Test Burnout Paradise Remastered : réédition jouissive mais fainéante sur Xbox One
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On ne pensait pas un jour l’écrire noir sur blanc, mais dix ans après sa sortie initiale sur PS3 et Xbox 360, Burnout Paradise Remastered reste encore à ce jour l’un des jeux de courses les plus jouissifs du marché. Cela est dû en partie grâce à sa formule explosive, combinant open world et plaisir immédiat d’un pilotage totalement décomplexé. Réaliser des Takedown et provoquer des accidents monstrueux est toujours un vrai plaisir, certes coupable, mais bien réel. Se dire que depuis, aucun nouveau Burnout ne soit sorti paraît encore plus une hérésie, surtout quand on voit à quel point la série des Need For Speed n’a cessé de sombrer continuellement dans la médiocrité. Pour autant, même si l’on a adoré faire brûler nos pneus sur les routes de Paradise City, difficile de ne pas émettre quelques réserves sur ce remaster, un peu léger, voire limite fainéant il faut bien l’admettre. Alors oui, le jeu tourne en 4K 60fps si vous avez le matos qui suit (télé 4K, PS4 Pro ou Xbox One X) et en 1080p 60fps pour le hardware de 2013, mais les changements visuels sont nettement moins prononcés voire évidents. On peut néanmoins se consoler avec tous les DLC, inclus directement dans cette version, qui vous en coûtera quand même 40€. En gros, si vous avez déjà le jeu, cet achat est tout à fait dispensable. Si vous l’aviez loupé il y a 10 ans, il y a des chances pour que ce Burnout Paradise Remastered parvienne à vous euphoriser.
- Dix ans après, c’est toujours aussi jouissif
- Le côté grisant de la conduite n’a pas bougé
- Les crashs et les Takedown
- Le 60fps qui ne bronche pas d’un cil
- Tous les DLC sont déjà compris
- Visuellement, ça n’a pas beaucoup évolué
- Vendu 40€, c’est au moins 10€ trop cher
- Les défauts du jeu original sont toujours présents (interface, navigation)
- Les voix off sont devenues ringardes
Dix ans. Cela fait déjà 10 ans que le dernier épisode de Burnout est sorti. C’était sur PS3 et Xbox 360, une génération de consoles où le terme de "remaster" et autre "remake" se faisait rare. En 10 ans, les choses ont changé. Notre façon de consommer. Notre façon de jouer. La façon de produire des jeux vidéo aussi. Dix ans plus tard, la licence Burnout n’est toujours pas revenue avec un nouvel épisode canonique, et ce malgré la demande incessante des fans de jeu de course arcade. Pourtant, les épisodes de Need For Speed s’enchaînent, au gré des déconvenues et des désillusions. Electronic Arts est resté hermétique à toute envie de faire plaisir à son public ; pendant près de 10 ans. Car aujourd’hui, il est l’heure de retourner sur les routes de Paradise City, Burnout Paradise étant de retour sur PS4 et Xbox One, dans une version qu’on nous promet restaurée. C’est déjà ça de pris. Mais est-ce vraiment le cas aussi ?
S’extasier devant l’annonce d’un jeu remasterisé prouve à quel point, en 2018, la tendance du marché a considérablement évolué. Ceux qui voient le verre toujours à moitié vide y verront une manière bien easy de la part des éditeurs de faire de l’argent à moindre frais. A l’inverse, les gens qui préfèrent voir le verre à moitié plein estimeront que les remasters, et dans une autre mesure les remakes, permettent à la nouvelle génération de joueurs de découvrir d’anciennes gloires sous un nouveau jour. On ne prendra pas parti, pas cette fois-ci, mais on ne vous cachera pas que retrouver le bitume de Paradise City, avec du Guns’N Roses dans les oreilles nous a fait un bien fou. Avec Burnout Paradise Remastered, c’est le retour de vieilles émotions, qu’on avait presque oubliées. Le plaisir de retrouver un gameplay brut, sans chichi ni fioriture, où l’on peut rouler à toute berzingue sans se soucier d’un pilotage à mi-chemin entre simulation et arcade, parce que les développeurs n’avaient pas eu le cran de s’imposer. Non, ici, la pédale de frein est quasi inutile puisque fracasser des bagnoles et se manger des murs, c’est un peu tout l’intérêt du titre. Burnout Paradise faisait partie des pionniers en termes de jeux de course résolument arcade à proposer un monde totalement ouvert, et en 2018, il n’a pas – tout à fait – perdu de sa superbe. Le pilotage, les crashs, le gameplay, les sensations, tout est resté intact, comme à l’époque et il n’y a guère que la plastique qui a pris un grand coup dans la figure. La tôle se froisse, mais elle se répare me souffle mon garagiste dans l’oreillette. Et parmi les grandes promesses émises par Electronic Arts, Criterion (en tant que superviseur) et le studio Stellar Entertainment (qui a vraiment mis les mains dans le cambouis), cette version restaurée de Burnout Paradise ne sera pas vaine. Du 1080p 60fps sur PS4 et Xbox One, du 4K 60fps pour les versions PS4 Pro et Xbox One X, soit le meilleur de ce qu’on peut attendre du hardware actuel.
"TAKE ME DOWN TO THE UNDERGROUND"
Les promesses sur le papier sont tenues. Une fois le jeu lancé, que l’on soit sur une machine de 2013 ou leur version "enhanced" comme on dit, on ressent immédiatement les bienfaits du "60 images par seconde", surtout lorsqu’il s’agit d’un jeu de course. C’est fluide en toute circonstance, alors qu’on aurait pu penser que certains accidents puissent provoquer quelques chutes de frame-rate. En à peu près 8 heures de jeu pour les besoins de ce test, ça n’est jamais arrivé. Amen. Pour ce qui est du lifting visuel, c’est en revanche moins performant. Certes, le Full HD et le 4K sont bel et bien présents et on arrive tout de même à détecter une différence entre les deux versions, mais grosso modo, ce Burnout Paradise Remastered n’a pas beaucoup évolué depuis ses origines en 2008. Bien sûr, les textures sont plus belles, moins floues surtout, mais il ne faut pas s’attendre à un grand miracle. Hormis quelques modélisations qui ont su profiter de nettes améliorations (comme les voitures et la végétation), le reste reste assez proche de ce qui a été fait il y a 10 ans. Les immeubles sont toujours aussi sommaires, certains éléments du décor très géométrique, tandis que la distance d’affichage demeure assez limitée pour un jeu qui paraît en 2018. Certains d’entre vous vont nous trouver un brin exigeant, mais quand on bouffe du remaster et du remake fréquemment depuis plus de 5 ans, on est quand même en mesure d’exiger un minimum d’effort, surtout quand on nous demande de claquer 40€ pour un jeu dont on connaît déjà tous les tracés par cœur.
Bien sûr, les textures sont plus belles, moins floues surtout, mais il ne faut pas s’attendre à un grand miracle. Hormis quelques modélisations qui ont su profiter de nettes améliorations (comme les voitures et la végétation), le reste reste assez proche de ce qui a été fait il y a 10 ans.
Alors bien sûr, à ce tarif-là, on retrouve l’ensemble de tous les DLC qui étaient sortis les mois qui ont suivi la sortie du jeu. Cela signifie qu’on retrouve d’emblée les motos (4 en tout), les bolides jouets (13), les voitures de légende (4 également), les véhicules boost (2), les voitures "Big Surf Island" (9) et bien entendu les bagnoles de la Police (35), ce qui fait un total de 75 véhicules supplémentaires. De quoi enrichir la durée de vie dès le départ, sachant que la seconde map, celle de Big Surf Island est elle aussi accessible alors qu’elle était vendue une fortune à l’époque (pas loin de 15€). D’ailleurs, s’il y a bien une chose où Burnout Paradise Remastered ne déçoit pas, c’est dans son contenu, d’une grande richesse bien évidemment, mais aussi d’une belle variété avec moult défis à réaliser partout dans la ville. Bien sûr, depuis, tous les jeux de courses à monde ouvert ont repris peu ou prou la même formule, mais avec a conduite tellement explosive de ce Burnout et les Takedown à réaliser partout, quand on veut, c’est quand même un peu la panacée. Plaisir coupable, même si on n’oublie pas que ce remaster reste quand même assez léger par rapport à ce qui se fait aujourd’hui.