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Les fans de la série savoureront 24 : The Game comme un coup de projecteur sur une zone d’ombre de l’histoire télévisuelle. Ils se glisseront avec délectation dans la peau des personnages, notamment celle de Jack Bauer. Pour les autres, il ne reste qu’un jeu au gameplay varié, mais raté. Et c’est vraiment dommage, car Sony Computer Entertainment disposait de tous les ingrédients pour faire un grand jeu.
- La modélisation des personnages
- Les voix originales
- La variété des missions
- L’ambiance 24
- Gameplay du siècle dernier
- Pas en temps réel
- Très vert
L’énorme succès - mérité - de la série 24 Heures Chrono sur le petit écran n’est plus à démontrer. Sa transposition en jeu vidéo procure une évidente jubilation pour les fans, mais aussi une certaine frustration.
Qui n’a pas entendu parler de Jack Bauer ? Plus qu’une simple icône, le personnage incarne plus que tout l’âme de cette extraordinaire série qui révolutionne le genre. Rythme échevelé, intensité dramatique, action à couper le souffle, réalisation percutante, scénario haletant et surtout, des personnages charismatiques. Seulement voilà, les exploitations de licences à succès n’ont pas toujours donné de grands jeux. Nous pourrions même dire : pas souvent. Alors forcément, réaliser 24 : The Game avec le même succès que le concept original relevait du challenge impossible.
Allo, Jack ? On a un problème
Développé par les scénaristes de la série et construit sur un concept similaire, le scénario du jeu se déroule sur 24 heures. L’histoire commence six mois après la fin de la saison 2, alors que le président Palmer se remet progressivement de sa tentative d’assassinat. Au cours de cette longue journée, le joueur incarne alternativement Jack Bauer, Tony Almeida, Michelle Dessler, Kim Bauer et Chase Edmunds. Une menace terroriste pèse sur plusieurs personnalités politiques, ce qui n’est pas forcément très grave, mais également sur toute la population de Los Angeles, ce qui est déjà plus injuste. Les scénaristes de 24 sont passés maîtres dans l’art de la théorie du complot et le démontrent une fois de plus. Les mécanismes bien huilés font toujours merveille. Mais c’est justement le seul petit reproche que l’on peut faire à 24 ; utiliser toujours et encore les mêmes ficelles, même si elles fonctionnent parfaitement, sans jamais se renouveler. En résumé, l’histoire est excellemment sans surprise.Plus qu’un simple jeu vaguement basé sur une licence à succès, 24 The Game se révèle être une véritable saison 2 bis réalisée comme un film interactif. Les actions que doit accomplir le joueur dans la peau des personnages sont tout aussi variées qu’à la télé, depuis les assauts armés jusqu’à l’infiltration, en passant par des piratages informatiques ou les interrogatoires musclés. Chaque chapitre d’une heure (en temps du jeu) comporte fort heureusement plusieurs points de sauvegarde automatique car la variété des tâches nécessite souvent de tâtonner et de refaire plusieurs fois certaines missions avant de les réussir. En outre, la difficulté du jeu, assez inégale selon les chapitres, se révèle globalement assez sévère. Mais, une fois celle-ci achevée, il est possible de refaire à loisir une mission pour améliorer son taux de réussite. Les perfectionnistes ont tout le loisir de remplir un certain nombre d’objectifs annexes tels qu’un nombre de tirs pleine tête minimum pour atteindre le score fatidique de 100% de réussite.
Jon Cassar à la manette ?
L’ambiance globale et la gestion de la caméra, souvent "multi-fenêtrée", plongent le joueur en tant qu’acteur de sa série préférée. La réalisation très particulière se retrouve complètement dans le jeu ; caméra à l’épaule, exploitation des obstacles en premier plan, prises de vues décentrées et bien sur, affichage dans plusieurs fenêtre de plusieurs actions simultanées. L’implication de l’équipe de la série est donc optimale. Cependant, malgré la modélisation très réussie de 16 acteurs principaux et une histoire griffée par les scénaristes, le jeu n’atteint pas pleinement ses objectifs. En effet, le gameplay se révèle rapidement loin d’être à la hauteur et souffre d’un retard de plusieurs années sur ce qui se fait aujourd’hui. Notamment, le moteur physique pitoyable gâche bon nombre de situations. Les obstacles n’ont aucune consistance, les voitures pèsent