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Test Apollo Justice : Ace Attorney sur DS

Test Apollo Justice : Ace Attorney
La Note
note Apollo Justice : Ace Attorney 15 20

Sans chercher à réinventer les codes d’une classe dont il est finalement l’inventeur et le seul véritable représentant, Capcom nous livre un quatrième épisode de la série Ace Attorney qui parvient à apporter son petit vent de fraîcheur, sans pour autant réussir à briser la linéarité propre au genre. Cependant, les nombreux fans de Phoenix Wright le savent déjà, la griffe de la saga reste sa superbe qualité d’écriture qui rythme délicieusement les procès, et dont la montée en tension se révèle toujours aussi addictive que jubilatoire. Car c’est aussi et surtout ça la série des Ace Attorney, ressentir une immense satisfaction à la clôture de chaque dossier. Une satisfaction que ne connaîtront malheureusement pas les réfractaires à ce genre bien particulier, pas plus que les allergiques à la lecture.


Les plus
  • Encore cette immense qualité d'écriture
  • L'univers
  • Les personnages attachants
  • Nouveautés bien pensées et bien intégrées
  • Cette satisfaction du devoir accompli
Les moins
  • Linéaire et scripté


Le Test
Les mystères du planning de Nintendo Europe nous ont réservé ce mois-ci une étrange sortie en la personne d'Apollo Justice : Ace Attorney. Ce quatrième opus de la saga Ace Attorney, ou Gyakuten Saiban en japonais, débarque alors que la trilogie Phoenix Wright n’a pas encore eu droit à sa conclusion. Une petite incohérence de calendrier qui ne gêne finalement pas tant que ça dans la bonne compréhension du scénario, puisque cet épisode marque le début d’une nouvelle ère, celle d’Apollo Justice.

Jeune, idéaliste et ambitieux, notre p’tit gars débute sa carrière sept ans après le dernier opus de la série originelle, toujours inédit en Europe. Et parce que dans le système judiciaire créé par Capcom rien ne se déroule conventionnellement, Apollo va avoir affaire lors de son premier procès à la légende des barreaux, le fameux Phoenix Wright, dans le rôle de l’accusé. Sans rentrer dans les détails que nous vous laissons tout le loisir de découvrir, ce premier dossier fait une nouvelle fois office de didacticiel face à l’irremplaçable Me Boulay, dont l’éloquence et le verbe n’a d’égal que la faconde d’un politicien en herbe. Une manière toujours aussi efficace d’accueillir gentiment les nouveaux arrivants qui ont choisi de se rallier à la cause de la défense, de replacer les quelques mécaniques de jeu, avant de nous aspirer dans ce délicieux tourbillon d’écriture, où se mêlent intelligemment pertinence, cohérence, grotesque et extravagance.

Avoir le barreau

Affirmer que Capcom sait réemployer avec talent un game design éprouvé et approuvé ne relève en rien de l’exagération. C’est pourquoi, vous ne serez pas étonnés d’apprendre que dans ce jeu d’aventure textuel, c’est une nouvelle fois l’excellente qualité d’écriture qui parvient à concentrer tout le sel de la cartouche. Et parce que les choses ne sont pas faites à moitié, le tout est parfaitement mis en scène par une galerie de personnages haute en couleur, où certains visages connus refont d’ailleurs surface. Outre le nouveau rôle que joue Ema Skye (Phoenix Wright : Ace Attorney) ou l’apparition du médecin pervers du second épisode, on note surtout l’arrivée d’un nouveau procureur dont la personnalité tranche radicalement avec celle de Benjamin Hunter et de Franziska Von Karma. Beaucoup plus cool, Konrad Gavin est le leader d’un groupe de rock à ses heures perdues, ce qui lui permet d’accompagner quelques-unes de ses répliques les plus cinglantes d’un petit riff d’air guitar aussi kitch qu’attachant. Il faut donc oublier le fouet de la terrible Franziska, ou le regard noir de Benjamin ; il en est plus ou moins fini de l’intransigeance et de la sévérité de cette véritable dualité qui rythmait et intensifiait les procès. Si l’on retrouve finalement toujours l’esprit et la verve de cette guerre des mots, certains regretteront sans doute ce petit côté extrémiste. Pour en revenir au gameplay, comme il a déjà été dit, rien ou presque n’a bougé malgré l’arrivée de cette nouvelle génération. Le déroulement se divise encore en deux phases bien distinctes. La première repose toujours sur la recherche d’indices, avec cependant quelques nouveautés dans la veine de ce qu’avait apporté le chapitre inédit inclus dans Phoenix Wright : Ace Attorney premier du nom. L’obtention de preuves peut désormais passer par la manipulation via l’écran tactile et le microphone d’objets ou de traces en tout genre. Citons parmi les exemples les plus parlants ceux des empreintes à relever, ou des objets à reconstituer. Des petits ajouts aussi sympathiques que gadget finalement, mais qui contribuent néanmoins à renforcer une immersion déjà assurée.

Une fois toutes les pièces à conviction réunies, arrive alors la phase du procès. Présentée depuis toujours par Capcom comme étant une joute verbale, elle se voit enrichie ici par une faculté que possède Apollo, celle de lire dans le langage corporel. Exit la famille Fey et leurs pouvoirs surnaturels. Ici, il s’agit de se concentrer pour débusquer les tics qu’ont les accusés au moment de leurs bobards. Comme toujours, avant de dénicher les preuves les plus accablantes, il faudra démonter point par point lors des contre-interrogatoires les dépositions des témoins et des acteurs appelés à la barre. Et c’est lorsque les pièces à conviction viennent à manquer qu’Apollo devra faire appel à ce don pour mettre en lumière tous ces petits signes de nervosité, qui vont du simple grattement de cou au regard qui se dérobe. Si cette idée peut paraître bête et méchante, elle est parfaitement intégrée, et sollicite davantage notre attention sur les nombreuses mimiques qui dépassent désormais le simple effet de style. Un véritable délice, d’autant que le titre offre toujours cette montée en tension addictive et jubilatoire lorsque les retournements de situation s’enchaînent en fin d’aventure. Cependant, jeu textuel oblige, la cartouche ne plaira pas à tout le monde. En effet, ces deux phases complémentaires se confondent par leur caractère scripté et mécanique, qui ne laisse finalement que peu de place à la liberté d’action. Une véritable contrainte qui se traduit alors par une linéarité à toute épreuve, et une implication de tous les instants. Impossible de faire avancer le schmilblick sans présenter les bons arguments au moment opportun, ce qui aura tôt fait de décourager les moins persévérants tant il peut être parfois question de simples nuances. Savoir garder une vision globale de l’affaire est donc primordiale, afin de garder à l'esprit les éléments qui ne ressurgissent qu’à l’approche du dénouement.





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