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Le temps des conversions PC bâclée pour Capcom est-elle révolue ? En effet, après la très belle adaptation PC que fut Street Fighter IV, c’est aujourd’hui au tour de Nathan Spencer de briller en société et de nous montrer de quoi il est capable sur nos moniteurs. Avec sa réalisation soignée, son gameplay vertigineux et son multijoueur plutôt sympathique, Bionic Commando s’impose comme un jeu d’action assez surprenant. Loin d’être exempt de défauts (pris en main ardue au départ, manque de variété dans les décors et I.A. pas très fûtée), le titre de Capcom et de GRIN Studios offre cependant des sensations de jeu très agréables. Contrôler Nathan Spencer dans ces décors en ruines devient rapidement une expérience inoubliable. Une chouette surprise !
- Réalisation soignée
- Gameplay solide et efficace
- Usage équilibré du grappin et des armes à feu
- Level design de haute volée
- Ce côté old school dans la progression
- De bonnes sensations de vertige
- Multijoueur très sympathique…
- ...mais qui manque parfois de coffre
- Prise en main difficile au départ
- I.A. pas très fûtée
- Scénario peu passionnant
- Des décors qui manquent peut-être de variété
- Pas assez de boss
- Loadings nombreux et pénibles
Le temps desLes jeunes pousses ne le connaissent certainement pas mais Nathan Spencer a quelques heures de vol derrière lui. Apparu sur NES en 1988, il avait marqué les esprits tant au niveau de ses capacités – bioniques – que dans son gameplay efficace. Capcom, connu et reconnu pour recycler ses vieilleries à tire-larigot, a décidé de rendre hommage à ce personnage oublié de tous. Quelques mois après un Bionic Commando Rearmed, qui a d’ailleurs su séduire les amateurs de téléchargements payants, l’éditeur japonais nous invite à découvrir la suite du titre original qui revient plus pimpant que jamais.
L’histoire de Bionic Commando se situe cinq ans après les événements du premier épisode. Soldat émérite qui a contribué à mettre à mal les plans des Impérieux, Nathan Spencer est trahi par le gouvernement pour lequel il s’était totalement dévoué. Condamné à la peine capitale pour un crime qu’il n’a jamais commis, il est gracié à la dernière minute suite à l’intervention d’un groupuscule terroriste qui vient de de réduire en cendres la ville d’Ascension City. Le gouvernement décide donc de le libérer à condition d’arrêter ces terroristes qui menacent de faire sauter d’autres villes. Nathan peut enfin sortir de sa cellule, mais surtout récupérer son bras bionique, l’objet de toutes les convoitises de ce Bionic Commando.
L’homme qui valait trois milliards
Comme vous l’avez deviné, tout le concept et le gameplay du jeu reposent sur l’utilisation de ce bras mécanique. En appuyant sur le bouton qui lui est attribué, notre mercenaire peut ainsi se balancer dans les airs et passer d’un bâtiment à un autre tel un Spider-Man dopé aux amphétamines. Toutefois, avant de pouvoir se déplacer comme un chef, il va falloir apprendre à maîtriser toutes les subtilités de ces vols planés. Fort heureusement, les premières parties sont ponctuées de différents tutoriaux qui permettent de se familiariser avec les commandes. On ne vous cachera pas que la prise en main est quelques peu ardue au départ, et nombreux sont ceux qui risquent de s’énerver par manque de concentration et de patience. Maîtriser Nathan Spencer demande une certaine rigueur et un peu de patience. Deux vertus qui, une fois assimilées, rendent le jeu plus accessible, agréable voire même divertissant. Car, il serait de mauvais ton de ne pas vous avouer que diriger Nathan Spencer est un plaisir de tous les instants. En peaufinant son timing, on parvient même à se surprendre à réaliser des figures acrobatiques hallucinantes, donnant le sentiment de maîtriser les cieux comme personne. Bionic Commando est d’ailleurs bâti de telle sorte que le grappin est l’arme qu’on se doit de maîtriser à la perfection puisque la difficulté va crescendo. De quelques couloirs fermés, on accède en effet à des environnements de plus en plus ouverts, où le moindre mauvais saut peut-être fatal. Même un vilain plongeon dans un point d’eau peut coûter la vie à notre héros, pas franchement à l’aise lorsqu’il est question de nager avec un bras qui pèse très certainement plusieurs centaines de kilos. Heureusement, les développeurs de GRIN Studios ont eu la bonne idée de placer différents checkpoints sur la carte, afin de ne pas refaire systématiquement le niveau en cas de mort prématuré. Toutefois, il serait déplacé de ne pas vous signaler que le jeu lorgne davantage du côté du hardcore gaming, avec des mouvements et des passages à connaître sur le bout des ongles pour continuer à progresser dans l’aventure. Entre les sauts à calculer au millimètre près, les snipers qui ratent jamais leur cible ou les méchas qui déchargent tout leur plomb de leur chargeur, il a falloir se montrer souple et savoir zigzaguer entre les tirs.
Maîtriser Nathan Spencer demande une certaine rigueur et un peu de patience. Deux vertus qui, une fois assimilées, rendent le jeu plus accessible, agréable voire même divertissant."
Bionic Commando ne renie en rien son côté old school, avec en prime la possibilité d’apprendre de nouvelle manœuvres au fur et à mesure qu’on progresse dans la quête. Entre la possibilité de balancer n’importe quel objet ou être humain contre un mur, s’écraser au sol telle une enclume pour provoquer une onde de choc surpuissante ou bien encore prendre appui sur un ennemi pour le projeter plusieurs dizaines de mètres plus loin, notre héros évolue progressivement, afin de ne jamais faire tomber le joueur dans une lassitude certaine. Voilà un point important qui mérite amplement d’être souligné. A priori utilisé pour s’accrocher à n’importe quel type de paroi, le grappin devient rapidement un instrument de meurtre particulièrement jouissif. Mais Bionic Commando manquerait quelque peu de saveur si les armes étaient abonnées aux absents. Ce n’est heureusement pas le cas puisque Nathan est également une fine gâchette. S’il dispose au départ d’un simple calibre bas de gamme, il pourra se servir par la suite d’armes plus puissantes. Mitraillette, shotgun, fusil de sniper, lance-roquettes ou bien encore simples grenades, voilà le genre d’arsenal avec lequel il est possible de s’amuser. Toutefois, pour conserver l’essence même du gameplay d’origine, basé sur l’usage du bras bionique, l’utilisation des armes à feu se fait avec une certaine parcimonie. Cela se traduit à l’écran par des munitions très réduites et l’impossibilité de ramasser les armes ennemies.
Up & down
La réalisation technique de Bionic Commando ne manque pas de peps, offrant des graphismes à la fois fins et détaillés. Si la profondeur de champ parvient également à séduire notre rétine, on regrette en revanche que les environnements manquent quelque peu de variété. On retrouve en effet dans le jeu deux grands thèmes : la ville en ruines et la forêt tropicale. A ce manque d’idées flagrant, se substitue un level design de qualité et qui prouve, une fois encore, que les suédois de GRIN Studios ont du talent à revendre. Quelque soit la map (en solo) dans laquelle nous évoluons, on se surprend à pouvoir passer d’un building à un autre avec une grande fluidité, ne nous obligeant pas à balayer du regard le paysage avant de faire le saut de l’ange. Le jeu marquera aussi son empreinte grâce à quelques combats aériens remarquables, offrant des sensations de vertige parfois inégalées. On aurait aimé en revanche faire la rencontre de boss plus nombreux, qui quand bien même impose par leur taille, affiche leurs points faibles assez rapidement. Quoiqu’il en soit, n’oublions pas que l’expérience solo peut être comblée par la présence d’un mode multijoueur, très classique certes (reprenant les modes de jeux habituels) mais qui se montre plutôt sympathique. Dommage par contre que certaines aptitudes aient été évincées car abattre plusieurs adversaires à la fois rien qu’en créant une onde de choc aurait été hautement jouissif. A bon entendeur !