5 20
Jouer sur le court, moyen ou long terme à Basketball Pro Management 2012 impliquerait de se faire violence pour fermer les yeux (ah, en voilà une bonne solution qu’elle est bonne !) sur le peu d’intérêt que porte Umix aux pauvres bougres qui font l’effort d’essayer leur titre. Par ailleurs, les développeurs français annihilent leurs propres efforts en termes de gameplay à cause de la réalisation désastreuse des matchs. Même pour 15€, même pour un début, même si des patchs sont en cours de création, Mémé est déjà tombée beaucoup trop loin dans les orties.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Basketball Pro Management 2012
- Quelques bonnes idées de gameplay
- La jaquette rappelle Football Manager !
- Graphiquement insoutenable
- Le rendu des matchs qui annihile le reste du jeu
- Aucune licence
- Des features inutiles
- Incomplet par rapport à la concurrence
- Buggué à mort !
Sortir un jeu de management de basketball juste avant l’Euro de football demande un sacré culot ou un véritable flair en matière de marketing à contre-courant. Toujours est-il que Basketball Pro Management 2012 se propose d’ouvrir le genre au très populaire sport américain, ce qui a au moins le mérite de l’originalité. Attention, vous venez de lire l’un des rares compliments qui sera fait au jeu dans ce test.
Avant même sa sortie, Basketball Pro Management 2012 s’était démarqué en repompant assez honteusement, il faut le dire, la jaquette des derniers Football Manager, la série de SEGA s’étant imposée comme la référence du genre. Ce n’est certes pas très fair-play, mais la concurrence est rude et le coût de la vie n’en finit plus de grimper, ma bonne dame. Le reste est toutefois beaucoup moins pardonnable. Les jeux de management de sport sont assez austères par essence, surtout pour le commun des mortels. Des chiffres, des stats, des données par dizaines : bref, pour les profanes, ces titres ne sont rien de plus que des gros tableaux Excel. Toutefois, le studio français Umix a poussé le vice assez loin, histoire de rebuter les quelques vaillants qui voulaient s’y mettre. Oui, c’est indéniable, BPM 2012 est moche, mais quelque chose de concret. C’est même difficile de savoir par où commencer : les menus repiqués sur Windows, le bureau de manager concocté sous Paint sur fond de parquet IKEA (oui, dans le monde du basket, on travaille et on mange par terre), ou les images qui ne se chargent pas et affichent une pauvre croix rouge sur fond blanc ? Difficile de choisir tant l’aspect technique du jeu se situe en dessous du minimum syndical, voire du niveau de la mer. Sans être mal fichue, l’interface de jeu n’a clairement bénéficié d’aucune attention particulière ; elle n’affiche d’ailleurs même pas les couleurs de l’équipe que le joueur choisit d’entraîner. Pour un titre sur lequel on est censé passer « des heures », il y a tout de même un risque de conjonctivite à la clé. Le pire étant probablement que, même programmé avec Windows 3.1, le jeu reste truffé de bugs graphiques en tous genres.
Worst Valuable Player
De toutes les façons, l’enrobage n’a clairement pas été la priorité d’Umix. C’est vrai que flatter les pupilles avec des jolis graphismes, c’est so 2010. Si on fait l’impasse sur l’absence de bruitages durant les matchs et sur les musiques en chiptunes présentes uniquement dans le menu d’accueil (la Megadrive avait un son agréable finalement), il reste encore le problème majeur des licences. Là encore, Umix n’a pas fait dans la demi-mesure puisque BPM 2012 n’en a aucune. Certes, obtenir les droits des ligues professionnelles pose parfois problème, mais les développeurs auraient au moins pu avoir l’excellente idée de mettre les bonnes couleurs sur les fanions des équipes. Les Lakers ne jouent pas en rouge aux dernières nouvelles. C’est un début de piste à explorer pour le prochain. Alors on creuse. On se dit que, bon, l’habit ne fait pas le moine, il faut aussi s’intéresser à la beauté intérieure, des ombres la lumière naîtra (si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à nous les faire parvenir) : bref, on gratte sous la surface, histoire de voir ce que BPM 2012 nous propose en termes de gameplay. Les fonctionnalités de gestion sont assez proches de ce qui se fait chez Electronic Arts avec LFP Manager : au-delà de la masse salariale et du budget de l’équipe, le joueur peut aussi choisir d’améliorer les gradins, de régler le prix des glaces et des sodas ou encore d’installer des douches multi-jets, et ce uniquement dans les vestiaires des visiteurs. Rien de très neuf et surtout rien de très utile. Les possibilités tactiques sont cependant plus intéressantes, puisqu’on peut choisir un système de jeu, en créer un soi-même, et choisir face à quelle type de défense le mettre en place. Au sein même de ces tactiques, on peut également définir les courses des différents joueurs à la main, ce qui est pour le coup novateur et sympathique. Seulement voilà, la réalisation des matchs achève BPM 2012 à la petite cuillère. Réussir à provoquer du tiring sur un pauvre schéma de jeu en 2D, sans aucune physique de balle, relève tout de même du talent automutilatoire. L’interface de visualisation des matchs est tellement bancale et les rencontres tellement buggées qu’il est tout simplement impossible de savoir si vos choix tactiques ont un quelconque impact sur la rencontre, ce qui sape en fait le peu d’efforts qui avait été fait jusque-là. Les temps de chargement qui durent à chaque fois plusieurs minutes par manque d’optimisation achèveront le peu de motivation du novice ; quant à l’habitué, il sera forcément rebuté par le manque de certaines features, comme l’arrêt de la progression du calendrier, l’ajustement du budget en cours de saison ou l’impossibilité de choisir le nombre de divisions jouables par pays.