Test Assassin's Creed III Remastered : quelques rides mais toujours au top ?
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- Quelques ajouts de gameplay non négligeables
- Une aventure épique et bien écrite
- Avec les DLC et Liberation, il y a clairement de quoi faire
- Des environnements légèrement densifiés
- Un jeu sacrément complet, tout de même !
- Seulement du 30 FPS, et ce n'est pas stable
- Le clipping est bien présent
- Toujours les mêmes bugs énervants
- Ça a tout de même un peu vieilli sur bien des points
Après avoir exploré les Croisades et la Renaissance Italienne sous toutes ses coutures, beaucoup se demandaient dans quelle époque allait s’inscrire ce nouvel Assassin’s Creed ; et la surprise fut de taille puisque le contexte choisi fut, aux premiers abords, assez peu original puisqu’ancré… aux Etats-Unis. Les States, oui, mais pas n’importe comment puisqu’il est ici question de leur indépendance, alors que les Anglais sont toujours confortablement installés sur les terres, au grand dam des natifs et autres citoyens réclamant leur liberté à tout prix. L’histoire prend ainsi place sur plusieurs années - principalement dans les années 1760 - et permet d'incarner Ratonhnaké:ton (aussi surnommé Connor), mi-Anglais mi-Mohak, mais vivant dans cette dernière tribu dont il se devra de défendre les terres et venger les siens. La trame de fond s’avère assez sombre et dramatique : assurément, Assassin’s Creed III n’est pas le plus léger des épisodes de la série et les thématiques abordées comme l’indépendance, l’honneur ou la famille, restent encore une fois un argument de taille.
Assassin’s Creed III reste un jeu monstrueusement riche, ses combats marins gardent leur intensité et le périple de notre indien remonté est un kif assuré.
Ses références historiques sont toujours un bonheur et emmènent le joueur à la rencontre de villes mythiques comme Boston ou New-York (qui sont encore à leurs balbutiements), sans oublier la possibilité de dialoguer avec des personnages légendaires tels que Benjamin Franklin ou Georges Washington. Même la trame de fond qui, on le rappelle, se déroule en 2012 avec Desmond Miles dans sa quête de sauvetage du monde, est digne d'intérêt pour peu que l’on s’intéresse à tout le scénario issu de l’Ancienne Civilisation. Assassin’s Creed III est assurément un point final à la ligne directrice entamée avec le premier opus de 2007 et, de notre côté, on regrette un peu, toujours et encore, qu’Ubisoft l’ait autant abandonnée. Renouer avec ses qualités scénaristiques évidentes et figures charismatiques (un méchant aux airs de Bill le Boucher de Gangs of New York ? On dit oui) est un joli plaisir, même en 2019.
PEAU ROUGE, OUI, MAIS PEAU NEUVE ?
Avec des environnements essentiellement forestiers, Assassin’s Creed III franchissait une véritable marche lors de sa sortie : Connor était habile comme un singe et, enfin, il était possible de se mouvoir avec aisance dans les arbres, les branches, les rochers et autres talus avec des mécaniques toutes fraîches. Aujourd’hui, force est de constater que la plateforme a quelque peu vieilli. Disons surtout que la talentueuse firme a depuis terriblement amélioré le parkour et vous savez ce que l’on dit à propos des bonnes choses : on s’y habitue beaucoup trop vite. Ainsi, notre assassin manque un poil d’ergonomie et il n’est pas rare de faire de nombreuses erreurs de trajet. On vous rassure, le coup de main est simplement à reprendre et l’on s’habitue vite à ce gameplay, pourtant autrefois incroyablement fluide.
Techniquement, si le jeu était une belle bombe à l’époque, difficile d’avouer qu’il a gardé toute sa splendeur en cette fin de huitième génération de consoles.
Il en est de même pour l’ensemble de la jouabilité, notamment des combats ou des animations, où il est évident que le titre a pris un petit coup de vieux. L’IA est, elle, toujours à la ramasse, le ragdoll souvent en plein bad-trip, les bugs de collision prolifèrent et la chasse s’avère quand-même bien rustique après ce qu’ont su nous proposer les ténors de ces derniers temps. Malheureusement, les optimisations rajoutées par ce remaster ne perfectionnent pas beaucoup les tares. La visée libre est assez imprécise, et la discrétion, renforcée par les double-lames ou le sifflement depuis certaines caches, ne bouleverse pas vraiment le système. Attention, nous ne crachons pas dessus, loin de là, mais disons qu’il aurait été peut-être plus sage de s’attarder sur des mécaniques comme l’accroupissement manuel ou l’amélioration de l’intelligence artificielle pour affiner de nombreuses situations. Il s’agit tout de même de ne pas trop faire la mauvaise langue : Assassin’s Creed III reste un jeu monstrueusement riche (des tenues d’Odyssey, d’Origins et même du film sont disponibles), ses combats marins gardent leur intensité et le périple de notre indien remonté est un kif assuré, malgré des rides par-ci par-là. Notons également une petite retouche de la carte et la mini-map, ce qui fait globalement du soft un produit un peu mieux sculpté, quoique l’on puisse en dire.
RESQUIAT IN HD
Techniquement, si le jeu était une belle bombe à l’époque, difficile d’avouer qu’il a gardé toute sa splendeur en cette fin de huitième génération de consoles, et ce malgré la refonte effectuée. Si, globalement, le jeu est effectivement plus généreux avec davantage de végétation et de peuple et une meilleure gestion de la lumière, on regrettera que cette réédition souffre d’un clipping prononcé et d’un framerate pas vraiment stable, surtout sur consoles dites “standards”. Par exemple, oubliez complètement les soixante images par seconde - c’est VRAIMENT dommageable - le titre n’étant paramétré qu’à un 30 FPS non constant. De plus, on ne sait trop quoi dire des visages dont les développeurs avouent avoir “amélioré l’ombrage de la peau pour plus de réalisme”. Très honnêtement, les dialogues ont pris un sérieux coup derrière la nuque et les modèles du jeu original semblaient plus crédibles : un comble, assurément. Le rendu reste largement potable - on rappelle qu’il s’agit d’un soft de 2012 tout de même - mais nous ne sommes clairement pas sur un remaster irréprochable.
CE N’EST PAS À L’ASSASSIN QUE L’ON APPREND À FAIRE LA GRIMACE
Pour autant, cet Assassin’s Creed III Remastered reste un sacré bon cru pouvant se vanter d’un contenu gargantuesque. Non seulement son aventure de base est impressionnante, s’appuyant clairement sur l’un des prologues les plus ambitieux de la franchise et sur un univers gargouillant d’items et d’activités, mais il s’agit, en plus, d’un package contenant d’autres éléments non négligables. Tout d’abord, son DLC La Tyrannie du roi Washington et ses activités un peu farfelues viennent diversifier encore un peu plus le tout ; puis il y a carrément un autre jeu, Assassin’s Creed Liberation, là aussi dans sa version remasterisée. Pour rappel, il s’agit ni plus ni moins de l’opus sorti originalement en 2012 sur PlayStation Vita, qui avait eu droit à son lissage HD deux ans plus tard sur consoles de salon. Ici, les USA restent le terrain de jeu principal mais il est alors question de la Nouvelle-Orléans et de son lourd sujet de l’esclavagisme. Plus audacieux encore, il s’agissait pour la première fois dans la saga de contrôler une femme, de peau noire qui plus est, baptisée Aveline de Grandpré. Une histoire plutôt bien maîtrisée malgré les limites techniques de la console portable qui se font aujourd’hui sentir. Mais pour une quarantaine d’euros, cet Assassin’s Creed III Remastered s’avère alors intéressant pour tous les grands nostalgiques de la saga où les curieux d’histoire, avide de longues heures vidéoludiques… malgré des rouages qui auraient mérité d’être mieux huilés.