Test Call of Duty Modern Warfare : un épisode plus sombre et plus visceral sur PS4
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Indéniablement, Call of Duty Modern Warfare reste un excellent cru, avec une campagne certes courte, mais d’une grande intensité, et qui aborde des thèmes biens plus crédibles qu’avant. Avec son scénario très sombre, et bien plus violent qu’avant, le jeu s’oriente vers une audience clairement plus mature qu’avant, et prend même des risques en incluant des scènes choquantes qui ne manqueront pas de faire parler. Sur le versant multi, l’approche est plus conservatrice, même si on vous avoue qu’on meurt désormais bien plus rapidement que dans les épisodes WWII ou dans le dernier Black Ops, ce qui permet paradoxalement de rendre le gameplay plus nerveux. Si on a adoré le mode Gunfight qui propose des affrontements très dynamiques en 2 contre 2, on se montre bien plus réservés concernant le Ground Wars qui part chasser sur les terres de Battlefield, mais dont l’action illisible et les véhicules critiquables entachent le potentiel. Heureusement, le jeu se rattrape avec le nouveau mode coop Spec Ops qui remplace l’ancien mode zombie, et qui propose plusieurs missions (ardues) ayant des liens avec la campagne solo. Peu séduisant initialement, ce mode s’avère finalement être un des gros points forts du jeu. Enfin, sachez que si le titre est particulièrement séduisant sur PC, son rendu console reste nettement inférieur (même sur les machines Pro). On se consolera avec une spatialisation du son impeccable qui s’avère salvatrice pour localiser les ennemis à l’oreille, qu’on soit en solo ou en multi.
- La campagne, intense et sombre
- On meurt plus vite
- Clavier et souris sur PS4 !
- Un max de contenu
- Le mode Spec Ops addictif
- Campagne courte
- Personnages un peu détachés de l'action dans la campagne
- Nettement moins beau sur consoles que sur PC
- Le mode Ground Wars
Reboot de l’épisode mythique de 2007, Call of Duty : Modern Warfare est un sacré pari pour Infinity Ward qui s’attaque ici à l’épisode le plus mythique de la série, celui qui a osé apporter les conflits modernes dans le monde du FPS, chamboulant nombre de franchises au passage. En effet, Medal of Honor ne s’est jamais remis de Call of Duty 4, tandis que Battlefield a dû emprunter lui aussi le chemin de la guerre moderne pour ne pas tomber en désuétude. Après un passage futuriste (Advanced Warfare, Infinite Warfare) et un retour à la seconde guerre mondiale (WWII), la série revient à la période qui a fait son succès, et c’est peu dire que l’attente des joueurs est forte. Pour ce nouvel opus, les développeurs sont partis sur un nouveau scénario, bien plus crédible et en adéquation avec les événements qui secouent le monde ces dernières années. Modern Warfare nous a franchement séduits, voici pourquoi !
Même si la plupart des joueurs n’achètent un Call of Duty que pour le multijoueurs, on fait ici partie des derniers des mohicans, de ceux qui aiment un bon FPS scénarisé à l’ambiance hollywoodienne. Autant vous dire que la campagne de Modern Warfare ne nous a pas déçus, si ce n’est par sa faible durée de vie d’environ 6h. Les développeurs se sont éloignés des scénarios improbables précédemment vus, afin de nous sortir une histoire sombre, violente, mais également extrêmement crédible. Sans trop vous spoiler, sachez qu’on y incarnera plusieurs des personnages principaux de l’histoire, (Alex, un commando US, Kyle Garrick, un membre de l’unité anti-terroriste Britannique, mais aussi Farah, une résistante locale) ayant chacun leur sensibilité, tandis qu’on y croisera des visages bien connus comme le Capitaine John Price. Très inspiré par les films comme Zero Dark Thirty, la campagne va nous plonger dans une chasse frénétique au terroriste d’Al-Quatala (un Al-Quaïda fictif) qui nous emmènera d’un Picadilly Circus dévasté en plein Londres, aux montagnes de l’Urzikstan, un pays montagneux qui mélange à la fois les zones tribales du Pakistan, l’Afghanistan et le Kurdistan, mais sans jamais mentionner de vrai pays afin de rester dans le politiquement correct. Pourtant, à de nombreuses reprises, le jeu ne manquera pas de déranger, dépeignant les horreurs de la guerre via des séquences de torture qu’on vivra en tant que bourreau, mais aussi en tant que victime, en cherchant à reprendre notre souffle lors d’une séance de waterboarding. La structure narrative est assez intelligente puisqu’en incarnant divers protagonistes de l’histoire, on profite de personnages bien écrits, ayant chacun leur caractère propre. L’inconvénient, c’est que le joueur a plus de mal à se projeter dans la peau de celui qu’il incarne, chaque héros ayant son caractère propre. Pourtant le jeu offre des séquences bien trouvées, comme celle où l’on incarne Farah, la combattante Kurde Urzikstannaise, alors qu’elle n’est qu’une enfant, ce qui nous permet de comprendre comment elle est devenue une guerrière sans pitié.
C’EST PAS MA GUERRE !
Bien que l’intrigue ne soit pas forcément le moteur de la progression, l’aventure reste très bien ficelée, et chacune des 14 missions proposées se suffit presque à elle-même. L’ensemble est homogène et on y trouve de nombreux styles de combat, de la grande bataille, au combat urbain en passant pas une sympathique séquence derrière un fusil de précision gros calibre. Bien plus violent que les opus précédents, Modern Warfare retranscrit bien l’horreur des guerres modernes, mais manque un peu d’émotion. On a ainsi pu voir un personnage s’émouvoir de la mort d’un allié, mais balancer un civil porteur d’une bombe par-dessus une rambarde tout en restant de marbre. Globalement l’ensemble reste très solide, et la campagne de ce Modern Warfare restera clairement parmi les plus réussies de la franchise, aux côtés de celle de l’épisode World War II. La bonne nouvelle, c’est que le mode multi est lui aussi une franche réussite, avec un feeling bien plus nerveux, bien que l’on reste dans de l’action purement boots on the ground. Les précédents opus nous avaient habitués à des ennemis extrêmement résistants (en particulier les Black Ops) qui nécessitaient quasiment un demi-chargeur avant de passer l’arme à gauche. Tout ceci est bel et bien fini, et il ne sera plus question de faire le héros en multijoueurs. Le décès arrive désormais après 3 balles environ, voire une seule lorsqu’on trouve le headshot directement. Cette plus grande vulnérabilité est une très bonne chose, puisqu’elle permet d’accélérer drastiquement l’action, tout en compliquant sérieusement les déplacements à découvert. Niveau contenu Infinity Ward fait bien les choses avec un choix de 21 maps pour les modes versus, et de nombreuses manières de jouer.
Néanmoins, si cette manière de jouer ne vous effraie pas, sachez qu’il est tout à fait possible de brancher clavier et souris sur la PS4, afin de profiter de l’intégralité du jeu façon PC Master Race.
D’ailleurs, Modern Warfare sera totalement cross-plateforme, ce qui veut dire que les joueurs seront tous les uns contre les autres, même s’il est possible d’ajouter des filtres afin d’éviter de se retrouver face aux joueurs PC équipés en clavier souris. Néanmoins, si cette manière de jouer ne vous effraie pas, sachez qu’il est tout à fait possible d’utiliser clavier et souris sur la PS4, afin de profiter de l’intégralité du jeu façon PC Master Race. Aucune bidouille n’est nécessaire, il suffit de brancher les périphériques sur les ports USB de la console pour que tout soit reconnu, et qu’un menu nous propose de définir toutes les touches, comme sur PC. Attention, une fois avec la souris, l’aim-assist est désactivé, tandis qu’on sera exclu des serveurs réservés aux joueurs manette jusqu’à ce qu’on débranché les périphériques. Pas question donc de faire croire qu’on est à la manette aux autres joueurs, alors que la visée est à la souris. En plus des classiques modes multijoueurs qu’on retrouve bien sûr dans Modern Warfare, ce nouveau Call of Duty intègre quelques jolies nouveautés donc le Gunfight et le Ground War. Le premier est un affrontement en 2Vs2 sur de petites maps où il faudra éliminer l’équipe adverse, ou à défaut, capturer un point central de la carte. Très similaire au mode Wingman de Counter-Strike : Global-Offensive, ce mode de jeu est hyper dynamique, et vraiment bien fait grâce à sa variété de terrains. 7 destinations sont entièrement dédiées au Gunfight, avec en général trois chemins, sauf sur Hill où l’intégralité du terrain est à découvert. À chaque round, on dispose d’une arme différente, ce qui oblige les joueurs à se montrer flexibles, et à privilégier leur arme secondaire dans certains cas. De plus, avec des parties très rapides, ce mode est excellent pour ceux qui n’ont que peu de temps pour jouer.
CALL OF BATTLEFIELD
Le Ground War nous a nettement moins séduits. Copie de ce que fait (bien mieux) Battlefield, ce mode met les joueurs dans des cartes vastes où plusieurs points doivent être capturés à l’aide de véhicules. Jouable à 64 joueurs (deux équipes de 32), ce mode n’offre que quelques véhicules pour le moment (un blindé léger, un 4x4, un hélicoptère) dont la maniabilité n’est pas vraiment au top, et ces derniers n’ont pas le même impact que dans la franchise d’Electronic Arts où les décors sont quasiment tous destructibles. Ici, à bord d’un blindé, on devient rapidement une cible pour tout le monde, et on finit souvent en flammes avant d’avoir eu le temps de dire ouf. L’autre problème est le sentiment de solitude puisque ce mode ne dispose pas de fonctions avancées pour le teamplay. Bien sûr on peut respawn sur les équipiers de notre escouade, mais on a toujours l’impression qu’aucun front ne se forme. Finalement tout ceci nous laisse un goût d’inachevé dans la bouche, et bien qu’on puisse faire des frags, l’action est bien trop illisible pour nous accrocher vraiment sur le Ground Wars. Les joueurs qui n’ont jamais touché à un Battlefield accrocheront peut-être, mais les habitués des jeux de DICE, où des FPS ouverts comme les Rising Storm, n’y reviendront probablement pas. D’ailleurs, le Ground Wars n’offre que trois maps, ce qui nous fait penser qu’Infinity Ward n’est pas vraiment certain du potentiel de son nouveau mode de jeu. Heureusement pour les joueurs, Modern Warfare offre également un mode coop très étoffé, articulé autour du Special Ops qui remplace avec brio l’ancien mode Zombie. Jouable à 4 en coop, le Special Ops propose 4 missions distinctes longues, et à la difficulté relevée, qu’il faudra tenter de mener à bien en évitant les hordes d’ennemi, et particulièrement les terribles Juggernauts. Ces derniers sont de super-soldats planqués dans une combinaison lourde de démineur, et armés d’une gatling. Autant vous dire que les sueurs sont garanties à chaque fois qu’on en voit un.
Enfin, soulignons que la technique fait partie des points forts du jeu avec une excellente spatialisation du son (salvatrice en multi), et des graphismes de haute volée sur PC, même si les versions console sont nettement en-dessous.
Bien que les missions Spec Ops soient théoriquement réalisables en mode stealth (en discrétion, avec des armes à silencieux, pas en demandant une frappe aérienne M. Alix Dulac) notre équipe de bras cassés n’a jamais réussi à se la jouer Splinter Cell jusqu’au bout. D’ailleurs, on n’a pas réussi à terminer une seule de ces missions, ce qui est dommage puisque certaines de ces dernières ont un lien assez rapproché avec des événements ayant eu lieu dans la campagne solo. Les amateurs du mode zombie regretteront probablement l’absence d’énigmes, mais la difficulté ardue des opérations Spec Ops garanti une bonne durée de vie, tandis que la variété est au programme avec 4 missions radicalement différentes, et probablement d’autres à l’avenir si le mode trouve son public. D’ailleurs, ce mode propose un système de classes où les joueurs devront choisir leur spécialité, ce qui permet d’obtenir une capacité spécifique permettant de booster l’équipe. Les classiques comme le medic sont présents à l’appel, mais d’autres spécialités plus offensives sont également disponibles, sachant qu’il faudra composer son équipe avec science pour obtenir un équilibre parfait et une efficacité maximisée.
De même, dans de nombreux cas il faudra faire preuve d’une cohésion sans faille, puisque chaque membre de l’équipe peut aller réanimer ses coéquipiers afin d’avoir un maximum de disponibilité des troupes. En cas de décès, le respawn sera asservi à un cooldown, et les joueurs reviendront sur la map via un parachutage, ce qui peut être assez problématique lorsque l’action se déroule à l’intérieur d’un vaste bâtiment. Enfin, le dernier mode est le Spec Ops Classique. Ce dernier est d’une simplicité sans nom puisqu’il nous demande de survivre aussi longtemps que possible face à d’innombrables vagues d’ennemis sur la map Opération Safeguard (celle qui sert à la mission sniper dans la campagne). À chaque vague battue, les joueurs ont droit à un largage de matériel qui contribuera à augmenter leur espérance de vie, comme des tourelles automatiques, ou des radios pour appeler du soutien aérien. Enfin, soulignons que la technique fait partie des points forts du jeu avec une excellente spatialisation du son (salvatrice en multi), et des graphismes de haute volée sur PC, même si les versions console sont nettement en dessous.