Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test Alpha Protocol sur X360

Test Alpha Protocol
La Note
note Alpha Protocol 9 20

Dire d’Alpha Protocol qu’il était attendu par les gamers serait un mensonge. Pourtant annoncé par ses créateurs comme l’un des premiers grands RPG d’espionnage, le titre de SEGA ne restera pas dans les annales et ce malgré quelques bonnes idées. En effet, proposer un RPG typé action dans ce contexte conspirationniste aurait pu être passionnant. Malheureusement, l’absence de mise en scène, le manque de rythme et de finition ne parvient jamais à immerger le joueur dans cette aventure. A cela s’ajoute une réalisation technique complètement à la ramasse, truffée de bugs, des dialogues soporifiques, des phases de gameplay souvent chaotiques et des erreurs de game design peu compréhensibles, enfonçant un peu plus le couteau au fond d’une plaie béante. L'aspect RPG, assez étoffé et parfois prenant, relève un peu l'ensemble sans pour autant être très original non plus. Finalement, les différents reports du jeu n'ont pas abouti, Alpha Protocol n’a malheureusement pas la carrure qu’il voulait s’imposer. John Shepard peut continuer à dormir à poings fermés.


Les plus
  • Le côté RPG assez poussé
  • Scénario aux multiples embranchements
  • Background riche mais…
Les moins
  • …scénario plat et convenu
  • Réalisation désastreuse
  • Animations risibles
  • De gros bugs d'affichage et de collision
  • Des dialogues mous et mal agencés
  • I.A. inexistante
  • Des maladresses dans le game design
  • Un jeu sans aucune personnalité


Le Test

Rendu célèbre pour leur travail remarquable sur Star Wars : Knights of The Old Republic II et NeverWinter Nights 2, le studio Obsidian Entertainment se lance aujourd’hui dans la création d’une toute nouvelle licence, Alpha Protocol, en attendant de nous sortir le très attendu Fallout : New Vegas. Dévoilé pour la première fois à l’E3 2008, Alpha Protocol arrive enfin sur PC et consoles avec plus d’un an et demi de retard par rapport au planning initial. Mélangeant action et quelques éléments faisant référence aux RPG, le titre édité par SEGA va nous plonger dans une ambiance d’espionnage où la trahison semble être le mot d’ordre de cette aventure. Si sur le papier, Alpha Protocol a de quoi séduire les joueurs en quête d’expérience nouvelle, une fois que l’agent Thorton arrive sur le terrain, on se rend compte à quel point il n’est pas fait pour l’espionnage.


Comme c’est souvent le cas dans un jeu, la première attirance est visuelle. Si SEGA nous a promis mont et merveilles durant la campagne promotionnelle d’Alpha Protocol, avec des screenshots soigneusement choisis et des bandes-annonces explosives, le résultat est loin d’être aussi séduisant. Un conseil, enfilez vos lunettes de protection car le titre risque de vous écorcher la rétine de manière viscérale. Les textures, quand elles ne s'affichent pas avec plusieurs secondes de retard, manquent cruellement de détails et de finesse, offrant des décors peu excitants où l’on a le sentiment d’évoluer dans un monde fait de plastique et de cire. Ce n'est malheureusement pas non plus la panacée du côté de la modélisation des personnages, avec un character design de mauvais goût, auquel s’ajoute une absence totale de personnalité. On a beau changer le style vestimentaire de l’agent Thorton, le héros du jeu, et lui arranger sa coupe à travers l’éditeur de personnage, celui-ci manque singulièrement de charisme. Que dire alors des animations, à des années-lumière de ce qui se fait aujourd’hui à l’aide la motion capture. Mécaniques pour ne pas dire hachés, les mouvements des personnages font vraiment peine à voir. Le summum est atteint lorsque Thorton se déplace sur la pointe des pieds, où l’on voit à quel point les développeurs du jeu se sont totalement plantés d’époque. Aussi risible que cela puisse paraître, on commence enfin à comprendre pourquoi le titre a été repoussé plusieurs fois ; et le résultat bâclé au niveau de la technique, atteste que SEGA s’est sentit contraint de commercialiser le jeu afin d’arrêter l’hémorragie. Cela dit, si Alpha Protocol s’est littéralement planté au niveau de la technique, il dispose d’autres arguments pour éviter de se faire lyncher sur la place publique, comme une ambiance qui pourrait en séduire plus d’un.

Tactical Espionage RPG Action Game

L'atmosphère qui règne dans Alpha Protocol empreinte beaucoup à l'univers Tom Clancy. Complots, trahison, retournements de situations, on est bien dans un jeu d’espionnage où chacun cherche à piéger l’autre. On pourrait aussi citer Metal Gear Solid en comparaison, mais juste pour les briefings à rallonge qui peuvent, Dieu soit loué, être zappé avec la fonction "Avance Rapide". Quant à l’histoire, elle vous place dans la peau de Michael Thorton, une jeune recrue de l'unité gouvernementale secrète Alpha Protocol. Cette dernière a pour but de remplir des missions délicates aux quatre coins du globe, tout en évitant d’impliquer la Maison Blanche. Faire le sale boulot mais de façon propre en sorte. La première série de missions emmène l'espion en Arabie Saoudite, afin de comprendre la raison pour laquelle un avion a été abattu par des missiles fabriqués par la société américaine Halbech. Rapidement, Thorton va comprendre qu’il n’est que le pantin du gouvernement qui ne cherche qu’une chose : faire porter le chapeau à d’autres pour se débarrasser de la vermine du Moyen Orient, sic. C’est pourquoi, notre agent secret va rapidement se tourner vers d’autres destinations, et c’est avec un certain plaisir qu’il va se rendre à Rome, à Moscou ou bien encore Taipei, qui n’est autre que la capitale de Taïwan. Le tout bien entendu pour lever le voile sur tout cet imbroglio.

Autant vous le dire tout de go, malgré la multitude d'informations apportées au joueur et la richesse historique des éléments qui composent le jeu, le scénario manque de relief et surtout de saveur. La trame scénaristique est inutilement complexe et l'ensemble devient rapidement ennuyeux, freinant ainsi l'immersion."

Autant vous le dire tout de go, malgré la multitude d'informations apportées au joueur et la richesse historique des éléments qui composent le jeu, le scénario manque de relief et surtout de saveur. La trame scénaristique est inutilement complexe et l'ensemble devient rapidement ennuyeux, freinant ainsi l'immersion. Pour essayer de pimenter le déroulement du jeu, Obsidian Entertainment a eu la bonne idée d'impliquer le joueur en rendant les dialogues dynamiques grâce à un système qui s’inspire ouvertement de celui de Mass Effect. De la sorte, à chaque question, il est possible de répondre en fonction des possibilités offertes. Ces réponses peuvent en effet être suaves, agressives ou bien encore professionnelles. Cela aura bien évidemment une influence sur le scénario – aussi bien à court qu’à long terme –, sur les rapports que vous entretenez avec vos collègues et ennemis, mais aussi sur certaines informations et objets que vous pourrez obtenir. Là encore, cet aspect du gameplay, même s’il modifie le déroulement de l'histoire, pêche à plusieurs niveaux. A l'inverse de Mass Effect 2, les réponses dans Alpha Protocol doivent être validées en un temps limité, ce qui a pour but de faire pression sur le joueur qui doit rester au taquet. L'idée est bonne mais imparfaite dans la pratique, car elle demande de lire ce que les personnages racontent, tout en vérifiant les possibilités de réponses. Résultat, on presse souvent le bouton dans la précipitation sans avoir forcément tout le recul souhaité sur les propos déblatérés. Assez pénibles, ces phases sont en plus plombées par des expressions faciales complètement inexistantes, des plans de caméra soporifiques et des doublages en anglais qui manquent cruellement de conviction. Peu importe l'état émotif dans lequel se trouve votre protagoniste, le ton est toujours monotone, ce qui lui confère un charisme à peine plus élevé que celui d'une boîte de conserve. Dans cet océan de déception, précisons quand même certaines répliques arrivent parfois à faire mouche. C'est toujours ça de pris, même si on a vu mieux, beaucoup mieux…

Le Mass Effect du pauvre

Même topo en ce qui concerne la jouabilité du jeu, assez classique dans son ensemble et reprend les codes basiques des autres références du genre. S’il peut marcher à pas de loup, Thorton ne peut malheureusement pas sprinter bien longtemps, et c’est tant mieux ! Car en le voyant juste courir, on ne peut que s’esclaffer de rire tant sa gestuelle est d’un ridicule absolu. A croire qu’Obsidian Entertainment a confié cette tâche à un stagiaire de passage durant la production. Autrement, notre héros peut se mettre à couvert, tirer à l’aveuglette ou bien encore passer d’un élément de couverture à un autre. Thorton n’est malheureusement pas assez agile pour enjamber un obstacle et encore moins sauter et ce quand bien même il pratique les arts martiaux. Des incohérences pour ne pas dire des erreurs de game design, assez lourds à assumer, surtout en 2010. Quant à la gestion de la caméra, elle s’avère peu pratique avec de nombreux blocages lors de passages étriquées. Heureusement, le close combat s'en sort un peu mieux avec une nervosité qui rappelle vaguement la technique employée par un certain Jason Bourne. Cela dit, est-il vraiment utile que Thorton soit aussi agile que l’agent amnésique de Robert Ludlum, étant donné que l'intelligence artificielle des adversaires est au ras des pâquerettes ? Ces derniers courent contre les murs, nous repèrent à l'autre bout de la map alors qu’ils nous ignorent alors qu'on est à côté d'eux et côté défense, on ne peut pas dire qu’ils soient opérationnels. Dans ces conditions, difficile de se la jouer infiltration, ce qui est assez regrettable lorsque le gameplay se veut multiple en proposant des phases d’infiltration, qui au final ne sert strictement à rien. Car l’alarme a beau sonner, certains ennemis font mine de rien entendre. Toutefois, afin de varier les plaisirs, Michael peut se prendre pour Sam Fisher en piratant des ordinateurs ou en crochetant des serrures. Le tout est à réaliser en un temps limité via des mini-jeux plutôt sympathiques qui rappellent, par exemple, une version numérique du "labyrinthe" que l'on trouve dans nos programmes télé. Généralement, ces ouvertures offrent du contenu supplémentaire ou de l'argent qui servira par la suite à acheter et à améliorer ses armes entre deux missions.

Cela dit, est-il vraiment utile que Thorton soit aussi agile que l’agent amnésique de Robert Ludlum, étant donné que l'intelligence artificielle des adversaires est au ras des pâquerettes ? Ces derniers courent contre les murs, nous repèrent à l'autre bout de la map alors qu’ils nous ignorent alors qu'on est à côté d'eux et côté défense, on ne peut pas dire qu’ils soient opérationnels."

Car comme tout agent secret qui se respecte, Thorton dispose d’un arsenal de taille et une foultitude de gadgets qu’il peut au préalable choisir avant de partir en mission. C’est en effet dans son appartement que notre héros peut marchander ses armes, car ces derniers sont tout sauf gratuits. Bien évidemment, plus on est friqué et plus il est possible d’accéder à la technologie de pointe. Il en va de même pour ses tenues de guerre, coûteuse, surtout si l’on a envie d’être bien protégé. Toujours dans l’optique de repiquer les idées chez le voisin, sur Mass Effect par exemple, Alpha Protocol intègre une grande composante RPG avec de l'expérience à gagner. Cette dernière est délivrée lors des dialogues, en ramassant des documents et en complétant les objectifs. Elle permet par la suite de monter en niveau et de répartir ses points afin d'améliorer différentes compétences comme dans les aventures spatiales du Commandant Shepard (furtivité, pistolets, mitraillettes, fusils à pompe, fusils d'assaut, sabotage, aptitudes techniques, résistance et arts martiaux). Arrivé à certains paliers, ces compétences donneront de nouveaux pouvoirs à Thorton. Ainsi, en améliorant la furtivité jusqu'à un certain point, on pourra se rendre temporairement invisible. Cette partie du jeu demandera au joueur de bien équilibrer son personnage en fonction de l'orientation qu'il souhaite lui insuffler, soit rentre-dedans, soit subtile. Cela offre aussi un soupçon de stratégie dans le déroulement des missions et s’avère être l’un des rares éléments qui pourraient donner envie d'avancer dans le jeu. Toutefois, cette influence des jeux de rôle ne compense pas le sentiment général de jouer à un jeu qui laisse un véritable goût d'inachevé, quand il ne s’agit pas de bâclage total.





Réagir à cet article Réagir à cet article
Stéphane Sautonie

le jeudi 3 juin 2010, 9:25




Autres articles

Alpha Protocol : le jeu a été retiré de Steam à la demande de SEGA Sorti en 2010 et développé par Obsidian Entertainment (qui travaille actuellement sur The Outer Worlds), Alpha Protocol vient d'être retiré de Steam à la demande de SEGA, son éditeur. 3 | 19/06/2019, 18:04
Baisse de prix pour Alpha Protocol Sorti en mai dernier, Alpha Protocol n'a pas rencontré le succès escompté. Du coup, SEGA baisse son prix de vente. 19 | 22/10/2010, 19:42