Test également disponible sur : DS

Test Big Bang Mini sur DS

Test Big Bang Mini
La Note
note Big Bang Mini 16 20

Brassant des inspirations diverses dans un mélange déjà indéfinissable de pop, d'éléctro et d'un second degré assez délirant, Big Bang Mini parvient à homogénéiser l'ensemble de ces ingrédients dans un shoot improbable mais très réussi. S'il s'avère répétitif a long terme, l'expérience vaut que l'on s'y implique tant il regorge d'idées et de "punch". Bien équilibré, artistiquement original et soutenu par une bande-son étonnante, il ne lui manque qu'un peu d'ambition.


Les plus
  • Un univers graphique original et surprenant
  • L'évolution du gameplay dans chaque niveau
  • Une bande son éclectique de qualité
  • Un gameplay bien équilibré
  • Une difficulté bien dosée
  • La nombre de niveaux
  • La jaquette
Les moins
  • Un côté répétitif
  • Petites imprécisions du stylet
  • Le manque de contenu
  • Un mode multi peu convaincant


Le Test

Non, définitivement, vous ne trouverez pas dans Big Bang Mini des théories sur l'origine de l'univers, sur la création de l'hydrogène ou encore sur la dérive des galaxies. Vous n'y dénicherez pas non plus des expériences permettant de reproduire en miniature l'explosion primordiale. En revanche, vous pourrez tout de même observer des déconstructions et des mélanges, des croisements et des idées explosives. Un programme détonnant au service d'un genre, le shoot'em up.  Le shoot'em up conceptuel plus précisément.


Très inspiré par les travaux du studio Q Entertainment, notamment Every Extend Extra, ou encore le polémique Rez, Big Bang Mini comporte les bases profondes du shoot'em up transfigurées par l'adjonction d'une stratégie de jeu originale et d'un travail sur le son, dépassant le simple accompagnement. A l'image de ses deux parents dont il est le fils né sous X, le soft d'Arkedo cherche sa spécificité davantage dans ses trouvailles ludiques que dans un challenge porté sur le high-score. Et ce même si l'on pourrait le rapprocher sans problème de la famille des manic shooters, tant la plupart des phases de jeu reposent davantage sur le concept du positionnement que sur celui de la destruction totale et irréfléchie. Big Bang Mini est donc une sorte de mix, autant d'un point de vue musical que vidéoludique, lorgnant vers le monde de l'électro et du jeu indépendant. Beaucoup de choses pour un titre qui semble, de prime abord, être un ersatz plus dynamique du fameux Fantavision, dont les premiers possesseurs de PS2 gardent un souvenir ému. Mais derrière la belle inutilité des feux d'artifices se trouve un concept accrocheur.

 

Big Bang Boum

 

Big Bang Mini est un jeu pour le jeu. Ne cherchez pas la plus petite accroche scénaristique, ni la moindre justification de vos attaques à base de feux d'artifices. Vous mettant aux commandes d'une figure géométrique, variant selon les niveaux (du triangle à la sphère en passant par le carré et le losange), le soft ne cherche donc pas à créer un attachement particulier. Vous n'avez qu'un seul objectif : détruire une grande part de ce qui se trouve à l'écran, afin de récolter des étoiles multicolores et clignotantes qui viendront s'accumuler dans une jauge spécifique. Une fois cette dernière remplie, vous passez au niveau suivant, tout simplement. Il est de ce fait possible de terminer une zone en quelques secondes ou en quelques minutes, selon votre collecte et la situation. Un système de progression très intéressant, s'adaptant à la manière de jouer de chacun, centrée sur la prise de risque pour aller au plus court, ou au contraire sur une certaine prudence face aux déluges de projectiles. Une liberté étonnante qui transparaît également dans la gestion du danger auquel vous serez confronté, vos actions étant aussi meurtrières pour vous que celles de l'ennemi, si ce n'est davantage.

 

Vous n'avez qu'un seul objectif : détruire une grande part de ce qui se trouve à l'écran, afin de récolter des étoiles multicolores et clignotantes qui viendront s'accumuler dans une jauge spécifique."

 

Chaque tir que vous projetez dans les airs, à l'aide d'un léger mouvement de haut en bas du stylet, répond aux mêmes impératifs qu'un feu d'artifice, à savoir une explosion disséminant des dizaines et des dizaines de petites particules. Bien que toutes rondes et le plus souvent colorées, ces dernières restent bel et bien mortelles et vous feront connaître la triste apparition du mot Game Over, métaphore de l'arrivée de la pluie un 14 juillet. La petite subtilité étant que vos attaques ne se diviseront pas si elles touchent directement au but. Encore une fois, le titre vous lâche la main en vous laissant libre de bombarder le ciel rageusement à vos risques et périls, ou de tenter d'ajuster votre visée tout en étant évidemment moins efficient. Car si vos opposants se permettent parfois de venir vous tenir tête dans l'écran inférieur, ils restent la majeure partie du temps dans les limites de l'écran supérieur, vous forçant à balayer visuellement la DS, si vous désirez jouer la carte de la précision. En sachant que les déplacements de votre boule/triangle/carré se font également et uniquement au stylet, le fait de viser devient rapidement le vrai challenge du jeu, tant il est difficile de se replacer rapidement ensuite. Cette gymnastique tactile et visuelle vous sera néanmoins indispensable, certains ennemis n'hésitant à s'abriter derrière des protections idéalement placées.

 

L'après Big Bang

 

C'est dans ces instants de lutte contre la machine que se dévoile la grande connaissance du shoot'em up des développeurs d'Arkedo, donnant au joueur des limites ludiques parfaitement adaptées à ces situations. La mobilité réduite que vous imposent certains allers-retours d'un écran à l'autre, implique en effet que le titre reste relativement compréhensif face aux déferlements de tirs divers, dans le but de ne pas frustrer totalement le joueur. C'est ce qu'est parvenu à mettre en place Big Bang Mini, en intégrant un masque de collision très réduit et placé au centre de la forme que vous dirigez. Ce qui permet, à l'image d'un manic shooter, de jouer sur cette tolérance pour se donner une marge de manœuvre assez grande. Ce qui ne fait pas du jeu une expérience dénuée de difficulté, loin de là. La vitesse et le nombre des projectiles (résultant de vos tirs couplés aux attaques de vos adversaires) aboutissent à quelques moments de bravoure intenses, notamment lors du passage à Kamakura, stage dans lequel les bords de l'écran se referment de plus en plus sur vous, donnant une bonne mesure des possibilités perverses du jeu. Ce dernier sait toutefois vous mettre en confiance par l'octroie de bonus permanents à la conclusion de certains niveaux, comme des tirs à tête chercheuse par exemple. Il y a aussi ces bonus temporaires affiliés à ces mêmes niveaux, dans une volonté de renouvellement louable.

 

Car embarqué fièrement dans ses bonnes idées, son univers décapant, et son renouvellement global, Big Bang Mini privilégie le macroscopique au microscopique."

 

Outre le fait de posséder un thème particulier, chaque niveau (allant de Paris à Luxor, en passant par New-York et Rio de Janeiro et un univers graphique unique), permet de bénéficier de conditions de jeu spécifiques. La découverte sous-tend la progression et modifie l'approche du titre à chaque "monde" traversé. A titre d'exemple, à Aurora vous aurez le pouvoir de créer un tourbillon en dessinant des cercles afin d'aspirer les tirs ennemis. A Paris, il vous sera possible d'arrêter le temps quelques instants et vous pourrez créer un mur de protection en traçant une ligne droite à Luxor. Une recherche très intelligente de relance de l'intérêt, qui donne au joueur l'impression de changer littéralement d'univers, de sauter de niveau en niveau en se nourrissant sans cesse des mêmes gimmicks jusqu'à écœurement. D'autant qu'avec son cachet visuel (qui va du pixel-art à un rendu comics, tout en ne dédaignant pas quelques petites pointes de design japonais et son sound-design se mariant avec le gameplay, un peu à l'image de Rez en plus limité), Big Bang Mini rayonne. Une luminosité qui attire l'oeil et la critique. Car embarqué fièrement dans ses bonnes idées, son univers décapant, et son renouvellement global, Big Bang Mini privilégie le macroscopique au microscopique. En effet, si le titre se "réinvente" à chaque niveau, il en est tout autrement au sein même de ces derniers. Composé chacun de dix stages, les divers mondes traversés deviennent vite répétitifs, une fois la surprise du premier niveau passée. Les vagues d'ennemis tendent à se ressembler et à agir de façon plus ou moins similaire, n'introduisant que rarement des nouveaux types d'opposants. Et même si la tension demeure constante, l'impression de déjà-vu prend le pas sur le plaisir immédiat au bout de cinq ou six missions. Aussi, la lassitude commence malheureusement à se mettre en place de plus en plus rapidement au fil de la progression. Big Bang Mini est un titre qui se goûte à petites doses. D'autant plus que s'il contient grosso-modo une centaine de niveaux, la rejouabilité reste faible. Les modes de jeu débloquables ne sont pas vraiment des plus passionnants, mis à part le mode "Mission" motivant par ses impératifs à respecter et le mode "Réveil" fabuleusement inutile, et assumé comme tel. Une preuve irréfutable que Big Bang Mini ne se prend pas au sérieux et qui donne à sa bonne humeur générale un retentissement encore plus important. C'est cette frénésie de la nouveauté, de la trouvaille sympathique et de la recherche d'un plaisir différent qui fait du titre d'Arkedo un shmup vraiment convaincant, bien plus accessible qu'il n'y paraît et simplement bien calibré. Ce qui est assez rare sur DS pour mériter un petit feu d'artifice.





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