Midnight Club : Los Angeles
Le dossier Grand Theft Auto IV bouclé, Rockstar Games concentre maintenant ses efforts sur Midnight Club : Los Angeles, le premier de la série à goûter à la haute-définition. Initialement programmé pour septembre prochain, le jeu a finalement été repoussé au mois d'octobre afin de permettre aux développeurs de procéder à des réglages de dernière minute. Si le titre avait percuté la rétine de plein fouet à la Games Convention l'année dernière, les sorties conjuguées de Burnout Paradise et Race Driver : GRID ont amorcé une concurrence plus farouche que prévu. Midnight Club : Los Angeles saura-t-il s'appuyer sur ses qualités qui le caractérisent depuis la nuit des temps ? Premiers éléments de réponse.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Midnight Club 3 : DUB Edition n'a pas laissé un souvenir impérissable en 2005. Même s'il possédait certaines qualités que l'on ne pouvait ignorer, le titre éprouvait toutes les peines du monde à renouveler la série, preuve d'un certain manque d'inspiration de la part des développeurs de Rockstar San Diego. Après un Midnight Club 3 : DUB Edition Remix qualifié d'opportuniste, Midnight Club : Los Angeles arrive sur Xbox 360 et PlayStation 3, avec une plastique en haute-définition orchestrée par le moteur graphique Rage, celui-là même qui dompte le Liberty City de GTA IV. On l'a déjà souligné, Burnout Paradise et Race Driver : GRID ont mis une sacrée pression sur les épaules de Midnight Club : Los Angeles d'un point de vue visuel, mais ce dernier possède toujours cette faculté caractéristique d'organiser des courses à travers des environnements ouverts. La marque de fabrique de la maison qui prend ici une nouvelle dimension, puisque le Los Angeles virtuel dessiné par les architectes de Rockstar San Diego s'avère plus immense que Detroit, Atlanta et San Diego réunis. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur la map pour s'en rendre compte : on retrouve non seulement les quartiers les plus célèbres de la ville (Beverly Hills, Hollywood, Santa Monica...), mais aussi les artères incontournables à l'image de Sunset Boulevard et ses quarante kilomètres de bitume. Le car design est à la hauteur de l'événement, avec des carrosseries aussi scintillantes que les comètes de Dreux. Pneus taille basse, jantes alu, phares xenon, disque ventilés, intérieurs cuir, sièges baquet, les caisses ont vraiment de la gueule, et le disque du jeu semble contenir toute la panoplie du fanatique de tuning. Beau, Midnight Club : Los Angeles sacrifie toutefois un bout de sa plastique pour favoriser un frame rate qui ne connaît aucune baisse de régime. L'impression de vitesse est excellente, et les compétitions de nuit sont souvent l'occasion d'observer des traînées lumineuses qui ont leur charme. Conditionnés par une jauge qui rappelle l'état de marche du véhicule, les dégâts ont gagné en réalisme. En effet, l'importance des dommages varie en fonction de la gravité du choc, ce qui n'était pas forcément le cas dans Midnight Club 3 : DUB Edition, où les rayures prenaient un siècle avant d'apparaître. Les amoureux de la simulation seront sans doute déçus d'apprendre qu'à l'instar de ses prédécesseurs, Midnight Club : Los Angeles sera muni d'une gestion des dégâts plutôt light ; il ne faudra donc pas s'attendre à une quelconque influence sur la conduite, le jeu prônant la prise en main immédiate et le plaisir instantané.
Midnight Express
Clairement orienté arcade donc, Midnight Club : Los Angeles ne permet pas pour autant toutes le folies une fois derrière le volant. Le moteur physique impose une certaine maîtrise des courbes, ainsi qu'un dosage des accélérations et des freinages impeccable pour ne pas se fracasser contre le mur. Par ailleurs, il faudra porter une attention particulière au trafic pour ne pas ruiner bêtement une course, de même que certains éléments du décor seront susceptibles de dévier la voiture de sa trajectoire. Une exigence qui existait déjà pour les deux roues dans l'opus précédent, et qui est dorénavant appliquée également aux voitures. Midnight Club : Los Angeles est vraiment gigantesque, et un GPS n'est pas de trop pour se repérer dans les différents quartiers de la ville, et engager une course contre un street racer en lui faisant des appels de phares. L'objectif principal demeure le même que les épisodes précédents: partir d'un point A à un point B en franchissant une multitude de checkpoints. Un concept dirigiste de prime abord, mais qui laisse le choix au joueur d'emprunter n'importe quelle route entre chaque point de contrôle, d'où l'importance des raccourcis capables, à eux seuls, de décider de l'issue d'une course. On ne va pas vous mentir, il faut être suffisamment fortiche pour mémoriser les shortcuts comme un daron, d'autant plus que certaines ruelles se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Cela dit, l'I.A. ne semble pas particulièrement coriace pour ordonner une connaissance au millimètre près de Los Angeles, même si des indicateurs colorés (vert, orange, rouge) permettront de différencier en un coup d'oeil les newbies des pros. Certaines courses feront aussi appel au sens de l'orientation du pilote, puisqu'aucun checkpoint ne lui permettra de se repérer par rapport au point de chute. Bien vu. Dans tous les cas, il faudra compter sur les bonbonnes de nitro pour franchir la ligne d'arrivée en tête. Une fois toutes épuisées, on pourra toujours bénéficier d'une accélération ponctuelle en prenant l'aspiration du concurrent. Classique. A l'issue de la course, on récolte un certain nombre de Points de Réputation – que l’on soit premier ou dernier - qui permettent de se faire connaître dans le milieu, et d'accéder alors à de nouvelles courses. On peut aussi décider de claquer quelques billets au Garage où chaque voiture peut être bichonnée. La majorité des fabricants de pièces détachées (Brembo, Kosei, König...), ainsi que les manufacturiers de pneus (Firestone, Goodyear...) sont présents, ce qui offre un large éventail de produits. On peut intervenir directement sur les performances de son véhicules ont associant différents composants électroniques. Au-delà de la mécanique, on peut bien évidemment soigner l'apparence extérieure de sa monture, en apposant sur la carroserie bon nombre de vinyles. Léger bémol néanmoins : il ne sera pas possible de sauvegarder une déco pour l'utiliser sur un autre modèle. Plutôt sévère, surtout si l'on a passé plusieurs heures à trouver la bonne formule.
Certaines courses feront aussi appel au sens de l'orientation du pilote, puisqu'aucun checkpoint ne lui permettra de se repérer par rapport au point de chute."
Aussi étonnant que cela puisse paraître, certaines limites de vitesse doivent être respectées à Los Angeles, faute de quoi on peut rapidement avoir affaire aux forces de l'ordre. Contrairement à Midnight Club 3 : DUB Edition, les flics sont un peu plus nerveux et ne se laissent pas semer facilement. Mais même chez eux les fins de mois sont difficiles, et leur donner quelques dollars vous permettra de vous en tirer assez facilement. Midnight Club : Los Angeles fixe des limites à la corruption néanmoins, et une infraction jugée importante par le fameux système d'étoiles vous enverra directement en garde à vue. Il ne nous a pas été permis de voir le contenu du jeu en détails, mais Midnight Club : Los Angeles intégrera un cycle jour-nuit, ainsi que des variations climatiques (pluie, brouillard, soleil, nuageux...), sans que l'on sache si la conduite en sera affectée. Un pseudo-éditeur de circuits sera également de mise. Plus concrètement, le joueur aura la possibilité de réaliser son propre tracé en plaçant lui-même les checkpoints sur la piste. Quant au multijoueur et au jeu en ligne, il faudra probablement patienter encore un peu avant d'en connaître les grandes lignes. Enfin, Midnight Club : Los Angeles disposera d'une B.O. éclectique avec des morceaux bien percutants pour secouer les tympans. Même s'il nous reste encore beaucoup à découvrir, on peut déjà affirmer que Rockstar San Diego tient là un titre aux reins solides. Il ne révolutionnera pas le genre, certes, mais Midnight Club : Los Angeles ne trahit pas ses origines et ne décevra pas ses fans. Et c'est bien l'essentiel. La sortie du jeu en Europe est fixée au 10 octobre prochain sur PlayStation 3 et Xbox 360.