Le Test
Dernier épisode de l'arc Alchemist of Arland, Atelier Meruru : The Apprentice of Arland est en quelque sorte la dernière grande session de retrouvailles des alchimistes les plus kawaï du monde du RPG japonais. Des partages de recettes, des discussions enflammées sur la fraîcheur des ingrédients utilisés, des échanges de sourires, bref ce qui pourrait s'apparenter à une simulation de réunion tupperware. La différence étant qu'ici les éléments nécessaires à la tambouille obligent à battre la campagne et à corriger les vilains lapins, sûrement révolutionnaires, qui se mettent sur votre route. Cela vous rappelle Atelier Rorona ou Totori, c'est normal. Pour le coup, en quoi Atelier Meruru parvient-il à se distinguer ? Réponse dans notre test aux 7 différences.
Les dialogues sont une part très (trop) importantes du jeu.Malgré ses nombreux défauts, Atelier Totori avait pour lui la présence d'une héroïne, certes pas très fute-fute, mais qui développait une sorte de passion communicative pour l'alchimie. Désireuse d'arriver à retrouver sa mère disparue en acquérant un statut d'alchimiste, elle proposait au joueur un vrai but. Meruru se contente elle d'une sorte de caprice, une crise de la quinzaine qui la pousse à défier son père, le Seigneur Dessier, afin de poursuivre son envie de suivre la voie de Rorona et Totori. Une colère qui sera tolérée par son paternel, ce dernier lui demandant seulement d'augmenter la population du royaume – et d'en améliorer les infrastructures – en 3 ans. Sésame obligatoire pour que Meururu puisse s'adonner totalement à l'alchimie. Une motivation plutôt mince donc, qui retire une bonne partie de l'appel à l'aventure qui soulevait à bout de bras l'épisode précédent. D'autant que Atelier Meruru : The Apprentice of Arland démarre à la même vitesse, c'est à dire par une introduction longuette constellée de cutscenes qui obligent à enchaîner des phases de jeu de 15 minutes maximum. Un rythme très pénible qui devient moins présent au fil de la progression, mais qui fait tout de même office de base dans la narration. Le moindre événement insignifiant est propice à voir apparaître des lignes et des lignes de dialogues qui ne sont pas beaucoup plus intéressantes, ne participant même pas à développer la personnalité de l'équipe. Un groupe composé d'ailleurs une nouvelle fois de personnages-stéréotypes, rejoint au fil de l'aventure par des transfuges d'Atelier Rorona et Torori avec quelques années de plus. Si certains se révèlent plus ou moins attachants, aucun ne donne réellement l'occasion de se pencher sur son devenir. Un vrai problème qui n'est pas minimisé par le côté léger du jeu – agréable par ailleurs – mais d'une cruelle monotonie. Une base bien morne, agitée comme ses prédécesseurs par un principe de gameplay efficace et potentiellement addictif.
Atelier Meruru have souls !
Les combats manquent de renouvellement.Suivant la ligne directrice de la série, Atelier Meruru : The Apprentice of Arland intègre la notion de temps dans la progression, dans une dimension toutefois différente. Là où Atelier Totori prenait en compte chacune de vos actions dans l'obtention de la licence d'alchimiste, ce nouveau volet ne se focalise que sur certaines quêtes dispensées par quelques PNJ, mais en majorité par Rufus, émissaire du Seigneur Dessier.. Elles concernent la grosse nouveauté du jeu, un aspect gestion nommé Développement. Ancré sur le concept même de la mission de Meruru, ce principe repose sur la construction de divers bâtiments dans le royaume en utilisant justement les Points de Développement, gagnés à chaque tâche dépendant de Rufus effectuée. Ces activités de terrassement ont deux avantages, celui de mener à bien votre projet de dans 3 ans et celui de gagner des petits bonus sympathiques, comme des réductions dans les magasins ou diverses améliorations relatives à vos statistiques. Une idée intéressante qui est malheureusement soumise à des types de quêtes vite fatigantes, alternant entre des objets à amener à telle ou telle personne, des monstres à tuer, ou des tâches ingrates. Véritable Cosette de la fantasy japonaise, Meruru réalise les demandes de villes entières sans pour autant y trouver son compte. Le temps entre encore en ligne de compte, et il est impératif de franchir des paliers précis dans le développement du royaume à date fixe pour éviter de provoquer une banqueroute généralisée et un désastre social. Tout du moins un game over.
Cumulant les mêmes problèmes que ses prédécesseurs sans en corriger les défauts, le dernier titre de Gust évolue peut-être sur certains points, mais perd de vue l'intérêt d'inclure du sang frais dans une recette qui n'avance pas en se bonifiant."

Il faut donc à la fois gérer la collection de Points de Développement mais également grappiller des Points de Popularité en aidant les habitants du royaume, via les quêtes disponibles à l'auberge. La moindre action coûte un ou plusieurs jours et les mois passent très rapidement si le joueur choisit de gagner quelques niveaux en explorant les différents lieux de la carte. Un aspect exploration un peu plus développé que dans les zones de 10 m² d'Atelier Totori grâce à la possibilité de débloquer une extension à quelques environnements sous certaines conditions. Un pas en avant qui bute quand même sur un système archaïque avec une collecte d'éléments naturels amusante dans le principe mais réduite à son strict minimum, limite point'n click en petite forme. Un manque d'énergie qui atteint le système de combat, quasiment inchangé depuis Atelier Totori, mis à part quelques améliorations dans l'interface et la présence d'attaques enchaînées un peu mieux pensées. Une grande famille qui accueille aussi les phases d'alchimie, dont le concept a traversé les épisodes et qui, tout en se montrant efficace et addictif pour les amoureux de mélanges hasardeux et les collectionneurs, évoque à chaque seconde une redite qui plonge Atelier Meruru dans l'ombre. Cumulant les mêmes problèmes que ses prédécesseurs sans en corriger les défauts, le dernier titre de Gust évolue peut-être sur certains points, mais perd de vue l'intérêt d'inclure du sang frais dans une recette qui n'avance pas en se bonifiant. L'échange équivalent a ses limites.
TEST VIDÉO ATELIER MERURU
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Pierre Maugein
le mercredi 20 juin 2012, 19:01