Test également disponible sur : Game Boy

Test Boktai sur Game Boy

La Note
note Boktai : The Sun is in Your Hands 19 20
 

Les plus
  • Originalité
  • L'utilisation intelligente du soleil
  • Le mélange des genres
Les moins
  • La 3D cache parfois des monstres


Le Test

J'ai attrapé un coup de soleil,
Un coup d'amour, un coup d'je t'aime
J'sais pas comment, il faut qu'j'me rappelle
Si c'est un rêve, t'es super belle

Il a vachement raison, Richard Cocciante, un coup de soleil, ça peut engendrer un coup d’amour, la preuve avec Boktai.


A l’évocation d’un jeu utilisant l’énergie solaire, les plus anciens (donc moi…) se souviendront des Game & Watch qui utilisaient ce mode d’alimentation plutôt que les habituelles piles. Avec Boktai, on est très loin des procédés d’énergie alternatifs chers aux écolos, puisque le soleil n’est pas ici utilisé comme source d’énergie mais comme un véritable élément du jeu dont il va falloir tenir compte. Pour cela, la cartouche de Boktai est munie d’un petit capteur sensible au rayonnement de l’astre. Une jauge vous indiquera l’intensité du soleil, une barre correspondant à un soleil très timide alors que pour le cap des huit barres soit atteint, il faudra jouer sous un soleil de plomb ; le soleil parisien de ce début de mois de juin ne m’ayant pas permis de dépasser le cap des sept barres… Et pas la peine d’essayer l’exposition à toutes sortes de sources de luminosité pour compenser le manque de soleil, seules les lampes à UV peuvent vous permettre de tricher.

 

Django sans guitare

 

Durant tout le jeu, vous allez incarner Django (vous pouvez opter pour un autre prénom), un jeune garçon, avide de vengeance après la mort de son père, tué par le Count. Pour cela, le héros se rend à Istraken, la cité de la mort où se réunissent tous les suceurs de sang, armé de son Gun Del Sol, épousant son destin de tueur de vampires. Pour compléter sa vendetta, il va devoir, de manière très classique, enchaîner des combats dans des donjons face à des ennemis divers et variés jusqu’à atteindre l’inévitable boss. Enoncé tel quel, Boktai pourrait sembler très classique. Or, il n’en est rien. Je m’explique : dans Boktai, l’élément central est le soleil ou plus précisément, l’intensité de la lumière du jour. Au début du jeu, vous devez entrer date, heure et lieu où vous vous trouvez. Le monde dans que vous allez parcourir va alors évoluer en fonction de ces données. En effet, nuit et jour dans le jeu vont coïncider avec la réalité et cela aura son importance. Outre l’utilisation du soleil en tant que munition sur lequel nous reviendrons plus tard, le comportement des ennemis, les Undead, change avec la luminosité. Certains seront plus lents en plein soleil alors que d’autres sont étourdis dans la pénombre. La luminosité a également une influence sur les décors. Dans Permafrost, un niveau gelé, par exemple, certains blocs de glace fondent avec l’exposition de la GBA au soleil.  Le jeu fourmille de petits détails de la sorte qui lui confèrent une atmosphère profondément originale. L’utilisation du capteur solaire se fait toutefois dans une utilisation bien plus belliqueuse. En effet, votre arme, le Gun del Sol tire son énergie des rayons solaires. Pour le recharger à l’extérieur des donjons, vous aurez donc besoin de la lumière du soleil, plus celle-ci étant forte, plus vite les batteries de votre arme se remplissant. A l’intérieur des donjons, vous pourrez au choix utiliser des solar nuts, des petites noix que l’on trouve principalement dans des coffres, vous servir des stations solaires disséminées de-ci de-là ou encore vous approcher d’une lucarne laissant entrer la lumière du jour. Une autre utilisation de la lumière se fait après une victoire face à un boss Immortel, vous devez alors traîner le cercueil du vaincu à l’air libre afin de le placer sur un endroit bien spécifique appelé Pile Drive afin de les purifier. Le cercueil est alors placé au centre d’un dispositif envoyant des faisceaux lumineux afin de le détruire. Ces faisceaux baissant d’intensité avec le temps, vous devrez alors les alimenter sans cesse grâce à votre arme pendant que le boss vous enverra de nombreuses attaques. Lors de ces phases de jeu, plus la lumière sera forte, plus votre arme se rechargera vite et plus les coups portés par les faisceaux au boss seront importants. Autant vous dire que si vous n’avez pas au moins quatre de niveau d’intensité lumineuse, ce sera très difficile dans la plupart des cas. Il en résulte que l’on purifie les boss en journée alors que la soirée est plutôt réservée à l’exploration des petits donjons. D’autres utilisations sont faites de la lumière du soleil, notamment la culture de plantes avec l’arbre solaire mais je ne vais pas vous gâcher toutes les surprises que réservent le jeu. Un conseil toutefois, ne restez pas trop au soleil, à la fois pour vous éviter les coups de soleil mais également quelques problèmes dans le jeu...

 

Un rayon de soleil dans votre vie

 

Boktai n’est pas qu’un jeu d’action puisqu’il mixe, plutôt habilement, différents types de gameplay. Il vous faudra, en effet, réfléchir lors de petits puzzles allant du franchement ridicule (1+1= ?) au casse-tête passionnant dans lequel il faut pousser des caisses dans un ordre logique afin de créer un passage. De mini séquences d’infiltration sont également présentes, Django ayant la possibilité de se coller contre les murs pour ne pas être aperçu car mieux vaut parfois éviter l’affrontement ou encore de tapoter contre les cloisons afin d’attirer les monstres. On ajoutera à ces ingrédients une toute petite pointe de RPG puisque votre personnage évoluera quelque peu au fil de vos aventures. Avec de nouvelles batteries, de nouvelles lentilles pour votre arme et la possibilité d’améliorer ces dernières, une barre de vie qui peut être améliorée et une quête de pièces d’argent tout au long du jeu (même si la récompenses pour les avoir toutes récoltées est plutôt décevante), les occasions sont nombreuses de ne pas s’ennuyer. Ce mélange des genres s’avère plutôt digeste et empêche la monotonie dans laquelle aurait pu tomber Boktai. De plus, les niveaux que vous allez arpenter sont suffisamment distincts les uns des autres pour éviter le train-train qu’engendrent certains dungeon-rpg. Les graphismes sont d’ailleurs à ce titre particulièrement réussis, le seul petit bémol se situant au niveau de l’utilisation de la 3D isométrique qui parfois empêche de voir correctement les esprits. Les musiques sont également bien sympathiques même si elles sont parfois tendance à saturer les faibles sorties son de la GBA. Si les parties multijoueur restent du domaine de l’anecdotique, se résumant à une chasse aux pièces et à du cassage de monstre et nécessitant, de plus, une cartouche par joueur, une autre option est disponible par link, permettant de s’échanger des emblèmes. Ceux-ci se trouvent dans un lieu particulier du jeu, la Tour d’Azur et sont particulièrement rares. De quoi prolonger la durée de vie du jeu qui se situe aux environs de la quinzaine d’heures.

 

Toute la description que je viens de vous faire de Boktai n’est que peu de choses en regard des émotions qu’il procure. En effet, on devient très vite totalement accro à ce jeu, au point de surveiller la luminosité dès que l’on se lève le matin ou encore de chercher le moindre coin ensoleillé en fin d’après-midi afin de refaire encore un peu le plein d’énergie. Personnellement, cela faisait bien longtemps qu’un jeu ne m’avait pas autant obsédé. Pour son originalité et la passion qu’il engendre, Boktai mérite donc logiquement la note extrême qui lui a été accordée. Hideo Kojima a encore frappé fort…




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Rodolphe Donain

le mardi 8 juin 2004, 19:10




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