Resident Evil 3 : on a joué au solo et au multi, chef-d’œuvre en vue ?


Resident Evil 3 : on a joué au solo et au multi, chef-d’œuvre en vue ?Avec plus de cinq millions d’exemplaires vendus dans le monde sur Xbox One, PC et PS4, le remake de Resident Evil 2 s’est imposé comme le succès phare de Capcom en 2019, devant Devil May Cry 5. On comprend mieux pourquoi l’éditeur japonais a annoncé dans la foulée le retour de Resident Evil 3, même si la décision ne date pas d’hier. En effet, ça fait maintenant trois ans que le jeu est en développement, d’où le délai réduit entre les deux épisodes qui ne déplaira certainement pas aux puristes. En prime, la campagne solo s’accompagnera d’un mode multi (Resident Evil Resistance) que nous avons pu essayer durant tout un après-midi à Londres, après avoir affronté le Nemesis dans la peau de Jill Valentine. Retour sur un premier contact qui a oscillé entre l’excellence et l’imperfection.

Resident Evil 3La démo débutait juste après que Jill a rencontré Carlos et Mikhail dans le métro. Mal en point, le capitaine de l’UBCS (Umbrella Biohazard Countermeasure Service) a besoin de soins d’urgence : le plan est donc de réactiver le générateur principal afin que la machine puisse démarrer. Après avoir regagné la surface, on s’aperçoit que Capcom a respecté le matériau d’origine avec une ville de Raccoon City plongée dans le chaos le plus total. Alors que les extérieurs de Resident Evil 2 étaient particulièrement sombres, ceux de Resident Evil 3 affichent des couleurs nettement plus vives. Entre les enseignes lumineuses et l’omniprésence des flammes, le spectacle proposé est différent. Et puis, les nombreuses ruelles étroites sont l’occasion pour les développeurs de jouer avec les ombres, notamment celles des zombies dévorant un cadavre un peu plus loin. Ce n’est peut-être qu’une impression, mais les textures semblent avoir gagné un chouïa en finesse, tout comme certaines animations du Nemesis qui retranscrivent parfaitement sa brutalité et sa carrure imposante. Sans doute conscient que l’effet de surprise serait moindre avec Resident Evil 3, Capcom s’est attaché à multiplier les détails qui donnent une autre saveur à des zones communes. Ça ne tient pas à grand-chose, soyons honnêtes, mais par exemple, les égouts (où l’on a croisé le cousin du Grave Digger) nous ont paru un poil plus poisseux que dans Resident Evil 2. On est curieux de voir ce que ça va donner avec le commissariat, autre endroit que partagent les deux titres.


Ce n’est peut-être qu’une impression, mais les textures semblent avoir gagné un chouïa en finesse, tout comme certaines animations du Nemesis qui retranscrivent parfaitement sa brutalité et sa carrure imposante.


Resident Evil 3Aucune surprise du côté du RE Engine, rien non plus en ce qui concerne la prise en main. Enfin, presque, car on note quand même deux petites nouveautés : 1) contrairement au remake précédent, le couteau n’a pas de jauge d’usure, 2) on peut désormais placer une esquive rapide qui devient assez vite indispensable, parce que si le timing est précis, il y a moyen derrière d’ajuster plus facilement sa cible. Pratique pour économiser les munitions, bien que la démo était généreuse à ce niveau-là. Tant mieux, puisque l’on a pu voir que le fusil à pompe et le lance-grenades continuaient d’être précieux face aux créatures plus robustes. En plus de l’arme de poing classique, il y avait un quatrième joujou avec lequel on pouvait s’amuser : le fusil d’assaut. Celui-ci n’était disponible que si l’on acceptait de passer en Facile suite à des échecs répétitifs. Dans ce cas, on bénéficiait également d’une aidée à la visée, les ennemis étaient plus faibles, la santé du personnage se régénérait, et le nombre de cartouches obtenues en mixant les poudres était plus élevé. Après, les inconditionnels de Resident Evil savent comment se débarrasser des zombies sans vider le chargeur : viser les genoux pour les mettre au sol demeure une solution efficace, tandis que tenter un headshot reste aussi hasardeux que dans Resident Evil 2. Il nous est arrivé d’atteindre la zone de critical hit (auquel cas, la tête du monstre explose), mais c’était uniquement dû à la providence et non à une connaissance des paramètres.


VALENTINE'S DAY


Resident Evil 3Pour s’épargner toute mauvaise surprise – un ennemi qui se relève alors que l’on vient de lui coller trois balles entre les yeux – on peut toujours s’appuyer sur les éléments du décor. Le fameux bidon rempli d’essence permet d’embraser tout le monde, sans oublier les bornes qui, lorsque l’on tire dessus, électrifient les créatures situées à proximité, même le Nemesis. En parlant de lui, on a constaté qu’il était plus agile et plus imprévisible que M. X : non seulement il est capable de faire irruption devant nous quand on essaie de lui échapper, mais il peut également nous attaquer à distance avec ses tentacules. Il est aussi délicat de le semer, compte tenu qu’il est plus rapide que Jill. Bref, ça sera tout sauf une partie de plaisir. A l’instar de Resident Evil 2, le jeu renouvelle les énigmes histoire d’offrir un peu de fraîcheur aux fans de la première heure. Ainsi, avant de faire rouler le métro, on devra définir son itinéraire au poste de contrôle. Pareil pour la sous-station électrique : il sera nécessaire d’allumer différents transformateurs afin d’alimenter le générateur principal. Sauf erreur de notre part, c’est une qui étape n’existait pas dans la version originelle. D’une durée de 2h30 environ, cet aperçu de la campagne solo se concluait sur un affrontement face au Nemesis. Plus concrètement, il s’agissait du point d’orgue d’une course-poursuite initiée par Jill dans le but de faire diversion. Tout en haut de l’échafaudage, on n’avait d’autre solution que de neutraliser la bête avant de rejoindre Carlos et son équipe. Naturellement, des questions restent en supsens : on ignore si les choix multiples ont été conservés, sachant que le producteur Peter Fabiano a confirmé qu’il n’y aurait qu’une seule et même fin. On ne sait pas non plus dans quelles conditions nous pourrons incarner Carlos qui, rappelons-le, était jouable dans Resident Evil 3.

 


Resident Evil 3Ce qui est certain en revanche, c’est que ce remake aura droit à un mode multi baptisé Resident Evil Resistance. Annoncé au Tokyo Game Show 2019, il oppose quatre survivants (parmi lesquels Valerie, Samuel, Tyrone, Becca, January, Martin) à un Mastermind (dont Annette Birkin, Daniel Fabron, Alex Wesker, Ozwell E. Spencer) ; du 4 vs. 1 asymétrique, pour faire simple. Divisés en quatre classes (Soutien, Tank, Hacker, Attaque), les personnages ont pour objectif de s’échapper du lieu où ils sont retenus captifs dans le temps imparti, alors que leur adversaire doit tout faire pour les en empêcher. Au début de la partie, le décompte démarre à 5 minutes, et chaque zone bouclée (il y en a trois au total) permet d’engranger 2 minutes supplémentaires. Bien sûr, le moindre piège qui fait mouche, la moindre morsure subie fait perdre de précieuses secondes, ce qui oblige les joueurs à constituer une équipe complémentaire. Nous n’allons pas lister toutes les compétences ici, mais on remarque assez vite que le goût de Samuel pour la boxe lui permet d’infliger un maximum de dégâts aux ennemis. De son côté, Valerie est indispensable en tant que healer, et aussi pour tagger les monstres et les objets importants ; du coup, le reste de l’équipe peut les repérer plus facilement. January a la possibilité de neutraliser le système de surveillance du Mastermind, tandis que Becca est particulièrement douée avec les armes à feu. Quant à Tyrone, encaisser les coups ne lui pose aucun problème ; tout le contraire du fragile Martin qui préfère fabriquer des pièges. Cette première prise en main était trop courte pour se familiariser avec les forces et les faiblesses de chacun ; on a quand même fouiné dans les menus à la recherche de deux-trois Fever Skills (L1 + R1) susceptibles de faire la différence.


En parlant de lui, on a constaté qu’il était plus agile et plus imprévisible que M. X : non seulement il est capable de faire irruption devant nous quand on essaie de lui échapper, mais il peut également nous attaquer à distance avec ses tentacules. Il est aussi délicat de le semer, compte tenu qu’il est plus rapide que Jill.


Resident Evil 3Ce ne fut pas probant à vrai dire, le Mastermind étant sacrément avantagé par rapport aux autres joueurs. Pourtant, son rôle demande un léger temps d’adaptation dans la mesure où l’on scrute la map en passant d’une caméra de surveillance à l’autre, et non en contrôlant un personnage. En fait, on dispose d’un deck de cartes aux effets multiples : faire apparaître un zombie privé de ses jambes, booster la puissance des créatures à l’aide d’une fléchette, équiper une caméra d’une mitraillette, placer une mine, laisse traîner un piège à mâchoire immobilisant le survivant pendant quelques secondes, ou encore invoquer un mort-vivant protégé partiellement par une armure. Evidemment, rien n’est gratuit (à part les culs-de-jatte, de mémoire), chaque carte coûtant plus ou moins de points en fonction de sa valeur – la jauge associée se régénère avant le temps. Ce qui fait dire que le Mastermind est cracké, c’est qu’il peut également éteindre la lumière et verrouiller les portes à l’envi ; dans les moments tendus, ça joue. Mieux, il a le pouvoir de contrôler directement les monstres qu’il fait apparaître sur la map, sachant que plus ils seront évolués, plus leur palette d’attaque sera riche. Sans même parler de ses skills que l’on peut débloquer, chaque maître des lieux possède une carte ultime qu’il peut abattre pour porter le coup de grâce : G-Birkin pour Annette, le Tyran pour Daniel, Yateveo pour Alex, et un champ de désintégration pour Ozwell. Le choix dépend de la stratégie souhaitée : mobiles, G-Birkin et le Tyran permettent de mettre soi-même la pression aux survivants dans des endroits exigus, alors que Yateveo et le champ de désintégration font plutôt office de protections ultra solides.


LES SECRETS DE CARLOS OLIVEIRA


Resident Evil 3Avec tout ça, on a failli oublier de préciser les objectifs que l’équipe de quatre doit accomplir. De toute façon, il n’y a rien de fou puisqu’il s’agit des mêmes, quelle que soit la carte (centre-ville, laboratoire de recherche, casino, parc abandonné). Dans un premier temps, il faut réunir trois pièces de puzzle. Ensuite, les survivants doivent éliminer le zombie qui possède la clé permettant de désactiver le dispositif de sécurité. Pour ce qui est de la dernière étape, elle consiste à détruire les grands tubes d’expérimentation qui s’ouvrent les uns après les autres. Avec aussi peu de variété dans les missions, on tourne rapidement en rond. Les développeurs ont bien essayé d’inclure des presets et une option « Random » pour modifier l’emplacement des éléments, mais avec des représentants de Capcom à nos côtés, les limites du système ont vite été atteintes. C’est simple, les gars savaient que si telle clé ne se trouvait pas à telle place, il fallait se rendre à tel endroit. Dans ces conditions, un Mastermind novice se faisait manger le cerveau de manière assez sale. D’ailleurs, il nous est arrivé de boucler une session avec encore 3 minutes au compteur. Enfin, puisque le mot « teamwork » a été prononcé plus d’une fois, soulignons que les joueurs peuvent se refiler des objets en cas de coup dur. On en profite pour préciser qu’au début de chaque round, il est possible d’acheter des items avec les crédits récupérés en chemin. Si chaque billet ramassé est reversé directement à chaque membre de la team, par contre, chacun gère son propre portefeuille comme il l’entend. D’où l’intérêt de prendre parfois le temps de fouiller quelques pièces quand on est confort au niveau du décompte.


Notre degré d’attente
Le remake de Resident Evil 3 souffle le chaud et le froid. Sans surprise, la campagne solo s’annonce aussi éblouissante que celle de Resident Evil 2, et si les développeurs ont réellement conservé l’orientation action de la version originale, on peut s’attendre à des scènes de grande classe. On ne peut pas en dire autant de Resident Evil Resistance qui donne l’impression d’être déjà à bout de souffle. La faute à un contenu qui a du mal à se renouveler et, surtout, à un Mastermind trop favorisé pour prendre du plaisir à 4 vs. 1. On n’y croit pas trop, mais on espère quand même que les développeurs feront l’effort d’équilibrer les mécaniques avant la sortie du jeu prévue pour le 3 avril prochain sur Xbox One, PC et PS4.

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