RIDE : des premiers tours de pistes concluants ? Nos impressions
Quand on doit ouvrir les yeux à 4 heures du matin pour se rendre à Birmingham, on s'attend à une petite gentillesse en retour. Sur ce point, on a eu droit à un accueil chaleureux de Triumph, le célèbre constructeur de motos britannique chez qui les développeurs de Milestone nous avaient donné rendez-vous afin de présenter RIDE. Mais avant d'approcher l'une des deux bornes disponibles, l'un des responsables qui a gravi les échelons en mettant les mains dans le cambouis, s'est chargé de présenter les lieux et plus particulièrement la chaîne de production où est fabriquée la fameuse Rocket X Limited Edition. D'après ce que l'on nous a expliqué d'ailleurs, c'est essentiellement outre-Manche que sont conçus les modèles premium commercialisés par la société, qui dispose d'autre usines dans le monde - notamment en Thaïlande - pour répondre à la demande locale. Ce petit tour du propriétaire aura surtout permis de rappeler que Triumph fera partie des constructeurs présents dans le jeu, au même titre que Yamaha, Suzuki, Kawasaki, Ducati, KTM ou encore Aprilia. En tout, le jeu devrait comprendre pas moins de 14 manufacturiers pour une centaine de montures et quatre classes (Routières, Superbikes, Supersports, Historiques). "Nous avons tout simplement voulu créer une sorte de Gran Turismo mais pour les motos, nous a expliqué Andrea Basilio, game designer chez Milestone. Il y a environ deux ans et demi, notre communauté nous a demandé de développer un jeu de course avec des motos routières. En fait, les fans souhaitaient piloter des modèles que l'on peut apercevoir dans la vie quotidienne. De notre côté, nous étions suffisamment passionnés pour nous lancer dans une nouvelle franchise qui nous appartienne. Cela nous a permis d'être beaucoup plus créatifs qu'avec les licences sur lesquelles nous avons travaillé jusqu'à présent".
En fait, certains plans rapprochés laissent apparaître des détails qui démontrent que les développeurs de Milestone ont chouchouté les motos, notamment dans les menus. En revanche, une fois sur la piste, le résultat n'est pas vraiment à la hauteur des attentes.
Être libre, c'est justement ce que souhaite proposer le studio italien avec RIDE qui ne s'adresse donc pas uniquement aux adeptes de la compétition pure et dure. Ceux qui désirent juste enfourcher une moto sans tenir compte du chrono trouveront également leur compte, si l'on en croit Andrea Basilio. "Bien sûr que nous ciblons les puristes, mais le jeu s'adresse également à ceux qui considèrent la moto avant tout comme un plaisir, a-t-il expliqué. Ceux pour qui bien prendre un virage pour réaliser le meilleur temps possible n'est pas une priorité. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est primordial que le gameplay de RIDE puisse s'adapter au plus grand nombre". Mais cela ne veut pas dire que le moteur physique permet toutes les fantaisies, et il faudra tenir compte d'un certain nombre de paramètres pour ne pas embrasser le sol. "La prise en main est friendly car nous avons fait en sorte que notre approche soit plus compréhensible que par le passé, a affirmé Andrea. Lorsque les choses sont faciles à saisir, vous prenez plus de plaisir même quand il existe quelques subtilités". C'est vrai que RIDE n'est pas du tout difficile à dompter, et quelques minutes suffisent à tenir correctement le guidon. Après, il y a moyen de désactiver les assistances (freinage automatique, trajectoire préférentielle, antipatinage, transmission automatique entre autres) pour les vrais, sans oublier les multiples réglages qu'il sera possible de faire mais qui n'étaient pas disponibles dans la démo que nous avons essayée. Si Gran Turismo a servi d'exemple pour RIDE, on espère quand même que le studio italien fera en sorte que l'I.A. ne soit pas aussi soporifique que celle de Polyphony Digital. De ce que l'on a vu, les pilotes avaient tendance à se suivre en fil indienne, et aucun d'entre eux ne prenait le moindre risque pour dépasser les autres concurrents, ou très peu.
POUR PILOTES EXIGEANTS ?
Du coup, à moins de piloter comme un bourrin et de ne pas savoir se servir du Rewind, les occasions de pulvériser sa moto sont rares. Dans la version d'essai qui nous a été présentée, les dégâts visuels étaient absents mais Andrea Basilio nous a assuré que les machines s'abîmeraient au fil des chocs. On ne pourra pas complètement les détruire par contre, et les dommages n'auront manifestement aucun impact sur les performances de la bécane. "Nous nous sommes focalisés sur ce qui importe le plus aux motards, à savoir rouler par beau temps, a-t-il indiqué au sujet des conditions météo. Pour le moment, le ciel est uniquement bleu dans le jeu car ils veulent toujours aller là où il y a du soleil. RIDE a d'abord été conçu avec cette notion de plaisir et nous voulons transmettre cette enthousiasme aux joueurs. Il est donc nécessaire que les conditions climatiques soient idéales". En termes de contenu, le jeu fait dans le classique et on notera qu'il y a la possibilité de se mesurer à un adversaire en écran splitté ; tandis que le jeu en ligne permet de disputer des courses jusqu'à 12 pilotes. Comme on pouvait le deviner, RIDE possédera son propre mode "Carrière" (ou "World Tour") qui consistera à grimper dans la hiérarchie mondiale pour gagner le respect de ses pairs. Parmi les différentes épreuves qu'il faudra remporter figurent des courses classiques, le dragster ou encore des courses d'endurance ; chaque victoire étant précieuse pour empocher des points d'expérience et soigner sa réputation. Sur le plan graphique, RIDE - censé tourner en 1080p 30fps - oscille entre le bon et le moins bon. En fait, certains plans rapprochés laissent apparaître des détails qui démontrent que les développeurs de Milestone ont chouchouté les motos, notamment dans les menus.
Ce qui sauve les meubles, c'est l'exotisme dont sait faire preuve RIDE compte tenu que les courses ne se dérouleront pas uniquement sur des pistes connues (Magny-Cours, Donington entre autres), mais aussi dans des endroits inédits.
En revanche, une fois sur la piste, le résultat n'est pas vraiment à la hauteur des attentes. Si la modélisation des machines s'en tire plutôt bien, certaines textures ne sont pas vraiment soignées et il y a même du clipping par moments. Mais c'est surtout cette absence d'impact dans les chocs qui fait vraiment tâche : se prendre un mur ou un rail de sécurité de plein fouet ne fera rebondir que mollement la moto, pendant que le pilote ira s'écraser quelques mètres plus loin comme une guimauve fondue. Pourtant, Andrea Basilio nous a confirmé que c'est bel et bien le même moteur graphique que MotoGP 14 (avec tout un tas d'optimisations) qui a été utilisé, mais la réalisation du jeu manque de maturité. Ce qui sauve les meubles, c'est l'exotisme dont sait faire preuve RIDE compte tenu que les courses ne se dérouleront pas uniquement sur des pistes connues (Magny-Cours, Donington entre autres), mais aussi dans des endroits inédits. A l'instar de DriveClub, les développeurs se sont appuyés sur de véritables données topographiques, histoire de reproduire les environnements le plus fidèlement possible, que ce soit en ville ou en pleine campagne. Suffisant pour convaincre les néophytes ? "C'est vrai qu'aujourd'hui, les simulations automobiles sont plus populaires que les courses de moto, a reconnu Andrea Basilio. C'est la réalité. A mon avis, ça s'explique par le fait que d'un point de vue technique, il est plus facile de développer un jeu de voiture qu'un jeu de moto. Dans un jeu de voiture, vous ne devez vous préoccuper que du comportement du véhicule, alors que dans un jeu de moto, vous devez également tenir compte du pilote qui est un facteur important au niveau de la physique [...]. Mais en ce qui nous concerne, ce n'est pas vraiment un problème car le gameplay de RIDE est accessible". On rappelle que le jeu est prévu sur Xbox 360, PS3, PS4, Xbox One et PC.