne vaut mieux pas plaisanter avec eux. Véritable changement d’ambiance, la ville permet à Jimmy se s’aérer l’esprit en se rendant par exemple à la fête foraine où il pourra gagner des grosses peluches pour habiller sa chambre un peu morose ou bien encore se rendre dans le quartier chic pour se chope de la fripe fashion pour briller auprès de la gent féminine.

 

Que serait une année scolaire sans les flirts et autres premiers baisers ? Vous n’échapperez donc pas aux petits smacks et autres roulages de galoches. C’est d’ailleurs le pêcher mignon de Hopkins qui préfère échanger quelques fluides buccaux que de récupérer une liasse de billets verts. Pas vraiment difficile, notre jeune effronté peut aussi bien embrasser la belle gosse que la plus moche du dortoir des filles. Il ne fait aucune différence et la drague est son passe-temps favori. La drague virtuelle vue par Rockstar amène à des situations assez cocasses et pour espérer toucher les lèvres d’une fille, il va falloir être romantique (offrir des fleurs ou des chocolats) ou montrer qu’on est capable de devenir le caïd du lycée. A ce titre, il existe plusieurs groupes d’élèves au sein de la Bullworth Academy : les fayots (nerds), les bourges, les blousons noirs (les caïds en somme) et les sportifs. Chaque bande se distingue par leur attitude et leur tenue vestimentaire et en fonction des objectifs choisis (souvent facultatives) Jimmy entretiendra des affinités avec certains d’entre eux. Pour ce faire, il est possible de dialoguer avec n'importe quel personnage du jeu, en l'interpellant avec L1. Vient ensuite le choix d'agresser verbalement son interlocuteur ou à l'inverse le complimenter, soit pour tenter une approche amicale, soit pour faire le coq devant une belle fille. Grisant.

 

Atmosphère, atmosphère...

 

S’il y a bien une qualité qu’on ne peut reprocher à Canis.Canem.Edit, c’est bien l’ambiance qui s’en dégage. Avec ses personnages certes un brin cliché mais ô combien charismatiques, Rockstar Games réussit le tour de force d’imposer un style qui prête à sourire. Les scénaristes se sont donnés à cœur joie en proposant des dialogues d’une grande qualité avec un sens de l’humour souvent caustique et qui ne tombe jamais à plat. Voilà le genre d’éléments qui manquent tant au jeu vidéo, souvent focalisé sur la surenchère technique au détriment d’une histoire captivante, comme c’est le cas ici. A ce propos, il faudra être un peu indulgent envers Canis.Canem.Edit. La réalisation, tout en restant maîtrisée, reste bien lègère, il faut l’admettre. En contre-partie, la modélisation de chacun des protagonistes est réussie et chaque tronche rencontrée dans le jeu a été le fruit d’un véritable travail de recherche pour coller à cette ambiance collégial si américain. Une mise en scène franchement réussi donc à défaut d’un titre qui met une gifle technique. Mais dans le cas de Canis.Canem.Edit, ce n’est pas vraiment le plus important.





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