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Clairement, Battlezone VR n’est pas un jeu qu’on vous conseille d’acheter avec votre PlayStation VR. Vendu au prix fort de 60€ (!), le titre développé par Rebellion n’a pas grand-chose pour plaire. Graphiquement faible et doté d’une direction artistique de mauvais goût (croisement entre du cel-shading et l’univers de Tron 2.0), le jeu est en plus une succession d’arènes générées de façon procédurale où l’on ne fait que détruire des ennemis à la variété elle aussi limitée. En l’absence d’objectifs intéressants et d’une répétitivité qui intervient très rapidement, Battlezone VR ne s’en sort que grâce à une immersion VR plutôt réussie et la possibilité de jouer online avec d’autres joueurs motivés. En espérant qu’ils aient aussi leur sac à vomi sur les genoux, comme nous.
- Immersion VR plutôt réussie
- Jouable online
- C’est laid
- Ca file la gerbe
- C’est répétitif au possible
- Pas d’objectifs
- "Bestiaire" limité
- Un jeu procédural, quelle mauvaise idée !
- Vendu au prix fort de 60€ !!
Avec la quarantaine de jeux sortis en même temps que le PlayStation VR, l’offre réalité virtuelle de Sony peut se montrer complète, et quelque part assez déroutante, d’autant que la plupart des jeux ne sont disponibles uniquement que sur le PlayStation Store. Des titres qui varient selon les genres bien entendu, mais aussi par leur prix, allant de la dizaine d’euros au prix fort de 60€. C’est le cas par exemple de Battlezone, un jeu de tanks sorti dans les années 80 et qui tous les 20 ans aime à se mettre à jour. Cette fois-ci, Battlezone va profiter de la VR pour se sublimer. Sur le papier, ça peut paraître intéressant, mais une fois à bord des engins, le résultat n’est plus du même acabit. Notre verdict, avec sac à vomi sur les genoux.
Franchement, à part les Russes et les quelques pays adeptes de l’alphabet cyrillique, quels sont les territoires qui vouent un culte aux jeux de tanks et de chars ? Personne, ou pas grand monde, vous en conviendrez. Malgré ce faible potentiel commercial, le studio anglais Rebellion (Shellshock, Rogue Trooper, Sniper Elite, bref que des mauvais jeux) a eu cette charmante idée de remettre au goût du jour la licence Battlezone, que la jeune génération ne connaît probablement pas. Jeu de tanks né dans les salles d’arcade dans les années 80, la licence a eu le droit à une seconde jeunesse en 1998, lorsque le géant Activision croyait encore en lui. Mais depuis, plus rien, le désert de Gobi, jusqu’à l’annonce de ce Battlezone VR calé au lancement du PlayStation VR. Pour une première expérience réalité virtuelle, pourquoi pas, d’autant qu’intégrer un tank futuriste peut se montrer plutôt sympathique. Seulement voilà, à 60€ l’expérience VR, on trouve effectivement que la note est salée. On espère alors un jeu à la technique irréprochable et au contenu dantesque pour oser afficher une telle étiquette de prix, surtout face à des Until Dawn Rush of Blood ou des Batman Arkham VR vendu moins de 20€. Utopie mon ami ! Quelques heures suffiront pour comprendre que la douille est rentrée plus vite par l’arrière-train qu’on y pensait.
WORLD OF TANKS
Tout d’abord, ce qu’il faut savoir, c’est que Battlezone VR est un jeu où chaque niveau, ou plutôt arène préférons-nous employer, est générée de façon procédurale. Un mot technique, limite savant, qui a été souvent employé lors de la campagne promotionnelle d’un certain No Man’s Sky (un beau pétard mouillé). En gros, à chaque fois que vous lancerez le jeu, l’arène dans laquelle vous allez combattre sera différente, car générée aléatoirement selon des codes et un algorithme que l’ordinateur aura choisi de lui-même. C’est un avantage pour donner l’illusion de ne jamais évoluer dans le même jeu, mais c’est aussi un gros inconvénient, celui de découvrir systématiquement un nouveau niveau, sans jamais avoir ses repères. Car dans Battlezone VR, vous allez prendre part à des affrontements entre des tanks de différentes couleurs. Les bleus, c’est vous et votre équipe, les gentils, tandis que les rouges, c’est l’ennemi, les méchants. Le truc bien identifiable pour pas que le jeune ne se perde, hein ? Au départ, vous aurez le choix entre deux chars différents. Un léger à la vitesse de déplacement très rapide, mais à la force de frappe plus faible, et un autre char, plus massif (et donc plus lent), mais capable de détruire les ennemis plus efficacement. A vous de faire votre choix selon vos affinités de combat.
Aucun objectif de mission, des ennemis peu variés, des niveaux peut-être créés de façon procédurale mais qui se ressemblent les uns les autres, on fait très rapidement le tour du jeu.
Jouable offline comme online, Battlezone VR dévoile tout son potentiel dès lors que vous vous lancez sur les serveurs, en compagnie de copains connectés en même temps que vous. D’ailleurs, pour un jeu vendu au prix fort dès le lancement, nous avons été très étonnés du monde qu’on a pu croiser online entre 23h et 2h du matin. Comme quoi… En ligne, on évolue donc en équipe de quatre, devant éliminer tous les ennemis qui se dressent devant nous. Tanks ennemis, tourelles, drone volants, l’adversaire se limite effectivement à ce bestiaire ultra limité. Alors certes, leur nombre varie selon les niveaux et leur puissance augmente au fil des parties, mais bon sang, le jeu affiche ses limites au bout d’une dizaine de parties. Aucun objectif de mission, des ennemis peu variés, des niveaux peut-être créés de façon procédurale mais qui se ressemblent les uns les autres, on fait très rapidement le tour du jeu. Il y a certes un petit côté RPG à glaner de l’argent pour améliorer son engin de guerre, mais là encore, les possibilités se limitent à quelques armes et ajouts de protection. Quant à la personnalisation cosmétique, vous pouvez vous la mettre bien profond. Une manière bien vulgaire pour vous signaler notre mécontentement, surtout quand on propose un jeu à 60€.
ARRÊTE TON CHAR GASPARD
C’est d’autant plus regrettable que l’immersion VR est plutôt réussie et donne véritablement le sentiment d’évoluer dans une énorme machine. Mais très vite, vous allez être confronté à deux problèmes majeurs. La maniabilité pour commencer, puisque vous allez devoir gérer le déplacement du char avec le stick gauche, la visée de votre arme avec le stick droit et la vue du pilote avec le casque. C’est tout sauf smooth et fluide, ce qui a pour effet néfaste de provoquer assez rapidement des sensations de nausée. C’est d’ailleurs le deuxième problème majeur. Autant lorsqu’on joue offline, il est possible de minimiser des déplacements trop vite, autant lorsqu’on joue avec d’autres joueurs où les affrontements deviennent subitement plus speed, plus frénétiques, le motion sickness pointe le bout de sa gerbe très rapidement. A tel point qu’au bout de 30 min de jeu connecté, il nous a fallu quasiment 2 heures pour nous en remettre. Vous voilà donc prévenus.