PlayStation Day 08 > Killzone 2

Après avoir éclaté les rétines lors de l'E3 2005, Killzone 2 est redescendu sur Terre deux ans plus tard, contraint de s'acheter une tenue moins extravagante mais toujours aussi classe. Présenté hier à l'occasion du PlayStation Day 08 qui s'est déroulé dans les quartiers de Londres, et plus exactement dans l'enceinte de l'O2, le FPS développé par Guerrilla continue d'impressionner, même après avoir mangé du Call of Duty 4 : Modern Warfare. On ne reviendra pas sur la cinématique introductive de la mission qui met déjà un sacré coup de pression, et qui présage d'autres séquences du même acabit si l'on en croit les déclarations des gars du studio hollandais. S'il s'avère moins exotique, moins ouvert que le soft d'Infinity Ward, Killzone 2 affiche par contre des affrontements plus spectaculaires, avec une intensité rarement atteinte à ce niveau. Les balles perforent l'écran de part en part, et la PlayStation 3 orchestre les divers effets avec une facilité déconcertante. A aucun moment il nous a été donné d'apercevoir le moindre ralentissement, même lorsque les ennemis s'entassaient par kilo. Le character design ne fera pas oublier les ridules de Marcus Fenix, mais les personnages de Killzone 2 - principaux ou secondaires - ont vraiment la classe. Maintenant, il y aura toujours des mécontents, peut-être même des blasés, pour rappeler que certaines couleurs n'arrachent pas le coeur, que quelques endroits paraissent vides, que le level design de Killzone 2 rappelle dans son ensemble celui de Gears of War, voire les courbes d'Army of Two, avec des planques tous les deux mètres, et des zones à désinfecter totalement avant de passer au secteur suivant. En somme, une prise de risque minimum de la part de Guerrilla qui, sans doute, est conscient que Killzone 2 baigne dans un genre qui peine à se renouveler. Cela dit, on ne demande pas à son FPS d'instaurer de nouvelles normes, on lui demande juste d'être beau et efficace, et il y parvient admirablement. La mission - Corinth River - à laquelle nous avons pu jouer durait une bonne dizaine de minutes, pour peu que l'on ne s'arrêtait pas entre chaque frag pour questionner les développeurs. Plusieurs aspects du titre ont donc été mis en lumière, comme l'utilisation du Sixaxis dans certaines phases de jeu pas forcément jouissives, mais qui permettent de casser un peu le rythme effréné dans lequel nous entraîne sans vergogne Killzone 2. Il s'agissait de tourner une vanne en maintenant L1 et R1, tout en mimant le mouvement. Au bout de trois coups de poignet, l'opération était accomplie.

S'il s'avère moins exotique, moins ouvert que le soft d'Infinity Ward, Killzone 2 affiche par contre des affrontements plus spectaculaires, avec une intensité rarement atteinte à ce niveau."

Puisque l'on traite de la manette, il faut reconnaître que le système de cover de Killzone 2 est bien fichu. Collé contre un mur, le personnage se met à couvert en pressant L1, puis peut fusiller furtivement à gauche et à droite en jouant avec le stick analogique. Pour être objectif, il faut reconnaître que les ennemis n'ont pas fait preuve d'une acuité extraordinaire, ce qui limite forcément la portée de nos impressions sur le système de cover de Killzone 2. Mais Guerrilla semble avoir rondement mené son affaire, comme pour les sessions de coopération où l'équipier se propose pour faire la courte-échelle. Et pour bien montrer que l'I.A. n'a pas été achetée à Porte de Clignancourt, les développeurs ont attiré notre attention sur le fait que les partenaires prendront eux-mêmes l'initiative de donner un coup de main en cas de besoin. Les sbires du clan Helghast savent se servir de leur cerveau en tout cas, puisqu'ils n'hésitent pas à pratiquer le corps à corps dans des situations figées. Mais au-delà de ça, c'est surtout la façon dont ils organisent leurs attaques qui surprend. En plus de quadriller impeccablement le secteur, ils se déplacent intelligemment, et ne foncent pas tête baissée à l'abattoir. Ils modifient leur formation en fonction de la position du joueur et de ses partenaires. Bien que l'on pouvait apprivoiser Killzone 2 manette en main, Guerrilla n'a exposé aucun boss contrairement à l'E3 2007, mais nous a promis qu'ils seront à la hauteur de l'événement. Killzone 2 est vraiment splendide, c'est vrai, mais n'impose pas encore suffisamment sa griffe pour briser un plus grand nombre de mâchoires. On en revient à parler de Gears of War, puisqu'en équipier modèle que vous êtes, vous pourrez porter secours à vos teammates lorsqu'ils seront au sol, en pressant rond. En termes de contenu, Killzone 2 affiche une vingtaine d'armes, et onze missions composeront la campagne solo du jeu. En fonction du niveau de difficulté sélectionné, la durée de vie d'un stage variera entre quarante-cinq minutes, et un peu plus d'une heure. Enfin, Guerrilla est resté très évasif quant à un éventuel mode coopération en ligne ou en offline, et l'a été encore plus lorsque nous avons voulu traiter du contenu téléchargeable via le PlayStation Network. Désormais programmé pour 2009 exclusivement sur PlayStation 3, Killzone 2 est loin d'avoir livré tous ses secrets.