Test Call of Duty Warzone : est-il vraiment le BR le plus sexy du moment ? sur Xbox One
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Disponible depuis un peu moins d’un mois désormais, Call of Duty Warzone a fait rapidement l’unanimité. Plus proche d’un Apex Legends que d’un Fortnite dans sa structure et sa façon de jouer, le titre d'Activision a le mérite de dépoussiérer un peu le genre, sans fondamentalement le révolutionner non plus, tout en conservant la patte Call of Duty, forcément si chère aux amateurs de la licence. Plus accessible, avec des mécaniques anti-frustration bien pensées et une technique bien rôdé, Call of Duty Warzone est un excellent Battle Royale et un très bon produit. Et en plusn, il a débarqué au meilleur des moments possibles, c'est-à-dire en plein confinement...
- Le gameplay de Modern Warfare au service de ce BR
- Enfin une arme en début de partie
- L’esprit Call of Duty bien présent
- Les contrats, qui casse le train-train quotidien
- Le goulag et le redéploiement payant
- Un BR en constante évolution
- Ça peut manquer de monde quand même parfois
- Moins beau que Modern Warfare
- La prise en main bof-bof des véhicules
- Les équipements personnalisés qui déséquilibrent un peu le rapport de forces
Déjà rompu à l’exercice du Battle Royale sur Call of Duty - on a eu l’épisode Blackout sur Black Ops III, puis le mode intégré en free-to-play dans la version mobile de Call of Duty - Activision a remis le couvercle, cette fois-ci avec le reboot de Modern Warfare en délivrant il y a quelques semaines déjà de cela le fameux Call of Duty Warzone. Un Battle Royale (BR) attendu, leaké à de très nombreuses reprises et qui a frappé fort dès sa sortie. Un buzz justifié ? Oui, et on vous dit tout dans notre test complet !
Le confinement, ça a du bon. Notamment pour les plateformes de streaming, la VOD mais aussi le jeu vidéo, et encore plus lorsqu'il est question de jeu massivement multijoueur. A quelques encablures près, la sortie de Call of Duty Warzone a épousé celle du début du confinement un peu partout dans le monde - notamment chez nous - et a mis fin à une litanie de leaks sur les réseaux. C’est vrai qu’on connaissait déjà tout ou presque de ce battle royale : son nom, la physionomie de sa map et certains des modes de jeu disponibles au moment de sa sortie. Activision avait en tout cas joué l’intox – mais si peu finalement – pour un mode qui ne devait initialement pas voir le jour aux côtés de Modern Warfare (c’était ce qu’on nous avait affirmé dans le blanc des yeux en interview), alors qu’au moment de la sortie du reboot de la saga éponyme, ce même “Warzone” – sans son nom de code actuel à l’époque – fuitait déjà de partout. Le géant américain a surtout joué la prudence et la montre avec son BR. Ce dernier s’appuie bien évidemment sur l’univers de Call of Duty : Modern Warfare et profite de bases solides, éprouvé depuis plusieurs mois, à travers les patches et rééquilibrages apportés à son mode multijoueur, mais aussi et surtout de son gameplay, innovant puisqu’à la croisée des chemins de plusieurs titres issus de la concurrence, comme Counter-Strike et Rainbow Six Siege, dont est littéralement inspiré le système d’appui sur les murs.
NI TROP LENT, NI TROP NERVEUX
Cette recette, c’est aussi celle de Warzone, qui s’inscrit dans la politique voulue par les développeurs d’Infinity Ward sur Modern Warfare, à savoir que chaque mode, aussi différent soit-il des autres, s’établit dans le même univers de jeu que les autres. En clair, Warzone est un élément de MW, ce qui se ressent dans sa prise en main et son interface, qui est exactement la même et donc facile à prendre en main pour ceux ayant gentiment poncé le multi du jeu de base. Cela se ressent moins dans sa réalisation, en revanche, avec des graphismes bien en dessous de ce que propose le jeu de base. On reconnaît en tout cas la patte Modern Warfare, puisque la map proposée – gigantesque d’ailleurs –, répondant au nom de Verdansk, ne sera pas inconnu pour tout le monde : il s’agit d’une des cartes du mode Opérations Spéciales. Concernant sa taille, celle-ci a forcément des incidences sur le style et l’ADN de ce BR. On se retrouve face à un battle royale ni vraiment trop lent, ni excessivement nerveux, avec une expérience de jeu presque bien équilibrée, avec des zones de gunfight bien identifiées et identifiables et des zones de répit, finalement plus favorable au loot qu’à la planque abusive d’ailleurs. Oui presque, car si la carte accueille plus de joueurs (150 soldats maximum sont invités à sauter de l’avion et à se parachuter où bon leur semble), il nous est fréquemment arrivé de ne pas croiser grand-monde. Un détail forcément fâcheux pour les amateurs de frag en tout genre néanmoins nuancé par plusieurs éléments de gameplay. On va y venir.
LE GOULAG, LA PRISON QUI PEUT AUSSI VOUS FAIRE DU BIEN
Pour faire simple, un joueur assidu de Modern Warfare ne sera pas vraiment désorienté sur Warzone, tout comme un joueur d’Apex, puisque certaines idées vues dans le BR de Respawn sont également présentes. On pense notamment au système de ping, introduit par le dernier cité, qui permet d’alerter ses coéquipiers des différentes informations importantes sur la map, comme la présence d’un ennemi, du loot à récupérer ou tout simplement indiquer soit sa position, soit la direction à suivre. Mais ce qui fait surtout et avant tout la force de Warzone, c’est son originalité, qui dépoussière un peu le principe du BR. Si dans Apex, le système de bannière pouvait permettre de ressusciter un partenaire, Warzone va plus loin en introduisant un véritable écosystème financier. Celui-ci permet autant de s’armer lourdement en cours de partie – on y reviendra – que de payer le redéploiement d’un coéquipier mort au combat. Avant de devoir sortir les sous-sous de la po-poche, il faut savoir que le retour sur la map n’implique pas dès le début d’ouvrir le porte-monnaie. En cas de mort, tout joueur passera par la case goulag, une idée de génie de la part d’Activision. Situé au sous-sol de la prison présente sur la carte, le goulag est tout simplement un duel en 1 vs 1, sur une version réduite de la map du même nom présente dans le mode 2 vs 2 de Modern Warfare, Escarmouche.
Le goulag, comme le redéploiement payant sont appréciables, notamment pour permettre aux nouveaux venus de ne pas ressortir immédiatement frustrés.
L’interaction est poussée au maximum avec les autres membres de l’équipe puisque si ces derniers se retrouvent également en même temps que vous au goulag, ils peuvent tout simplement, en attendant leur tour et d’un étage surplombant le champ de bataille, vous indiquer la position de celui que vous devrez abattre pour gagner votre billet de retour sur Verdansk. Tout en jetant de la caillasse sur tout ce qui bouge, au passage. Le goulag, comme le redéploiement payant sont appréciables, notamment pour compenser certaines injustices inhérentes au genre, mais aussi pour permettre aux nouveaux venus dans l’exercice de ne pas en ressortir immédiatement frustré. Si cette dernière option est disponible dans le mode solo, venu agrémenter l’expérience tout récemment, le redéploiement payant n’est en revanche réservé qu’à la Squad. Il est d'ailleurs jouable en trio pour le moment, alors que le duo et le quatuor sont attendus incessamment sous peu.
DES CONTRATS, EN VEUX-TU EN VOILÀ !
Déterminé à diversifier au maximum son gameplay, Warzone dispose d’un système d’objectifs, les contrats, qui vous permettent de remporter de l’argent et donc d’améliorer votre équipement et de vous assurer un pactole suffisant pour redéployer un collègue. Ces fameux contrats sont temporaires, non-obligatoires, mais ont le mérite de dynamiser les parties et de s’inscrire avec pertinence avec votre progression sur la map. Qu’il s’agisse de sécuriser des données, une zone ou de traquer une cible (joueur ou escouade ennemie), le tout sera à faire dans un temps imparti, afin d’ajouter une part de pression bienvenue à la réalisation de votre contrat. L’autre finalité de ces contrats est aussi de casser la routine collant au mode, qui consiste souvent à coller la zone et à contester les squads adverses quand cela s’avère véritablement nécessaire. Bref, à ne pas toujours jouer la carotte pour viser le Top 1 et à combler certains passages sans ennemi, aussi.
L’autre finalité des contrats est aussi de casser la routine collant au mode, qui consiste souvent à coller la zone et à contester les squads adverses quand cela s’avère véritablement nécessaire.
Sensible au renouvellement, avec des événements réguliers, comme de la double XP le week-end dernier, bien à propos pour les petits nouveaux désireux de vite monter en classe et grade, Warzone se présente comme une belle somme de bonnes idées et un sacré vent de fraîcheur pour le Battle Royale. Déjà et pour la première fois dans le domaine, on débarque dans la zone avec une arme. Ce n’est peut-être qu’un détail pour vous, mais pour les joueurs, ça veut dire beaucoup et cela veut surtout dire qu’on aurait pu y penser avant (n’est-ce pas !). Le crossplay, disponible sur Modern Warfare, est également à l’honneur sur Warzone, qui se présente comme un add-on du jeu payant… mais est aussi disponible gratuitement pour les autres, qui n’auront pas besoin du jeu de base pour s’y engouffrer. Bien vu de la part d’Activision, d’autant qu’une fois le jeu lancé, l’écran de présentation nous rappelle subtilement que l’on peut toujours télécharger le reste du contenu de Modern Warfare contre de la monnaie sonnante et trébuchante. On n’oubliera pas d’évoquer le mode Pillage (argent, argent). Ce dernier, qui propose à 100 joueurs (toujours répartis dans des équipes) de ramasser le plus d’argent possible, se présente comme une alternative au BR classique et se présente plus comme un bon gros deathmatch collectif. Le principe est simple : rafler l’oseille déterminée en début de partie, en faisant tomber les squads les plus riches (celles-ci se retrouvent rapidement avec une cible dans le dos), tout en évitant de ne pas perdre le pécule amassé de son côté. Si l’idée de base est séduisante, ledit mode souffre de ses propres concepts et d’une manne financière finalement beaucoup trop importante pour l’emporter, rallongeant sérieusement le temps de partie.
PILLER OU SURVIVRE, VOUS AVEZ LE CHOIX
Preuve que ce titre n’est pas exempt de tout reproche pour autant. On ne reviendra pas sur son esthétique, car la critique serait justifiée en partie mais très abusive sur le fond. Warzone n’est pas aussi beau que Modern Warfare mais il n’est pas laid à jouer, loin de là. On peut en revanche encore souligner l’absence de monde parfois, conséquence autant de la grandeur de la map, que de la propension des joueurs à se retrouver dans les mêmes zones, surtout quand un des nombreux largages tactiques s’y échoue. On aurait apprécié plus de ressenti dans l’usage des véhicules, décidément compliqué sur Modern Warfare, ce qui avait été souligné déjà lors de sa sortie. L’expérience crossplay est agréable mais souffre parfois de petits soucis techniques, pas suffisamment fréquents pour en faire un vrai bémol mais suffisamment pour être couché ici. Enfin et c’est probablement aussi pour ça qu’Activision serait bien inspiré de multiplier les événements Double XP, les équipements personnalisés, trésor de guerre des joueurs aguerris au multi de Modern Warfare sont accessibles dans les coffres de ravitaillement de Warzone. Ce qui veut malheureusement dire pour les autres que ces derniers peuvent très vite s’armer lourdement, se munir d’un drône de reconnaissance ou d’un capteur cardiaque, déséquilibrant quand même assez nettement le rapport de forces sur le champ de bataille. Bon, fort heureusement, cela ne vous garantira pas non plus à coup sûr un Top 1. Et c’est aussi ça la magie du BR finalement.