StarFox Zero : toujours aussi old school ? Nos nouvelles impressions un an après
Malgré une grosse fanbase, StarFox Zero n’a pas commencé sa carrière de la meilleure des manières, la faute à une démo lors de l’E3 2015 qui avait laissé la majorité des journalistes dubitatifs, pour ne pas dire assez inquiets. Maniabilité aux fraises, calibrage du GamePad à revoir et manque de nouveautés. Bref, un tableau qui faisait pâle figure et qui avait contraint Laurely Birba à sanctionner l’œuvre de son père spirituel, Shigeru Miyamoto, d’un degré d’attente carrément froid. Un peu moins d’un an plus tard, nous sommes retourné prendre en main le shooter spatial de Nintendo, histoire de voir ce que donnait le titre avec plus de travail de la part des équipes de Nintendo et de PlatinumGames. Découvrez donc nos nouvelles impressions après deux heures de jeu dans le système de Lylat, manette en mains.
On ne va pas faire durer le plaisir sur des milliers de signes, StarFox Zero se traîne encore pas mal de tares, même si certains points ont été largement améliorés depuis la démo qui avait traumatisée Laurely à l’E3 2015. Techniquement, le titre ne respire pas la huitième génération, et on peut dire que les développeurs font avec le matériel à leur disposition. Sur la première mission qui nous ramenait sur Corneria, on n’a pas vraiment été bluffés pas les améliorations avec cette sensation de rejouer à Lylat Wars sur Nintendo 64 dans un bon remaster HD. Les textures ont progressé et les décors sont un peu moins anguleux, mais globalement les différences restent ténues, avec notamment des ennemis qui sont identiques à ceux de l’épisode N64, qu’il s’agisse de leur nombre ou de leur type. Clairement, Nintendo vise ici les gamers nostalgiques puisque StarFox Zero propose un très grand nombre de similitudes avec l’épisode mythique sorti en 1997. Outre les graphismes peu reluisants, le scénario est lui aussi très similaire puisqu’on doit encore repousser l’infâme primate de l’espace Andross et ses forces du système de Lylat. Dès la première mission, on se sent en terrain connu, qu’il s’agisse du niveau très fortement inspiré de son ancêtre ou de la maniabilité qui reprend toujours les mêmes codes. Le vaisseau suit le viseur qu’on dirige au stick, tandis qu’on peut effectuer quelques manœuvres de base comme accélérer, freiner, se mettre sur la tranche, effectuer des tonneaux pour parer les attaques, ou encore des loopings. En combat ciblé, on retrouve le demi-tour, et on devra comme toujours sauver la peau de nos boulets de compagnons, dont ce tocard de Slippy.
TU N'AS PAS CHANGÉ !
Pas de changement non plus au niveau des power-ups puisqu’on retrouve les habituels anneaux argentés pour récupérer de la vie, les dorés pour augmenter la barre de vie (tous les trois anneaux), et enfin les double-lasers et les bombes pour augmenter votre puissance de feu. En ce qui concerne les commandes, sachez que la visée au GamePad existe toujours mais qu’elle n’est pas obligatoire. Heureusement, on peut très bien se débrouiller sans la plupart du temps et ainsi éviter les allers-retours entre l’écran de la télé et la dalle de la tablette. Il ne reste que certains cas assez limités où l’utilisation est obligatoire. Et si dans la pratique, les sensations sont meilleures qu’à l’E3 dernier, l’exercice n’est pas particulièrement plaisant puisqu’il morcelle un peu l’action, nous faisant rater quelques ennemis le temps que nos yeux fassent la transition d’un écran à l’autre. En revanche, plus aucun problème de calibrage dans cette nouvelle démo, on touche ce que l’on vise sans aucun souci, et ceux qui sont habitués à jouer au GamePad ne devraient pas être gênés par cette feature.
Elle est d’ailleurs plutôt bien mise à contribution dans le mode coopératif où un joueur pilote avec une manette classique, tandis que l'autre joueur avec le GamePad peut tout défourailler avec sa tourelle et ainsi faire grimper le score global. Lorsque vous serez lassés de votre Arwing, vous aurez droit – toujours comme dans StarFox 64 – à des séquences en Landmaster, le fameux tank de Fox McCloud qui est utilisé pour aller sauver l’un ou l’autre de ses boulets d’équipiers lors d’opérations terrestres. Là aussi, le gameplay ne change pas d’un iota avec toujours les mêmes commandes et systèmes pour piloter votre tank. Malgré la variation apportée, ces passages ne sont pas vraiment plus aboutis qu’à l’époque, et on ne cachera pas notre joie au moment de retrouver l'Arwing. Ce dernier profite d'ailleurs d’une nouvelle fonctionnalité : celle de se transformer en Walker, une sorte de poulet qui vous permet d’aborder les niveaux de manière terrestre. Idéal pour les amoureux du Landmaster, ou pour ceux qui ont du mal à passer dans des endroits plus étroits sans esquinter leurs ailes. Honnêtement, la variation n’est pas transcendante puisqu'à l'instar d'une mission classique, on ne peut pas vraiment prendre son temps pour se balader librement. Car même en freinant, le Walker continuera à avancer à un certain rythme.
DRONE DE JEU
Finalement, la vraie nouveauté et l’aspect le plus sympa de ce StarFox Zero réside dans les missions en Gyrowing, une sorte de drone volant. Jouables en mode ciblé (on se promène comme on veut), ces missions offrent une approche totalement différente du jeu puisqu’on s’éloigne ici du shoot’em up sur rails bête et méchant pour y ajouter une couche d’exploration vraiment bienvenue. Ici, on peut donc arrêter complètement son vaisseau, et se déplacement librement dans tout le niveau. Dans ces niveaux basés sur l’exploration, le Gyrowing nous permet de faire sortir un petit robot de sa soute pour atteindre certains endroits étriqués. Une fois le robot au sol, les fonctionnalités gyroscopiques du GamePad se mettent en route, ce qui nous permet de diriger le drone, et ainsi activer tout un tas d’interrupteurs. Mais attention, le robot est relié au drone par un câble dont la longueur n’est pas infinie, ce qui implique de bien gérer la position du vaisseau-mère et d’optimiser les déplacements du robot. Lors de la mission dans laquelle on a pu tester le Gyrowing, on devait aller chercher une équipière enfermée dans un silo rempli de lave. La progression se fait donc en évitant tout un tas d’obstacles naturels et d’ennemis dans un savoureux mélange d’action et de plate-forme. Vous l’aurez compris, ces séquences en Gyrowing sont vraiment réussies et apportent une variété bienvenue dans l’environnement assez traditionnel du jeu.
Finalement, la vraie nouveauté et l’aspect le plus sympa de ce StarFox Zero réside dans les missions en Gyrowing, une sorte de drone volant.
Conçu comme une réinterprétation ou un successeur spirituel à Lylat Wars / StarFox 64 3D, StarFox Zero s’adresse tout d’abord aux fans nostalgiques des aventures du goupil mercenaire. On y retrouve plein de similitudes avec l’épisode original, dont une cinématique d’introduction identique à l’image près, des personnages qui n'ont quasiment pas changé, et un général Pepper qui nous "remercie d’avoir sauvé Corneria Encore une fois". Si la plupart des nouveautés nous ont semblées anecdotiques, seules les mission en GyroWing tirent leur épingle du jeu et apportent quelque chose de frais dans un ensemble qui commence à accuser le poids des années. A moins d'une énorme surprise, StarFox Zero n’a rien d'excitant en soi, en misant beaucoup sur la nostalgie d'une époque révolue. Néanmoins, il devrait proposer une expérience plaisante aux amateurs qui n'ont pas peur de revenir quelques années en arrière.