Test Agatha Christie - The ABC Murders sur PS4 et Xbox One sur PC
14 20
Agréable à jouer et plutôt sympathique malgré ses imperfections, The ABC Murders est un premier jet prometteur pour cette nouvelle licence Agatha Christie. Il reste aux développeurs une bonne marge de progression avant d'atteindre la qualité des jeux consacrés à l'autre grand détective de la littérature britannique (à savoir Sherlock Holmes), mais ils sont déjà sur la bonne voie. Des énigmes un peu plus corsées, une ambiance sonore un peu mieux travaillée, et une finition qui éradique tout vilain bug suffiront à assurer le succès des prochains épisodes. En attendant, saluons d'ores et déjà l'arrivée de Hercule Poirot sur nos consoles et nos PC !
- Fidèle au livre
- Gameplay agréable
- Un Hercule Poirot crédible
- Musique ad hoc
- Trop simple
- Bug des cellules grises
- Manque de bruitages
- Voix inégales
Avant d'entamer le test de Agatha Christie : The ABC Murders, précisons que ce nouveau titre n'est en aucun cas une adaptation ou un remake du jeu éponyme sorti en 2009 sur DS. Et tant mieux, car ce dernier nous avait clairement déçus à l'époque. Autres développeurs, autre éditeur, si les deux jeux portent le même nom c'est tout simplement parce qu'ils s'inspirent du même roman d'Agatha Christie, publié en 1936 et intitulé "A.B.C. contre Poirot" dans sa version française.
Les littéraires peuvent compter sur une adaptation fidèle du roman, dont le scénario est repris strictement à l'identique. On y retrouve donc le fameux tueur obsédé par l'alphabet, qui commence par assassiner Alice Asher à Andover, avant de s'en prendre à Betty Barnard à Bexhill, et ainsi de suite. Mais, un peu trop sûr de lui, notre homme s'amuse à prévenir Hercule Poirot des futurs crimes, ce qui causera naturellement sa perte. La contrepartie de cette fidélité à l’œuvre d'Agatha Christie réside dans le manque de surprises scénaristiques réservées à ceux qui ont déjà lu le roman. Mais, soyons clairs, c'est nettement préférable à un jeu vidéo qui dénaturerait sa source d'inspiration. D'autant plus que les mécaniques de gameplay retenues par les développeurs sont suffisamment agréables à jouer pour retenir l'attention, même lorsqu'on sait que tel ou tel personnage n'est pas le coupable tant recherché. En sus de quelques objets à ramasser et utiliser au bon endroit, ce point and click nouvelle génération (comprenez par là : accessible à tous et sans énigmes capillotractées) repose essentiellement sur quatre types d'action (observation, dialogues, cellules grises et réflexion), que nous allons détailler de ce pas. Les phases d'observation prennent la forme de courtes séquences où l'on doit pointer le curseur de souris sur différents éléments d'une scène ou d'un personnage, afin d'obtenir des informations utiles à l'enquête. Rien de compliqué, puisque la caméra est alors fixe, le nombre de zones à découvrir est indiqué à l'écran, et un effet graphique nous indique clairement lorsqu'on s'approche du bon endroit. Dans le cas où l'on observe un personnage, cette phase de jeu nous donnent des indices sur son état d'esprit et sa personnalité, indices qui peuvent ensuite se révéler utiles lors des phases de dialogues. Ces dernières nous offrent plusieurs choix de phrases à prononcer, et sélectionner les plus adéquates rapportent des points d'ego, utiles pour débloquer des trophées. Une bonne manière pour le jeu de nous inciter à rentrer dans la peau du personnage, puisque les meilleurs choix de dialogues correspondent à ceux qu'Hercule Poirot serait le plus susceptible de prononcer dans la situation dépeinte. Ajoutez à cela une modélisation inspirée de la célèbre série télévisée consacrée au détective belge (et donc de l'acteur David Suchet), et vous obtenez un Poirot immédiatement et parfaitement crédible.
SI TU AVANCES ET TU HERCULES, COMMENT VEUX-TU QUE...
L'observation d'un lieu permet quant à elle d'obtenir des indices utiles pour résoudre les phases de jeu intitulées "cellules grises". On doit y répondre à des questions simples, en choisissant les éléments d'information les plus pertinents. Ces derniers sont représentés par des cercles, à placer dans le schéma mental censé représenter le processus de cogitation de Poirot. Là encore, il n'y a vraiment rien de compliqué, et du simple bon sens suffit largement pour s'en sortir. Enfin, sous l'intitulé "Réflexion", le jeu nous propose également des phases d'énigmes, généralement basées sur des mécanismes à débloquer. En faisant le tour de l'objet représenté en 3D (une caisse enregistreuse, un tourne-disques, un meuble, une boîte...), on déniche des boutons, des tiroirs et autres clapets, ainsi que des indices plus ou moins subtils sur la manière de les manipuler. L'ensemble de ces différentes mécaniques de jeu fonctionne plutôt bien, et on se laisse tranquillement porter par elles tout le long de l'aventure. Un peu trop tranquillement même, puisque les développeurs ont clairement mis la pédale douce sur la difficulté. Le grand public appréciera, mais les chevronnés des jeux d'aventure risquent de rester sur leur faim. Ce n'est pas le seul reproche qu'on peut faire à The ABC Murders, qui pâtit également d'une bande-son perfectible. Si certaines des voix françaises sont réussies, d'autres peinent à convaincre. Et si la musique correspond parfaitement à l'ambiance Agatha Christie, elle se heurte à des bruitages bien trop rares pour véritablement donner vie aux décors. Il est également à noter que le jeu est sujet aux bugs, notamment lors des phases de cellules grises. Il arrive qu'une (bonne) réponse ne soit que partiellement validée, ce qui entraîne un blocage de la progression et oblige ensuite à recommencer une partie en priant pour que le problème ne se renouvelle pas. Terminons enfin par un petit mot sur les graphismes, qui utilisent la désormais fameuse technique du cel-shading. Un choix relativement étonnant étant donné que Hercule Poirot n'est pas vraiment un héros de bande dessinée à la base, mais on s'y fait très rapidement !