Pro Evolution Soccer 5


Pro Evolution Soccer 5

Pour ne pas s’embarrasser de présentation inutile, Konami a préféré nous envoyé la preview de PES 5. Si la sobriété et la simplicité sont au rendez-vous, on ne peut pas en dire autant du travail réalisé sur le jeu. La nouvelle saison s’annonce plus intense encore que les années précédentes.


Durant le cycle de vie classique d’un Pro Evolution Soccer, deux étapes bien distinctes émanent. La première est bien évidemment celle de la découverte, où tous nos sens sont en éveil, remerciant tous les jours l’éditeur tokyoïte d’avoir créé cette simulation parfaite. Puis une fois l’euphorie passée, tous les éléments du PES-Shop en votre possession et votre ratio de victoires en constante évolution, vient alors l’heure du constat où l’on remarque que PES n’est finalement pas exempt de défauts. Un gardien inutilement avancé dans sa surface de réparation, des défenseurs qui pratiquent le football en duo, des passes en profondeur d’une facilité déconcertante, un changement manuel des joueurs perfectible, le bug du replay, des murs invisibles, un système de fautes, d’avantages et de retours à la faute aléatoire… Si nous avions dressé un rapide listing des problèmes rencontrés dans Pro Evolution Soccer 4, ce n’était pas anodin. Les équipes de Konami ont compris leurs erreurs et bon nombre de ses désagréments n’existent plus dans ce cinquième opus. Il est évident qu’il n’est pas si facile que ça de se débarrasser des murs invisibles qui protègent les sorties risquées des gardiens. Il faudra donc faire avec cette année aussi. Mais pour le reste, on fait table rase et on reprend tout depuis le début.

 

Oubliez tout ce que vous avez appris

 

Quelques secondes suffisent pour se rendre compte que désormais les footballeurs ne réagiront plus comme dans PES 4. Une fois la balle aux pieds, il est clair que les courses fougueuses en direction des buts adverses ne seront plus légions. Le joueurs possédant le ballon sera beaucoup plus lent qu’auparavant mais cette baisse de vitesse aura pour conséquence d’améliorer grandement le contrôle. Evitez par conséquent de maintenir le bouton de course (R1) lorsque vous récupérez la balle sinon, vous la pousserez à 3 kilomètres. A moins de se nommer Speedy Gonzalez, votre joueur perdra la balle au détriment de l’équipe adverse. Pensez plutôt à transpercer la défense grâce à vos talents de dribbleur plutôt que de jouer les fins sprinteurs parce que si Pro Evolution Soccer 5 a accentué le contrôle du ballon par rapport aux anciens volets de la série, il a également amélioré le système de défense. Qui n’a jamais pesté à l’époque du Pro Evolution Soccer 4 contre ses défenseurs qui se ruaient toujours à deux sur un seul attaquant permettant ainsi à l’adversaire de se frayer un chemin dans cette satanée brèche. Chaque défenseur réagit en fonction de l’attaque adverse, n’empiétant quasiment jamais sur le travail de son collègue grâce à un large choix de formations et de techniques de jeu. Si auparavant dépasser sur les ailes vous assurez de très belles tentatives de buts de par le fait d’avoir deux joueurs sur soi, pour ce nouveau titre il faudra au préalable se débarrasser de votre double défensif. Le marquage à la culotte est plus que jamais redoutable aussi bien pour l’équipe à domicile que pour les invités. Afin d’offrir un football toujours plus réaliste, Konami s’est appliqué à affiner les fautes. Les obstructions, les tirages de maillots, les poussettes ou bien encore les coups de coudes seront sanctionnés. Bien évidemment, s’il y a avantage, l’arbitre le laissera actif jusqu’à que le coéquipier de l’équipe retouche la balle. Impossible de ralentir son footballeur fautif avant que le logo de l’avantage ne disparaissent, comme ce fut le cas dans Pro Evolution Soccer 4. Mais au final, entre les fautes classiques lors des tacles (désormais, même sur une passe, le joueur qui doit réceptionner le ballon, taclera s’il est en fin de course même si vous appuyez sur Croix ou Triangle) et toutes celles citées précédemment, les matchs sont beaucoup plus hachés et il n’est pas rare d’avoir droit à des arrêts de jeu de 5 à 7 minutes selon l’agressivité des équipes. Si l’arbitre siffle beaucoup (trop même), il a moins tendance à sortir les cartons. Cependant, dans cette version beta, il lui arrive de sortir le jaune alors qu’il avait laissé l’avantage 5 minutes plutôt (temps réel du match). Etrange…

 

A la pointe de l’attaque

 

Konami a donc décidé de muscler son jeu et cela se ressent également pour ce qui est des frappes. Une fois de plus, la physique de la balle a été améliorée et les tirs au but sont un peu plus péchus à la manière de Pro Evolution Soccer 3. Péchues et instinctives, voilà les deux termes que l’on pourrait utiliser concernant les frappes. Durant de vrais matchs, on assiste souvent à des joueurs pleins de fougue qui n’hésitent pas à mettre une praline dès lors que la balle sort de la surface de réparation après un cafouillage de la défense. Et devant un public en folie, le joueur en question nous offre un splendide drop digne d’une rencontre "Narbonne - Stade Toulousain". Dans Pro Evolution Soccer 5, on se désole souvent à avoir cette attitude, notamment parce qu’inconsciemment on appuie sur la croix multidirectionnelle (ou le stick analogique) avec la même pression que dans Pro Evolution Soccer 4. Même en attaque, ces bonnes vielles habitudes sont à mettre au placard. La précision de l’angle lors des frappes sur coup de pied arrêté ou non a été aiguisée. On notera également une nette amélioration des tirs au ras du sol qui sont beaucoup plus filants qu’auparavant et qui surprennent assez souvent le gardien de but. Parlons-en tiens du goal ! Vous vous souvenez comment il était facile de lui planter un but depuis le rond central lorsqu’une contre-attaque vous était offerte. Tout ça parce que Monsieur le Gardien se balader en dehors de sa surface, sûrement pour mieux voir son équipe à l’œuvre. Aujourd’hui son attitude est beaucoup plus rassurante même s’il est toujours perfectible dans la prise de ballon. Un rebond brutal de la balle peut le surprendre et au lieu de d’une prise ferme, le gardien enverra valdinguer la sphère de cuir d’une simple claquette, dans les tribunes. Cependant, il lui arrive encore de faire des erreurs surprenantes que l’on espère voir disparaître avant le 15 octobre prochain. Comme dans PES 3, il s’amuse à dégager la balle de la tête alors qu’il peut très bien la capturer dans ses mains. Toujours dans un souci de réalisme, Konami a pris un malin plaisir en ce qui concerne les blessures. Si en grande majorité, elles sont la conséquence d’un tacle barbare, elles peuvent aussi bien surprendre les joueurs. Ainsi, plusieurs minutes après avoir reçu une semelle, un footballeur pourra se mettre à boiter. Bien évidemment, vous êtes informé en temps réel d’une telle blessure. Il en est de même pour ce qui est des claquages, petite originalité de PES 5, qui peuvent survenir à tout moment durant un match. Il s’en suivra par conséquent un entre-deux, autre nouveauté de ce cinquième volet.

 

Et oui, c’est la reprise !

 

Konami a fait un réel effort sur le gameplay qui satisfera à coup sûr les joueurs en mal d’innovations et grâce auxquelles on passera l’éponge sur un manque de nouveautés côté modes de jeu. Car si les menus affichent un habillage beaucoup plus agréable accompagné de musiques entraînantes, pour le reste, on est en terrain connu : Ligue Masters, Ligues et Coupes. Seuls les possesseurs de PlayStation 2 seront ravis d’y découvrir l’Option Réseau qui a fait défaut à Pro Evolution Soccer 4 mais déjà présente dans cette même mouture sur PC et Xbox. On aurait bien aimé voir une adaptation occidentale ou française du Mode Challenge Nippon Go For 2006 du Winning Eleven 9 qui permet de retracer l’exploit de l’équipe nationale japonaise pour les qualifications de la Coupe du Monde 2006. Mais il est vrai qu’il est difficile pour Konami d’adapter ce mode pour chaque pays européen notamment pour la France avec une équipe des Bleus sans cesse en chamboulement, avec un Zidane qui fait le yoyo et un Raimond Domenech au choix plus que douteux. Il n’est donc pas évident pour les développeurs d’intégrer l’équipe type représentant la France lors des matchs officiels. Il faudra attendre quelques mois pour découvrir les modifications apportées à cette équipe, au même titre que les autres équipes internationales ou de clubs. Les transferts ne sont pas encore tous mis à jour (par exemple, Figo est toujours Real de Madrid). Et on espère bien avoir droit à de nouvelles licences. On retrouve bien entendu les ligues espagnoles, italiennes et hollandaises avec les vrais noms et les vrais maillots, ainsi que des petits nouveaux tels que Chelsea ou Arsenal. Quant à la Ligue 1, rien n’est encore joué !

 

Quel premier constat peut-on tirer de cette version ? Le jeu n’a pas changé graphiquement, seuls les visages des joueurs se sont affinés, et le mode 50Hz nous sauve une fois de plus des ralentissements exécrables du 60Hz incontournables sur PS2. C’est bien évidemment le gameplay qui a complètement été remanié de l’attaque à la défense en passant par le gardien. Et si c’est avec plaisir que l’on découvre le nouveau Pro Evolution Soccer 5, on ne peut pas en dire autant des nouvelles fautes qui cassent le rythme des matchs. Mais d’ici le 15 octobre 2005, Konami aura bien le temps de modifier ce problème, d’améliorer le changement manuel des joueurs encore un peu capricieux, de gommer quelques bugs étranges (le mur placé derrière le tireur durant un coup franc, ou un gardien de but qui se refuse à prendre la balle des mains). Quant aux commentaires, c’est PES, je n’ai que ça à vous dire. Malgré ces quelques points noirs, Pro Evolution Soccer 5 est bien en passe de succéder dignement à Pro Evolution Soccer 4. Verdict dans trois mois !




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