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Que dire de plus face à tant de médiocrité ? Pas grand-chose si ce n’est que Bleach : Shattered Blade s’inscrit comme l’un des plus mauvais jeux de combat sur Wii, voire de toutes consoles confondues. Aussi laid qu’un jeu GameCube de première génération, proposant un gameplay ultra limité et plombé par une jouabilité Wii tout simplement indigeste, le titre de Sega se permet même d’afficher une étiquette de 60 €. Bref, no comment.
- On cherche encore...
- Réalisation has-been
- Gameplay ultra basique et limité
- Jouabilité Wii indigeste
- Pas de voix japonaise
Naruto n’est pas le seul manga à prendre de l’ampleur hors des limites de l’archipel nippon. Bleach, œuvre de Tite Kubo (un jeune mangaka d'une trentaine d'années) est en train de faire un tabac dans les librairies européennes et plus particulièrement celles de l’Hexagone. Sega, possesseur des droits de licence pour les titres prévus sur les consoles Nintendo, Wii et DS, en sait quelque chose. Et après avoir longuement hésité, l’éditeur s’est enfin décidé à se jeter à l’eau et à localiser les aventures d’Ichigo dans nos contrées. Une bonne initiative malheureusement gâchée par un premier épisode sur Wii tout simplement catastrophique. Nos explications.
Zappons la genèse Bleach, d’ores et déjà expliquée lors de notre test import de Bleach GC : Tasogare ni Mamieru Shinigami, et venons-en directement aux faits. Si l’on peut se réjouir de voir enfin arriver le manga en jeu vidéo sous nos latitudes, on ne peut en revanche qu’être déçu du choix de Sega de localiser un titre sorti au Japon il y a plus d’un an et qui n’avait guère rassemblé les foules. Suite de l’exécrable Bleach GC : Tasogare ni Mamieru Shinigami sorti sur GameCube en décembre 2005, Bleach : Shattered Blade est issu du travail de la même équipe de développement. Autant vous dire qu’avec un CV pareil, on ne pouvait malheureusement pas s’attendre à un quelconque miracle. Premier constat malheureux : la réalisation. Reprenant le déjà has-been moteur du premier épisode sorti sur GameCube il y a maintenant trois ans, Bleach : Shattered Blade est loin de faire honneur aux capacités techniques de la Wii et encore moins au coup de crayon de Tite Kubo. A ce stade-là, on peut même parler de dégradation tant la copie rendue est loin de ressembler à l’œuvre originale. Modélisation des protagonistes minimaliste, animations mécaniques, décors vides et peu inspirés et enfin effets pyrotechniques assez risibles, le Bleach-fan a matière à pester face à une telle médiocrité graphique.
Nevermind
Ce dernier n’est malheureusement pas au bout de ses peines puisque du côté du gameplay, on ne peut pas dire que Sega se soit foulé la patte. Pourtant habitué à nous offrir des jeux de baston de qualité, Virtua Fighter en tête de liste, la firme du hérisson bleu peine à convaincre lorsqu’il faut allier gameplay 2D et jouabilité à la Wii. Car dans Bleach : Shattered Blade, il n’existe pas d’alternative possible en branchant une manette GameCube ou autre, tout se joue au Nunchuk et à la Wiimote pour le plus grand désarroi des amateurs de technicité que nous sommes. Faire de la Wiimote le Zanpakuto (l’arme d’un Shinigami), tel était le pari audacieux de Sega. Pour ce faire, plusieurs coups ont été intégrés pour s’adapter aux mouvements réalisés par le joueur. En balançant la Wiimote vers le bas, le personnage exécute un mouvement de coupe, tandis que balancer la télécommande vers la gauche ou la droite permet de trancher dans le vif du sujet. A l’inverse, pour poignarder son ennemi, il suffit de pousser la zappette vers l’avant. A ces attaques peuvent être conjuguées le bouton A qui permet d’augmenter la force de frappe, donnant naissance à ce que Sega appelle les attaques critiques. Trois mouvements basiques, indispensables sur le papier, mais totalement hasardeux une fois en pleine partie. Car on a beau trouver tous les prétextes du monde entier, jouer à un jeu de baston en remuant un accessoire dans tous les sens n’offre rien de concluant, et encore moins de bien technique pour tous ceux qui cherchent un tant soit peu de finesse.
Reprenant le déjà has-been moteur du premier épisode [...], Bleach : Shattered Blade est loin de faire honneur aux capacités techniques de la Wii et encore moins au coup de crayon de Tite Kubo.
Evidemment, pour respecter un minimum l’esprit du manga et de la série animée, chaque combattant possède une attaque spéciale : le Bankai, une furie en d’autres termes. Lorsque la jauge de Bankai atteint son paroxysme, le joueur peut déclencher cette super-attaque en réalisant un geste brusque avec le Nunchuk. Selon le personnage, les effets sont variables. On peut soit augmenter les attaques, accélérer ses mouvements ou bien encore faire appel à l’hyper armure, qui empêche de tomber ou d’être projeté dans les airs. Une combo-list assez restreinte ma foi et qui oblige les joueurs à réaliser les mêmes attaques et autres enchaînements. En à peine 5 matchs, les joueurs les plus initiés auront fait le tour du sujet, cherchant encore et toujours les quelques subtilités cachées pour trouver un quelconque intérêt à Bleach : Shattered Blade. Ce n’est pas non plus le mode "Clash" – qui se déclenche lorsque deux personnages lancent une attaque critique au même moment. Le jeu passe alors en mode Clash où l’objectif est d’exécuter l’un des trois coups principaux au moment où le repère est sur la jauge verte. Plus facile à dire qu’à faire, d’autant qu’on passe à ce moment-là dans un capharnaüm visuel inédit ! Reste alors un contenu relativement complet. Un mode "Episode" pour suivre – peu ou prou – les aventures d’Ichigo et de ses amis de la Soul Society, un mode "Arcade" pour se battre contre un adversaire au hasard, le mode "Versus" pour affronter un partenaire ou l’ordinateur, un mode "Entraînement" pour comprendre les subtilités de cette jouabilité hasardeuse, le "magasin Urahara" pour s’acheter plein de choses inutiles et enfin une galerie d’images, toute aussi inintéressante. On aimerait de pas faire la fine bouche, mais lorsque le repas a été aussi indigeste et la note aussi salée, on peut se plaindre au chef. C’est pour cela que nous pointons Sega du doigt aujourd’hui !