Sudeki

C’est en compagnie de Tuomas Pirinen, lead designer de Sudeki, que nous avons fait nos premiers pas dans l’univers fantastique (« mais pas moyenâgeux ! » nous corrige-t-il !) de ce RPG très attendu. En effet, Cela fait bien longtemps que l’annonce de ce jeu a été faite, et on a même pu l’essayer lors de l’E3 2003. On pensait alors que le jeu était quasiment fini, mais on ne pourra finalement pas y toucher avant le mois de juin.
En attendant, une petite présentation a eu lieu cette semaine, ce qui nous a permis de voir où en étaient les travaux. Sudeki est quasiment fini, il reste les voix à implémenter (chaque personnage croisé possèdera la sienne) et quelques bugs à fixer. Il s’agit du premier RPG pour Climax, plus gros développeur indépendant en occident avec 6 studios. On voit d’ailleurs tout de suite qu’ils n’ont pas cherché à révolutionner le concept du jeu de rôle sur console, mais quelques petites idées le distinguent des autres.

«On en a marre d’être mignons !» (Nibbler dans Futurama)

Déjà, c’est dans l’attitude des personnages que l’on voit une nette différence : Ici, pas de romantisme aigu à la sauce Final Fantasy. On sent une réelle maturité caractérisée par des dialogues modernes et des gestes posés, réfléchis. Rien de vraiment mignon finalement (ou « kawaii », si vous préférez)… Cela peut paraître un peu choquant dans un univers fantastique aussi cliché, mais au moins ça change. « Nous avons voulu faire un jeu plus mature et moderne afin d’attirer un public plus large, qui se retrouve dans ces dialogues et ces situations », confirme Tuomas Pirilen.
Dans le gameplay même, trouve aussi une autre bonne idée : lorsque vous appuyez sur une touche pour gérer vos affaires ou pour retrouver le bon sort à activer, le jeu se met non pas en pause, mais tourne au ralenti. Non seulement c’est joli, mais « cela maintient une certaine pression sur le joueur », dit Tuomas. On verra à la longue si ce n’est pas trop pénalisant…
En parlant de sorts, sachez qu’il faudra les acheter, que les combats se font en temps réel avec des combinaisons de touche à apprendre, et que les armes sont archi nombreuses (l’apparence du héros change selon les armes et les armures que l’on achète).

Cheveux bleus, nez pointu et grands yeux verts

Sudeki n’est donc pas une révolution, mais il s’agit d’un jeu solide, à la mécanique bien huilée, qui fera parfaitement l’affaire pour tous les fans de RPG et pour les autres qui auraient envie de s’y mettre. Le scénario reste encore bien mystérieux, avec des histoires de monde de lumières et d’obscurité, avec des ombres au milieu, bref, rien de très nouveau à priori. En cours de route, vous ferez connaissance avec d’autres personnages qui vous accompagneront dans votre quête, et à tout moment il vous sera possible d’incarner l’un d’entre eux. L’intérêt est qu’ils possèdent tous des caractéristiques et des coups très différents. Mais ne craigniez pas qu’ils soient plus faibles que votre héros boosté aux XP, car tous évoluent au fur et à mesure des combats, sans que vous ayez à vous en soucier.
Le seul problème pourrait se trouver dans ce qu’on appelle le « character design », c’est à dire la tronche des personnages. Mélange assez improbable entre le comics américain et le manga raté, le résultat n’est pas très esthétique, à notre goût. A part ça, le jeu est plutôt joli, les décors sont détaillés et vivants, mais entre nous, il a de la chance de sortir avant Fable, qui semble un peu plus ambitieux. Reste plus qu’à attendre la version test…