Test Akiba's Beat : un RPG qui manque de rythme sur PS4 sur PS4
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- Un plaisir de se balader dans le quartier d'Akihabara
- Des combats dynamiques et des mécaniques de gameplay intéressantes
- Des personnages charismatiques
- Un scénario facile à suivre
- La possibilité de modifier ses personnages à sa guise
- Trop de chargements
- Une hitbox à la ramasse
- Des donjons où l'on ne fait qu'enchaîner les combats
- Le pouvoir ultime "Imagine Field" décevant
- Une exploration ennuyante
- La folie des premiers épisode à disparu
- Impossible de visiter les boutiques du quartier
Véritable ode à la culture Otaku, Akiba's Trip : Undead and Undressed avait posé de nombreuses bases en terme de gameplay et c’est avec grande surprise que l’on découvre Akiba’s Beat. Si le titre conserve toujours son esprit geek, pas besoin d’avoir fait les premiers épisodes afin d’être à jour. En effet, le studio Acquire a décidé de revoir complètement sa formule en débarquant avec un nouveau scénario et de nouvelles mécaniques de gameplay qui modifient radicalement l’expérience de jeu. Ainsi, vous incarnez Asahi Tachibana, un jeune NEET (Not in Education, Employment or Training) qui ne fait rien de sa vie et préfère jouer aux jeux vidéo plutôt de que passer du temps avec ses amis. Mais alors que notre héros profite du quartier d’Akihabara, d’étranges événements vont venir perturber son weekend. En effet, les habitants de Tokyo sont responsables de la création de DesilusionScape, des donjons qui matérialisent leurs déceptions et abritent de nombreux démons. Très rapidement, le phénomène prend de l’ampleur et seules quelques personnes, dont notre héros, sont capables de venir à bout de ce problème.
Comme vous pouvez le voir, le scénario prend un virage à 180 degrés et s’éloigne totalement du premier épisode. Ici, Acquire semble avoir avant tout misé sur l’affect du quartier d’Akihabara. On ne va pas se mentir, le scénario est beaucoup moins sympathique qu’auparavant mais il permet de découvrir Akihabara sous un autre angle. Comme nous le remarquions précédemment, la série est une ode à la culture Otaku et Akiba’s Beat continue sur cette lancée. Au fil de l’histoire, les joueurs seront amenés à rencontrer de nombreux personnages qui permettront d’en apprendre plus sur le quartier et ses habitants. De nombreuses références à la culture Otaku viennent étoffer les dialogues et cela permet de s’imprégner toujours plus de l’ambiance si particulière du quartier. Sans être un chef d’œuvre, l’histoire arrive pourtant à nous transporter tout du long et s’avère très agréable à suivre. Les dialogues, bien qu’un peu niais, sont de très bonne facture et profitent d’animations faciales qui permettent de rendre les échanges plus dynamiques. Seul ombre au tableau, la boucle temporelle dans laquelle se retrouve piégé notre héros. Pour faire simple, tout le scénario du jeu se déroule sur un seul et même dimanche, qui se répète en permanence. Si dans l’idée cela aurait pu être utile à l’histoire, cette boucle entraîne surtout une redondance qui pousse à revoir les mêmes évènements plusieurs fois.
LE NEETOYEUR DE DONJONS
Afin de rétablir le calme et l’ordre à Akihabara, notre héros va faire la connaissance de Saki Hoshino, une jeune fille capable elle aussi de détecter les DesilusionScape. Ensemble, vous allez devoir arpenter les différents donjons qui se créent dans le quartier et venir à bout des multiples démons qui viennent y squatter. Dans l’ensemble, les donjons sont assez agréables à parcourir et les différents thèmes qui composent chaque instance donnent un véritable cachet au jeu. En gros, chaque DesilusionScape possède un thème qui fait écho aux déceptions des victimes. Visuellement, les donjons sont plutôt jolis mais on perd vite notre enthousiasme lorsque l’on découvre leur construction. Dans l’ensemble, vous devrez seulement passer de zone en zone afin d’affronter plusieurs packs d’ennemis. Au fur et à mesure, les donjons se complexifient et prennent des allures de puzzles. Malheureusement, il semblerait qu’Acquire ne se soit pas vraiment cassé la tête sur cet aspect, les puzzles étant simples comme bonjour. Finalement, si à chaque fois on prend un malin plaisir à découvrir le thème d’un donjon, on finit rapidement par parcourir ces derniers sans trop réfléchir. C’est un peu dommage quand on voit un jeu comme Persona 5, qui arrive à mélanger subtilement RPG et infiltration dans des donjons bien plus impressionnants.
Heureusement, Akiba’s Beat se rattrape grâce à son système de combat dynamique et très bien pensé qui permet de redonner un peu de vie à ces donjons peu entraînants. Les combats se déroulent en temps réel et vos personnages possèdent tous une attaque de base ainsi que de nombreuses techniques spéciales. Lorgnants du côté du Beat’em All, les combats intègrent pourtant une forte composante RPG puisqu’il faudra régulièrement faire attention à l’endurance de vos personnages. En effet, chaque combattant peut enchaîner un certain nombre coups avant de devoir attendre quelques secondes pour attaquer à nouveau. Dès lors, il faudra choisir ses coups avec parcimonie, d’autant plus que les techniques spéciales consomment des PP, que l’on pourra récupérer en frappant les ennemis via des attaques classiques ou des consommables. Bien sûr, vous pourrez vous défendre en utilisant votre garde ou en esquivant les attaques ennemies mais vous devrez toujours réfléchir avant de passer à l’action. Afin de pouvoir utiliser au maximum vos capacités spéciales, les développeurs ont eu la bonne idée d’utiliser les deux sticks de la manette. Ainsi, en dirigeant le joystick gauche dans une direction et en appuyant sur la touche Croix, le joueur peut déclencher la capacité de son choix alors qu’il lui suffit simplement d’incliner le joystick droit pour utiliser les autres. Le tout rend les combats assez dynamiques malgré les contraintes d’endurance qui sont censées ralentir le rythme.
DJ, BALANCE LE BEAT
Néanmoins, bien que le système de combat soit très agréable, il n’est pas exempt de tout défaut. A commencer par le mode "Imagine Field" qui correspond à la musique favorite de notre personnage. Une fois la jauge d'attaque remplie, vous pourrez profiter pendant un laps de temps limité d’un bonus qui vous permet de lancer des attaques et des skills à tout va sans être limité par les points d’action. Si dans les faits le mode s’avère très pratique pour venir à bout des ennemis les plus coriaces, il reste quand même très simpliste et n’apporte pas de véritable plus au gameplay d’Akiba’s Beat. Une déception renforcée par le tutoriel, qui semblait promettre un mode Imagine Field où l’on doit appuyer, en rythme, sur des touches pour améliorer la puissance de nos attaques. Enfin, difficile de ne pas s’énerver contre la hitbox des ennemis qui est imprécise au possible. Lors de l’exploration des donjons, vous avez la possibilité de prendre l’avantage en portant le premier coup à l’ennemi. Seulement, il arrive très souvent que l’on rate son coup et que l’ennemi en profite pour nous infliger de lourds dégâts. De même, pendant les combats la hitbox montre encore ses limites et il n’est pas rare de frapper dans le vide. Un point quelque peu embêtant quand on sait que nos actions sont limitées.
Sur le plan technique, Akiba’s Beat est bien loin d’un Persona 5, si l'on souhaite rester dans le même genre. Bien que le quartier d’Akihabara et son ambiance soient parfaitement retranscrits, on ne peut que regretter le manque d’interactions avec les boutiques du quartier puisqu’il est impossible de s’aventurer dans les magasins. C’est un peu frustrant et la zone de jeu s’en retrouve grandement réduite. Pour ne rien arranger, le quartier d’Akihabara est découpé en plusieurs zones de taille ridicule, ce qui entraîne un nombre de chargements incalculable. Heureusement, les joueurs pourront tout de même compter sur les déplacements rapides pour se rendre d’un point à un autre sans traverser toutes les zones du jeu. Mis à part ces petit défaut, le jeu affiche un charme certain et fait l’on fait vite abstraction des graphismes lorsque l’on découvre la quantités de quêtes annexes à effectuer. Assez simples, ces dernières ont le mérite d’ajouter un véritable plus à l’histoire tout en développant les différents personnages qui se joignent à vous. Mention spéciale à ces derniers qui arrivent presque à voler la vedette à notre héros grâce à un character design aux petits oignons et des histoires personnelles vraiment intéressantes.