Test : Bleach The 3rd Phantom DS sur DS

Avec Bleach : The 3rd Phantom, Sega a vraiment tenu à tout faire à l’envers. Plutôt que de retracer le destin de Ichigo Kurosaki, le héros roux que nous connaissons tous, le scénario du jeu met en scène Fujimaru Kudō et sa sœur jumelle Matsuri, deux personnages créés pour l’occasion, dans ce qui pourrait être assimilé à un prequel. L’idée de départ est forcément alléchante pour tout fan digne de ce nom, mais peut-être par respect de l’univers original - ou plus simplement par manque de talent -, les scénaristes n’ont pas su développer une histoire accrocheuse et entraînante. En vérité, c’est même tout le contraire : la faconde barbante de Bleach : The 3rd Phantom brasse du vent, rendant les enjeux du moindre rebondissement totalement vains. La tonne de textes inintéressants risquent de laisser pas mal de joueurs sur le carreau, ce qui est d’autant plus vrai s’ils ne sont pas familiers avec le background de la série. On appréciera la propreté avec laquelle ont été intégrés Ichigo et tous ses contemporains dans le jeu, mais très honnêtement, la plupart des ressorts scénaristiques sont cassés. Malgré toutes ses bonnes intentions, Bleach : The 3rd Phantom n’arrivera pas à passionner, en raison de la surabondance de dialogues stériles sous laquelle il nous inonde. Même régler la vitesse d’affichage des textes n’y changera rien. Les Temps Libres, qui sont censés nous aérer la tête en nous faisant glaner items et sympathie de nos partenaires, symbolisent à eux seuls la vacuité narrative du jeu.

Sleepy Hollow

Une fois qu’arrivent les combats, moment où l’on espère être tiré de la torpeur dans laquelle on est plongé, on découvre que Bleach : The 3rd Phantom est un peu comme un bon rouleau de Sopalin : sa mollesse est double-épaisseur. Tactical-RPG au gameplay assez solide, il se saborde tout seul en plombant exagérément sa prise en main. Entre un déroulement assez lent, de multiples validations pour réaliser l’action la plus anodine qui soit, ou encore une montée en puissance fastidieuse, on se rend vite compte que le soft ne joue pas dans la même cour que les cadors du genre. Vous en conviendrez, on a connu progression plus véloce que de traverser les cases d’un damier trois à trois. Néanmoins, il faut reconnaître qu’excepté ce gros souci de rythme, Bleach : The 3rd Phantom propose des mécaniques assez efficaces, comme une reprise du système de priorité type pierre-feuille-ciseau de la série Fire Emblem. On notera même que Tom Create a essayé de lui apporté un tout petit peu plus de profondeur avec des personnages dotés de la caractéristique Tout qui a systématiquement l’avantage, ou en nous donnant la possibilité de parer plutôt que de contre-attaquer en cas de face à face défavorable. L’aspect stratégique n’en ressort forcément que grandi, et c’est tout naturellement qu’il se prolonge jusqu’aux positionnements des troupes. Premièrement parce qu’ils permettent d’absorber l’énergie spirituelle contenue dans certaines cases pour bénéficier de divers bonus statistiques, ensuite parce qu'ils offrent surtout l’opportunité de déclencher des actions de soutien ou combinées. Bien entendu, il ne suffit pas d’aligner deux personnages côte à côte pour assister à un duo de feu, ce qui nous obligera à ne pas négliger, voire à développer, les liens qui unissent nos Shinigami. Sans être éclatant, Bleach : The 3rd Phantom est relativement soigné d’un point de vue graphique, ce qui contribuera à immerger un peu plus des fans décontenancés par cette production surprenante.